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Pas d’impacts sur la morphologie de la rivière en aval de La Gabelle

Malgré les variations de débits des nombreux barrages 

Une équipe de chercheurs de l’UQTR, rattachée au Département des sciences humaines, section géographie, a analysé la morphologie de la rivière Saint-Maurice située dans la portion en aval du barrage La Gabelle, jusqu’à l’embouchure du Saint-Laurent. Alors que plusieurs Trifluviens pointaient du doigt les nombreux barrages pour expliquer l’érosion des berges perçue sur le cours d’eau, il appert que les poches d’érosion identifiées seraient en fait liées aux aménagements réalisés par les propriétaires riverains.

Photo: Ville de Trois-Rivières

Les résultats de cette recherche menée par Marie-Ève Vadnais, diplômée à la maîtrise en sciences de l’environnement, sous la direction des professeurs Ali Assani, Denis Leroux et Denis Gratton, ont été publiés dans Geomorphology,  publication scientifique du groupe Elsevier.

Pour le néophyte, ces résultats peuvent être surprenants. À première vue, on pourrait croire que la configuration de la dernière portion de la rivière, jusqu’à l’embouchure du Saint-Laurent, pourrait être affectée par les grandes variations de débits des nombreux barrages hydroélectriques qui harnachent la rivière Saint-Maurice.

L’auteure principale de l’article scientifique est Marie-Ève Vadnais, diplômée à la maîtrise en sciences de l’environnement.

Pour évaluer les impacts hydromorphologiques, les chercheurs ont notamment passé en revue des photos aériennes de cette portion de la rivière Saint-Maurice. Ils ont ainsi passé en revue la morphologie de ce cours d’eau pour la période allant de 1948 à 2010.

Les résultats présentés par les chercheurs de l’UQTR démontrent en fait que l’activité des barrages sur la rivière n’a pas eu d’effets cumulatifs sur la morphologie de la rivière en aval, soit entre La Gabelle et l’embouchure du fleuve Saint-Laurent.  La largeur du cours d’eau n’a donc pas été affectée.

En revanche, ils ont constaté la formation de poches d’érosion ont surgi. «Ces poches sont en quelque sorte une conséquence liée aux aménagements que des citoyens de Trois-Rivières ont érigés en bordure de la rivière. Par exemple, les murets construits dans la rivière pour protéger les berges ont causé au fil des ans de l’érosion en aval», a expliqué le professeur Ali Assani.

Le groupe de chercheurs de l’UQTR a également constaté que les îles situées près de l’embouchure du Saint-Laurent, qui sont notamment à l’origine du nom de Trois-Rivières, ont augmenté en superficie au fil du temps. Encore là, le phénomène ne serait pas lié à l’érosion des berges.

«La dimension de plusieurs des îlots a augmenté, notamment en raison de l’accumulation de sable. Cela est notamment dû principalement au transport de la charge de fond de la rivière. Il y a donc une corrélation négative entre la variation de la superficie des îlots et la fréquence des débits de plus de 2000 mètres cubes à la seconde lâchés en aval du barrage de La Gabelle», a conclu le professeur Assani.