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Un robot au service de la recherche en chiropratique

– Paramétrer les thérapies manuelles pour mesurer et optimiser les effets cliniques –

Un robot pour mieux comprendre les impacts des thérapies manuelles? Cette piste a nourri ces trois dernières années les travaux de l’équipe de recherche de Martin Descarreaux, directeur du Groupe de recherche sur les affections neuromusculosquelettiques (GRAN) et professeur au Département des sciences de l’activité physique de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).

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Le professeur Martin Descarreaux a fait appel à l’expertise de François Nougarou (en arrière-plan sur la photo), stagiaire postdoctoral et ingénieur, afin de créer un robot pouvant reproduire avec exactitude les gestes d’un clinicien. (Photo Annie Brien)

«Depuis quelques années, on connaît mieux les effets cliniques des thérapies manuelles : l’enjeu est de mieux comprendre la relation spécifique entre la dose de traitement et la réponse physiologique du patient. Pour cela, il est nécessaire de standardiser la dose», indique le professeur Descarreaux. Cette opération nécessite d’isoler des paramètres biomécaniques tels la vitesse d’exécution, la force ou la direction, de manière à pouvoir en contrôler les variations.

Pour ce faire, le chercheur a fait appel à l’expertise de François Nougarou, stagiaire postdoctoral et ingénieur, afin de créer un robot pouvant reproduire avec exactitude les gestes d’un clinicien. Fort de son expérience en génie électrique (diplômé au doctorat en génie électrique, UQTR), M. Nougarou a conçu un outil de mesure unique et sécuritaire, tout en développant de nouvelles techniques d’analyses des signaux biologiques enregistrés lors de l’utilisation du robot.

Chercher… et trouver!

Les résultats obtenus jusqu’à présent se segmentent en deux phases distinctes. La première s’est concentrée sur l’élaboration du robot et l’analyse de sa performance, en menant divers tests et études en outre sur la robustesse et la fidélité de l’outil. La seconde phase s’est caractérisée par une série d’études sur la relation dose-réponse (dose-effet) chez les humains lors de manipulations vertébrales, en isolant des paramètres biomécaniques (force appliquée, vitesse, mise en tension). Dans le cadre de cette seconde phase, l’équipe a déjà réalisé plusieurs projets de recherche auprès de candidats sains et a ainsi été à même d’obtenir de premières données plus spécifiques, donnant lieu à quatre études. Parmi celles-ci, deux ont été primées lors des deux dernières rencontres annuelles de l’Association of Chiropractic Colleges-Research Agenda Conference (ACC-RAC) aux États-Unis.

Les prochaines phases de travaux se concentreront sur la possible relation entre la dose et la douleur et les incapacités des patients. Ainsi, on cherchera à savoir si, lors des manipulations vertébrales, un changement de dose engendre des changements chez le patient, et si, ce dernier, notamment, ressent plus ou moins de douleur à l’issue du traitement.

La poursuite des travaux s’avère une contribution essentielle au développement de la recherche en santé dans le domaine de la chiropratique et des thérapies manuelles. Les résultats de ces travaux de recherche permettront de bonifier la formation des étudiants, et, au final, favoriseront l’amélioration des soins offerts.

Expérimenter de Trois-Rivières à Edmonton

Les succès du robot de l’UQTR ne sont pas passés inaperçus… Lors de la rencontre de l’ACC-RAC en 2013, Greg Kawchuk, professeur en biomécanique à l’Université d’Alberta, a mesuré le potentiel de l’appareil sur ses propres recherches, menées sur une population porcine dans une ferme expérimentale. À Edmonton, l’équipe du professeur Kawchuk a notamment utilisé le robot pour mieux comprendre comment la manipulation vertébrale affecte les différents tissus vertébraux, mais aussi pour développer des applications en chirurgie orthopédique. Se butant, comme le professeur Descarreaux, à la variabilité des paramètres biomécaniques, le professeur Kawchuk a bénéficié du savoir-faire de l’UQTR pour la progression de ses travaux.

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Professeur à l’Université du Québec à Trois-Rivières depuis 2002, Martin Descarreaux, Ph. D., DC., contribue au développement de la recherche en santé dans des domaines émergents : la kinésiologie clinique et la chiropratique. Titulaire de la Chaire de recherche en chiropratique FRCQ, entre 2006 et 2014, et directeur du Groupe de recherche sur les affections neuromusculosquelettiques (GRAN), il est reconnu pour ses travaux novateurs sur le contrôle neuromusculaire du tronc et pour sa contribution déterminante à la formation de la prochaine génération de chercheurs dans le domaine. En 2014, le professeur Descarreaux a obtenu le Prix d’excellence en recherche de l’UQTR et est devenu membre de la première cohorte du Collège des nouveaux chercheurs de la Société royale du Canada.

 

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