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Sensibiliser le personnel soignant en centre d’hébergement aux besoins en sexualité des aînés

Quelques études le démontrent: les besoins en sexualité des aînés résidant en centre d’hébergement sont rarement pris en compte. Et pourtant, la sexualité demeure un besoin fondamental, peu importe l’âge de la personne. Œuvrant en CHSLD, l’infirmière clinicienne Anne-Marie Fontaine s’est intéressée à ce sujet, dans le cadre de ses travaux de maîtrise en sciences infirmières.

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«La sexualité des aînés est tabou. Le besoin de préserver des moments d’intimité ou de sexualité se retrouve souvent négligé ou ignoré, en centre d’hébergement. Certains facteurs, comme un environnement peu propice aux rapprochements ou l’absence de lignes directrices claires quant à la sexualité des patients, peuvent expliquer cette situation. Des mythes circulent également, à savoir que les aînés ne ressentent plus ce besoin ou ne sont plus capables d’une sexualité active», explique la chercheuse.

Anne-Marie Fontaine, étudiante à la maîtrise en sciences infirmières à l’UQTR.

Anne-Marie Fontaine, étudiante à la maîtrise en sciences infirmières à l’UQTR.

Chez les infirmières, la formation au sujet de la sexualité des aînés apparaît aussi insuffisante. «Pourtant, les infirmières jouent un rôle essentiel dans l’évaluation des besoins du patient, en matière de santé, et la sexualité fait partie de ces besoins, signale Mme Fontaine. L’infirmière devrait pouvoir renseigner la personne âgée à ce propos et s’assurer qu’elle obtienne de l’aide médicale ou psychologique, si nécessaire.»

Peu de recherches ont été réalisées au Québec sur la perception des infirmières travaillant en CHSLD, relativement à la sexualité des aînés. Souhaitant y remédier, Mme Fontaine a effectué dernièrement une étude auprès d’infirmières œuvrant en centre d’hébergement, pour en savoir davantage.

«À l’extérieur du Québec, les écrits scientifiques rapportent que les infirmières ont une perception mitigée en ce qui a trait à la sexualité de la personne âgée et ce sujet, pour plusieurs, les rend inconfortables», rapporte l’étudiante.

Mme Fontaine espère que ses travaux fourniront des pistes d’amélioration pour la formation des infirmières. Elle souhaite aussi sensibiliser ces dernières, ainsi que les autres intervenants en centre d’hébergement (dirigeants, professionnels de la santé, personnel soignant, etc.), à propos de la sexualité des aînés.

«C’est important, car la population québécoise est vieillissante. Il y aura de plus en plus de personnes hébergées en CHSLD, et nous ne pouvons ignorer leurs besoins en ce qui concerne leur sexualité», d’ajouter Mme Fontaine, qui est accompagnée dans ses recherches par la professeure France Cloutier (sciences infirmières, UQTR).