Le site des activités des étudiants
et du personnel de l'UQTR

Une trace laissée par le maître de la criminalistique Pierre Margot

En voyage privé au Québec, le professeur Pierre Margot, directeur de l’École des sciences criminelles de Lausanne, doyenne des universités en ce domaine, était de passage à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) le 11 septembre afin de livrer une conférence axée sur l’évolution récente et le futur de la criminalistique.

Sylvain Delisle, vice-recteur aux études et à la formation, Sylvain Robert, directeur du Département de chimie, biochimie et physique (DCPB), Emmanuel Milot, professeur en interprétation criminalistique au DCPB, chercheur du Centre international de crminologie comparée (CICC), Pierre Margot, directeur de l’École des sciences criminelles (ESC) de Lausanne, Benoit Daoust, professeur au DCPB, Frank Crispino, professeur de criminalistique au DCPB, chercheur du CICC, Julian Broséus, maître assistant à l’ESC, professeur suppléant de criminalistique au DCPB, André Lajeunesse, professeur en chimie criminalistique au DCPB, chercheur du CICC, Chantal Plourde, professeure au Département de psychoéducation, directrice du CICC-UQTR. (Photo Daniel Jalbert)

Sylvain Delisle, vice-recteur aux études et à la formation, Sylvain Robert, directeur du Département de chimie, biochimie et physique (DCBP), Emmanuel Milot, professeur en interprétation criminalistique au DCBP, chercheur du Centre international de criminologie comparée (CICC), Pierre Margot, directeur de l’École des sciences criminelles (ESC) de Lausanne, Benoit Daoust, professeur au DCBP, Frank Crispino, professeur de criminalistique au DCBP, chercheur du CICC, Julian Broséus, maître assistant à l’ESC, professeur suppléant de criminalistique au DCBP, André Lajeunesse, professeur en chimie criminalistique au DCBP, chercheur au CICC, Chantal Plourde, professeure au Département de psychoéducation, directrice du CICC-UQTR. (Photo Daniel Jalbert)

L’événement, fort attendu par les étudiants des trois années du profil de criminalistique du baccalauréat de chimie, a fait salle comble grâce à la participation de plus de 100 personnes réunies au 4020, pavillon Ringuet. Cette rencontre avec le maître de la criminalistique a également attiré de nombreux partenaires régionaux et québécois, notamment des représentants du Laboratoire des sciences judiciaires et de médecine légale, de l’École nationale de police du Québec et de la Sécurité publique de Trois-Rivières.

Pierre Margot est une référence mondiale en science forensique. Ayant défendu sa thèse en 1980 sur les champignons hallucinogènes à l’Université de Glasgow (Écosse), il a poursuivi ses travaux postdoctoraux en toxicologie à Salt Lake City (Utah, USA). Son expertise déborde largement le seul domaine de la toxicologie, Pierre Margot étant aussi considéré comme un expert en matière d’analyse de documents. Au milieu des années 80, il participe activement, à l’Université nationale de Canberra (Australie), au développement de méthodes de révélations fluorescentes des traces digitales et est l’un des coinventeurs du Polilight®, ayant servi de modèle aux sources lumineuses aujourd’hui utilisées sur toutes scènes de crime.

Une conférence animée

Lors d’une intervention illustrée – voire animée – de cas pratiques, baptisée «Évolution récente de la criminalistique et… pistes pour le futur», le professeur Margot a constaté la focalisation des sciences pures et appliquées sur toujours plus de technologies et de sensibilité, s’inscrivant en critique rationnel de cette évolution. Appelant à repositionner l’enseignement et la recherche criminalistique sur la trace, résidu ou vestige d’une action ou d’une activité, (spécimen fragmentaire, mélangé et pas toujours de bonne qualité), le professeur Margot invite le scientifique à évaluer la pertinence de la technologie, non exclusivement aux fins d’identification, mais aussi pour proposer des solutions alternatives de gestion.

«Il ouvre ainsi la voie à l’émergence d’un forensicien généraliste, entre les spécialistes de scène de crime et les experts spécialisés des laboratoires, moteur d’une collaboration entre la criminalistique et la criminologie, dont un champ d’expression des compétences apparaît déjà dans le renseignement criminalistique. On pense ici à l’intégration de la trace chimique, physique, biologique et numérique à la prévention, à la réduction des risques, au contrôle, et ultimement à la répression», a commenté Frank Crispino, spécialiste de la criminalistique et professeur au Département de chimie, biochimie et physique de l’UQTR.

Alors qu’il prendra sa retraite en février prochain, cette dernière conférence apparaît comme une trace laissée par un maître en la matière, confirmant les axes pris par le programme de l’UQTR en criminalistique.

Honoré par ses pairs au Québec

Celui qui est également détenteur d’un doctorat honorifique de l’Université du Québec, qui lui a été remis par l’UQTR en septembre 2013, a été honoré de nouveau lors de son passage au Québec en septembre dernier. En effet,  devant ses pairs réunis à l’occasion du banquet annuel de l’Association québécoise de criminalistique, Pierre Margot a été intronisé au Panthéon francophone de la criminalistique où il a reçu le John A. Dondero Memorial Award de l’International Association for Identification.