Université du Québec à Trois-Rivières

Renouvellement de trois chaires de recherche du Canada

Près de 1,6 M$ en subventions

L’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) s’est vu confirmer récemment le renouvellement de trois chaires de recherche du Canada s’intéressant à la gynéco-oncologie, à l’usage de drogues et à la neuropharmacologie. Ce renouvellement, rattaché à un financement global de 1,59 million de dollars, est valide pour une période de cinq ans.

Éric Asselin (professeur, chimie-biologie), Lucie Guillemette (vice-rectrice aux études de cycles et à la recherche), Natacha Brunelle (professeure, psychoéducation) et Michel Cyr (professeur, chimie-biologie) (crédit photo : Courtoisie Martin Sylvestre, l’Hebdo Journal).

Les trois chaires renouvelées sont la Chaire de recherche du Canada (CRC) en gynéco-oncologie moléculaire (titulaire : Éric Asselin, chimie-biologie), la CRC sur les trajectoires d’usage de drogues et les problématiques associées (titulaire : Natacha Brunelle, psychoéducation) et la CRC en neuropharmacologie moléculaire (titulaire : Michel Cyr, chimie-biologie).

« Nous félicitons chaleureusement les professeurs titulaires de ces chaires de recherche, ainsi que les membres de leur équipe. Les efforts importants consacrés par ces chercheurs à l’avancement des connaissances se voient récompensés par l’obtention d’un tel renouvellement. Les professeurs Asselin, Brunelle et Cyr demeurent des chefs de file dans leur domaine d’expertise et permettent à l’UQTR d’affirmer son leadership en recherche, tout en préparant la relève scientifique. Les travaux menés au sein de ces trois chaires, dans des secteurs de pointe, contribuent également à améliorer la santé de l’ensemble de notre société », de commenter Mme Lucie Guillemette, vice-rectrice intérimaire aux études de cycles supérieurs et à la recherche.

Les trois chaires renouvelées ont été financées à hauteur de 500 000 $ chacune par le Programme des chaires de recherche du Canada. Deux d’entre elles ont également obtenu des fonds pour l’acquisition d’infrastructures de recherche. La CRC en gynéco-oncologie moléculaire a reçu 69 567 $ en provenance de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI), du gouvernement du Québec, de fournisseurs d’équipement et de l’UQTR. Pour sa part, la CRC sur les trajectoires d’usage de drogues et les problématiques associées a obtenu 22 180 $ de la FCI.

Cancers féminins : nouveaux traitements en vue

Pourquoi une cellule normale devient-elle cancéreuse? Est-il possible d’empêcher les cellules cancéreuses de survivre? Peut-on utiliser la mécanique de l’autodestruction cellulaire pour combattre le cancer? Autant de questions auxquelles tente de répondre le professeur Éric Asselin, en compagnie de l’équipe de la CRC en gynéco-oncologie moléculaire.

Dans leurs travaux, les chercheurs de la Chaire examinent l’état physiologique de l’utérus et des ovaires normaux (ovulation, menstruation, gestation et implantation embryonnaire) ainsi que celui de l’utérus et de l’ovaire pathologiques (cancers et infertilité). Cet examen vise à élucider les mécanismes intracellulaires et hormonaux contrôlant le sort des cellules de l’endomètre utérin et de l’épithélium ovarien, tout particulièrement celui de l’autodestruction ou du suicide cellulaire. L’avancée des connaissances en ce domaine permettra de proposer des stratégies novatrices pour la thérapie génique et la chimiothérapie des cancers féminins, ainsi que pour le traitement de l’infertilité chez les femmes.

Déjà, le professeur Asselin et ses collaborateurs ont découvert que plusieurs protéines utérines sont en cause dans la résistance à la chimiothérapie, le développement des métastases, l’implantation embryonnaire et la gestation. Ils ont aussi mis au point des molécules brevetées susceptibles de cibler des cancers hormonodépendants, comme les cancers du sein, de l’utérus et des ovaires.

Mieux comprendre la dépendance

Au cours des dernières années, les travaux menés par la CRC sur les trajectoires d’usage de drogues et les problématiques associées ont permis d’approfondir significativement les connaissances sur la dépendance aux drogues et aux jeux de hasard et d’argent. Des projets de recherche de grande envergure ont été réalisés par l’équipe de la professeure Natacha Brunelle, notamment au sein de la population inuite canadienne ainsi que dans plusieurs villes et milieux d’intervention (centres de réadaptation en dépendance, centres jeunesse, écoles secondaires, maisons de jeunes, jeunes de la rue, CSSS, urgences hospitalières, etc.).

Le renouvellement de la Chaire permettra de poursuivre l’étude des trajectoires d’usage de drogues de divers groupes cibles de jeunes, plus particulièrement touchés par la consommation, l’abus et la dépendance aux drogues : toxicomanes en traitement, personnes judiciarisées, dépressives ou suicidaires, joueurs de jeux de hasard et d’argent, Inuits canadiens, élèves du secondaire et adultes émergents (16-25 ans).

Les projets de recherche visent également à tracer un portrait détaillé des liens entre l’usage de drogues et diverses problématiques associées telles que la délinquance, le jeu pathologique et les problèmes de santé mentale. La Chaire s’intéresse aussi aux processus de rétablissement des jeunes présentant une consommation problématique, ainsi qu’aux meilleures pratiques de traitement en toxicomanie. Ces travaux sont profitables non seulement aux scientifiques et aux décideurs politiques, mais également aux milieux d’intervention.

Découvrir les mécanismes régissant l’action motrice

Au sein de la CRC en neuropharmacologie moléculaire, le professeur Michel Cyr cherche à identifier et mieux comprendre les molécules responsables de l’apprentissage et de l’exécution d’une action motrice, dans certaines structures précises du cerveau. Pour ce faire, son laboratoire de recherche a mis au point des techniques novatrices de biochimie et d’analyse génétique, telles que la technique de micropuces d’ADN permettant l’analyse simultanée de plus de 36 000 gènes à la fois.

Le chercheur et son équipe ont également développé une technique permettant d’injecter des inhibiteurs pharmacologiques ou génétiques directement dans de petites régions du cerveau d’un rongeur vivant et libre de ses mouvements. Cette avancée permet d’étudier les cibles moléculaires impliquées dans l’apprentissage du mouvement.

Les travaux de cette chaire contribuent à une meilleure compréhension des fonctions cérébrales d’ordre supérieur ainsi que des mécanismes de mémorisation et d’exécution de l’action motrice. Ils mettent aussi en lumière les bases moléculaires de l’apparition des troubles du mouvement tels que la maladie de Parkinson. Ce faisant, la Chaire concourt au développement de stratégies thérapeutiques novatrices et mieux ciblées.

Les Chaires de recherche du Canada

Depuis le lancement du Programme des chaires de recherche du Canada, en 2000, l’UQTR s’est vu octroyer 12 chaires dans les domaines suivants : l’écologie des eaux douces, la fabrication de papiers à valeur ajoutée, la performance des entreprises, l’histoire environnementale du Québec, l’enfant et ses milieux de vie, la rhétorique, l’intervention précoce, les trajectoires d’usage de drogues et les problématiques associées, la gynéco-oncologie moléculaire, la neuropharmacologie moléculaire, la rétrovirologie cellulaire et moléculaire ainsi que les neurosciences du développement cognitif.