CONFÉRENCE – Le Rwanda, le trauma, la cognition et nous: Des chercheurs en psychologie sur les traces d’un génocide

En 1994, le génocide des Tutsis avait lieu au Rwanda, faisant près d’un million de victimes. Ces événements peuvent sembler bien loin de nous, éloignés dans le temps et géographiquement.

Même si ce génocide a eu lieu il y a près de 25 ans, ses conséquences psychologiques et sociales, pour les rescapés et pour tous les Rwandais, sont bien actuelles. Ces expériences passées de violence extrême restent au centre des échanges quotidiens. Elle sont associées non seulement à la santé mentale actuelle, mais aussi à la santé cognitive. On observe des lien avec des processus cognitifs cardinaux tels que la mémoire à court terme, le raisonnement et la mémoire autobiographique. De surcroît, la santé cognitive et la santé mentale sont aujourd’hui au Rwanda d’importants déterminants des attitudes envers la réconciliation.

Même si le Rwanda est éloigné géographiquement, l’étude de ces conséquences du génocide nous en apprend sur «nous». On reconnait certains effets universels du trauma, présents au Rwanda comme ailleurs, malgré certaines spécificités culturelles. Par ailleurs, sortir la recherche du laboratoire – dans lequel entrent des participants principalement occidentaux, blancs, fortunés, éduqués… – nous en apprend aussi sur «nous».

Dans cette conférence, nous présenterons le projet de recherche que nous menons au Rwanda depuis 2010. En plus des résultats des études, nous discuterons des défis et aventures liés au développement et à la réalisation d’un tel projet dans un contexte interculturel, un peu interdisciplinaire, alliant neurosciences cognitives, recherche fondamentale et santé mentale.

Conférenciers: Isabelle Blanchette et Emmanuel Habimana (professeurs au Département de psychologie)

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