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L’expertise en génie électrique de l’UQTR passe aussi par la ferme

Prévention des tensions parasitaires sur les bovins laitiers

Yves Gagnon, technicien au Réseau Agriconseils Mauricie.

Dans la foulée de l’automatisation des entreprises agricoles, on a assisté à l’augmentation d’une nouvelle problématique, soit celle des tensions parasites chez les animaux. La production dans les fermes laitières, par exemple, peut être influencée négativement, car l’animal peut subir des chocs électriques. Pour aider les producteurs aux prises avec ce phénomène, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) a fait appel à l’expertise du Département de génie électrique et génie informatique de l’UQTR.

Pour accompagner les propriétaires d’entreprises agricoles, le MAPAQ fait appel au Réseau Agriconseils. Cette structure, présente en Mauricie, compte depuis 2011 sur la présence de Kodjo Agbossou, professeur au Département de génie électrique et génie informatique et directeur de l’École d’ingénierie. «Il s’agit d’un service neutre qui est offert aux agriculteurs. La présence de l’UQTR au sein de l’équipe permet d’appuyer scientifiquement toutes les démarches entreprises dans les solutions proposées pour enrayer la problématique des tensions parasites dans les fermes», a expliqué le professeur Agbossou.

Que se passe-t-il lorsqu’on parle de tension parasite? La tension parasite est une différence de tension (voltage) enregistrée entre deux points susceptibles d’être touchés par un animal. Cette tension peut entraîner une circulation de courant qui affecte son comportement. Ainsi, l’animal perçoit ce courant lorsqu’il est supérieur au seuil de tolérance (environ 2 mA). Les courants circulant dans les moteurs, robots de traite et convoyeurs, peuvent générer dans certains cas des tensions qui peuvent être perçues par les animaux. Dans une salle de traite, par exemple, la vache se retrouve dans un milieu humide en présence de courants qui peuvent être néfastes. Contrairement aux humains qui ont une résistance de 1000 ohms (peau mouillée) à 5000 ohms (peau sèche), les vaches ont une résistance moyenne de 500 ohms. Elles sont donc beaucoup plus sensibles aux effets de courants parasites. «Ainsi, une vache laitière peut percevoir un courant aussi faible que 2 milliampères. Cela veut dire qu’une tension  aussi faible que  1 Volt présente entre la mangeoire et le sol, peut entraîner un comportement anormal chez l’animal», précise Kodjo Agbossou.

«Toutes les structures métalliques dans l’environnement  de l’animal  doivent  se trouver au potentiel électrique équivalent à celui du sol, soit 0 Volt. Mais malheureusement, il peut  y avoir une différence de potentiel entre les structures et le sol. Cela peut donc entraîner un courant qui passe à travers le corps de l’animal. Ce qui peut générer de la nervosité et conséquemment des problèmes de production. L’animal incommodé s’alimentera et boira moins, la traite sera plus longue et la qualité du lait en sera affectée, bref il y aura une perte de revenu», explique le professeur Agbossou.

Hugues Doucet, directeur du Bureau de la valorisation de la recherche, Lucie Guillemette, vice-retrice aux études de cycles supérieurs et à la recherche par intérim, Anne Gagné, coordonnatrice, Réseau Agriconseils Mauricie, Norman Houle, directeur régional, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec et Kodjo Agbossou, directeur de l’École d’ingénierie de l’UQTR. (Photo Flageol)

Diagnostic

Sur le terrain, le technicien agricole, Yves Gagnon, du Réseau Agriconseils de la Mauricie vient en aide aux producteurs agricoles du Québec en effectuant le diagnostic et l’analyse de toutes les tensions et courants dans l’environnement des animaux.  Dans les cas nécessitant une expertise plus approfondie, le professeur Agbossou, accompagné de Rémi Simard, ancien professionnel du Département de génie électrique et génie informatique, est appelé à intervenir. De plus, le professeur Agbossou agit notamment comme expert auprès du Comité spécialisé UPA MAPAQ Hydro-Québec.

Solutions

Des solutions simples et sans coûts excessifs peuvent être initiées pour enrayer la problématique des tensions parasitaires. «Dans certains cas, la solution sera basée sur l’ajout de dispositifs de corrections. Notre rôle consiste à aider à faire le bon diagnostic et à informer les producteurs sur les solutions possibles. Nous sommes à l’affût des  solutions innovantes et simples, puisque nous prenons en charge la veille technologique. Grâce à l’expertise scientifique de l’UQTR, le MAPAQ peut offrir un service neutre aux agriculteurs. Toute cette expertise permet également à notre établissement d’entreprendre des projets spécifiques autour de la problématique des tensions parasites», a conclu le professeur Agbossou.