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L’UQTR hôte d’un symposium international de recherche en matière d’inclusion scolaire

– Le LISIS s’apprête à accueillir plus de 40 participants

La deuxième biennale du Laboratoire international sur l’inclusion scolaire (LISIS), qui aura lieu à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) du 21 au 24 octobre, réunira plus de 40 chercheurs, des représentants du ministère de l’Éducation ainsi que des directions d’école et des enseignants venant de provinces et pays aussi variés que le Manitoba, le Nouveau-Brunswick, la Suisse, l’Italie et l’Espagne. L’événement a pour but de favoriser la rencontre des expertises et le développement de projets internationaux sur le thème de l’inclusion scolaire.

Lisis

Annabelle Fortin, étudiante à la maîtrise en sciences de l’éducation, Stéphane Thibodeau, professeur au Département des sciences de l’éducation et chercheur régulier au LISIS et Luc Prud’homme, professeur au Département des sciences de l’éducation et codirecteur du LISIS.

La programmation étoffée prévoit également des présentations de résultats de recherches comparatives, des communications ouvertes au public sur le développement des écoles inclusives à l’échelle internationale, une visite de l’école alternative La-Tortue-des-Bois en Mauricie, ainsi qu’un travail d’arbitrage des chapitres d’une publication bilingue prévue pour 2015 sous le thème «L’inclusion scolaire : recherche et développement dans la francophonie».

Luc Prud’homme, professeur au Département des sciences de l’éducation et codirecteur du LISIS nous parle de la pertinence d’un événement de ce genre: «La recherche internationale s’avère essentielle à l’avancement des connaissances, mais elle comporte plusieurs défis comme la distance et l’intercompréhension culturelle pour n’en nommer que deux. C’est pourquoi un événement où les chercheurs se réunissent physiquement pour échanger et discuter d’un sujet précis et nouer des relations interpersonnelles est primordial.»

L’inclusion scolaire

En résumé, l’inclusion scolaire vise à apporter des changements positifs dans les pratiques d’enseignement pour mieux favoriser l’apprentissage d’une diversité d’élèves. En ce sens, elle soutient notamment l’intégration dans une classe dite «régulière» des élèves ayant des besoins particuliers. Ces derniers peuvent ainsi jouir d’un climat propice à l’apprentissage et ne sont pas délocalisés pour aller dans des écoles spécialisées, loin de leur domicile.

Les études scientifiques démontrent que leurs résultats tendent à s’améliorer dans un tel contexte et que leur présence n’a généralement pas d’impact négatif sur les autres élèves. Au contraire, les élèves dits «réguliers» bénéficient eux aussi des structures scolaires plus ouvertes aux différences sur plusieurs plans. Ces classes forment à long terme des citoyens plus aptes à évoluer dans les sociétés actuelles, car elles adoptent une philosophie qui mise autant sur le développement intellectuel et social des élèves et non pas exclusivement sur l’accumulation de connaissances. «Quoique l’idée d’une classe homogène aura toujours été plus de l’ordre d’un mythe, la réalité contemporaine et le pluralisme socioculturel contribuent aujourd’hui à faire de la diversité une norme indiscutable à considérer en classe. Plutôt que de nouvelles techniques à mettre en place, il s’agit d’un changement de culture pédagogique qui pourrait prendre plusieurs années avant de se concrétiser», résume Serge Ramel, professeur formateur à la Haute école pédagogique du canton de Vaud en Suisse, ainsi que codirecteur du LISIS.

 La naissance du LISIS

Le LISIS est né en 2010 de la rencontre de plusieurs chercheurs en inclusion scolaire provenant de l’UQTR et de la Haute école pédagogique du Canton de Vaud. Les professeurs Prud’homme et Ramel en assument la direction depuis sa création. Les deux collègues ont rapidement constaté que ce qui se faisait du côté francophone en matière de pédagogie inclusive avait beaucoup à apporter à l’approche anglophone – qui se veut moins pragmatique que l’approche francophone – qui semble prédominer à l’international présentement. M. Prud’homme nous explique: «Nous constatons qu’à l’échelle internationale, les écrits scientifiques en français autour de notre objet de recherche auraient avantage à être lus, car ils pourraient contribuer à préciser plusieurs dimensions qui demeurent floues. Le symposium de l’UNESCO tenu à Paris en octobre 2013 nous montre que nos écrits pourraient grandement contribuer à une meilleure compréhension des enjeux et des pratiques en pédagogie inclusive.»

Petit à petit, les chercheurs francophones ont donc joint les rangs du LISIS jusqu’à ce qu’il devienne le regroupement que l’ont connaît aujourd’hui, réunissant plus de 40 chercheurs évoluant dans 19 institutions de plusieurs pays à travers le monde, dont la Suisse, la France, l’Italie, l’Espagne et bien sûr le Canada.