Conférence présentée par François Labelle, Aliénor De Rouffignac, Pierre-Olivier Lemire et Simon Barnabé.
Résumé: L’écologie industrielle (EI) a pour objectif la recherche de l’efficience des flux tangibles et intangibles dans les systèmes socio-industriels et environnementaux (White, 1994). L’EI consiste à mailler les entreprises présentes sur un même territoire afin de découpler les activités économiques et les impacts sur l’environnement et ainsi en tirer des symbioses industrielles et des bénéfices en lien au développement durable.
Les initiatives de rapprochement et de maillage entre les acteurs en contexte d’EI sont souvent assumées par des entrepreneurs durables. Ces derniers «sont axés sur la préservation de la nature, sur le support à la vie et des communautés, dans la poursuite d’opportunités qui permettent de développer des produits, processus et services, pour réaliser des gains, ceux-ci incluant les gains économiques et non économiques pour les individus, l’économie et la société». (O’Neil et al., 2009; traduction libre)
Pour réunir les acteurs nécessaires à la réalisation d’une initiative d’EI, les entrepreneurs durables doivent participer à l’atténuation des tensions qui peuvent exister entre ceux-ci, ainsi que les tensions qui peuvent apparaître lors des processus de structuration du projet. Pour y arriver, les entrepreneurs doivent reconnaître les sources de tensions ainsi que les phénomènes et indices propices à leur émergence et développement.
C’est dans cet esprit que sera présenté un modèle de reconnaissance des tensions qui s’appuie sur l’approche des paradoxes hybridés au modèle des Économies des Grandeurs. Le nouveau modèle bonifié est ainsi appliqué au cas «Vision La Tuque 2023», un projet en développement depuis 2010, qui vise à construire une bioraffinerie forestière, la première du genre au Canada, qui transformera de la biomasse résiduelle forestière en biodiésel quasi carboneutre.