Université du Québec à Trois-Rivières

Protection des boisés sur le campus : «un premier pas dans la bonne direction»

Le conseil d’administration de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) a entériné, lors de sa réunion du 3 décembre 2012, la décision de créer une zone protégée d’environ huit hectares afin de préserver un milieu naturel du campus, communément appelé «la vieille pinède blanche». Située aux abords du pavillon Michel-Sarrazin, cette forêt de pins blancs constitue un legs important d’une forêt ancienne, qui abrite de nombreuses espèces fauniques et floristiques.

SentiersUQTRCette décision s’inscrit dans le cadre du Plan d’action de développement durable 2010-2013 de l’Université, en concordance avec la perspective de valoriser les milieux naturels sur le campus. «La création d’une zone protégée afin de préserver la pinède à pins blancs constitue un premier pas dans la bonne direction», affirment les biologistes Jean-Claude Bourgeois, chargé de cours au Département des sciences de l’environnement, et Valérie Larose, écoconseillère de l’UQTR. Avec le soutien inconditionnel de leurs collègues du comité de développement durable de l’Université, ces derniers se félicitent d’avoir porté ce dossier au rang des priorités, faisant ainsi accepter aux autorités concernées l’idée de protéger une partie des boisés du campus.

«Le fait de protéger un milieu naturel signifie que l’Université s’engage notamment à en préserver les caractéristiques naturelles et les processus écologiques dans une perspective de cohabitation d’usages anthropiques et de maintien de la biodiversité», explique Valérie Larose. Par exemple, on y autorise des activités récréatives (randonnée, ski de fond, raquette) et pédagogiques, l’installation de panneaux d’interprétation, des aménagements pour la faune ainsi que des travaux d’entretien pour les sentiers. En contrepartie, on y prohibe entre autres l’abattage d’arbres, la construction de stationnements et d’infrastructures, l’utilisation d’engrais, de fertilisants et de pesticides, l’enfouissement et le dépôt de neige.

Une volonté de protéger

Jean-Claude Bourgeois soutient que «si nous avons pu en arriver à ce résultat aujourd’hui, c’est que certaines personnes ont tracé la voie depuis plusieurs années en voulant préserver ces milieux». Parmi celles-ci, on ne peut passer sous silence la persévérance soutenue de sœur Estelle Lacoursière, botaniste émérite et professeure retraitée de biologie végétale à l’UQTR, qui a mené de multiples batailles pour la sauvegarde des secteurs boisés du campus.

«Il y a définitivement une volonté exprimée par la communauté universitaire de protéger les boisés du campus mais pour ce faire, nous devions documenter leur valeur écologique pour ensuite pouvoir en formaliser la protection», poursuit Valérie Larose. À cet égard, des professeurs de biologie et d’écologie comme Jean-Pierre Bourassa et Esther Lévesque, de même que plusieurs étudiants dans le cadre de stages ou de projets d’intervention communautaire (Picom), se sont intéressés aux milieux naturels du campus, ce qui a grandement contribué à récolter des données sur la géomorphologie, la faune et la flore.

De plus, les démarches du comité de développement durable de l’UQTR ont été appuyées par la Ville de Trois-Rivières ainsi que par les experts du ministère des Ressources naturelles et du ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs du Québec, qui ont reconnu la valeur écologique et la biodiversité exceptionnelle de la pinède à pins blancs.

Deux zones et des espèces de plantes protégées sur le campus

Le campus compte désormais deux zones protégées, à savoir le milieu humide longeant le boulevard Des Récollets jusqu’à la rue Ste-Marguerite, zoné «aire écologique» par la Ville de Trois-Rivières en juin 2011, ainsi que la pinède à pins blancs. Cette nouvelle zone protégée par l’UQTR se greffe à la superficie de l’aire écologique délimitée par le milieu humide. Vestige de la forêt d’origine, celle-ci constitue un environnement unique dans la région, étant donné la maturité des pins blancs et la biodiversité qu’elle renferme. En plus de protéger cette zone, l’Université s’engage aussi à préserver les habitats d’espèces menacées, vulnérables ou susceptibles d’être ainsi désignées. D’ailleurs, on retrouve sur le campus l’aster à feuilles de linaire, le souchet grêle, le noyer cendré et le sporobole à fleurs cachées.

«En officialisant son engagement à protéger une partie de son campus, l’UQTR nourrit l’ambition d’offrir aux générations futures un legs dont la richesse est largement reconnue. Grâce à cette initiative, notre institution contribue à l’implantation de mesures et d’actions novatrices dans son milieu, encourageant les citoyens et décideurs de demain à contribuer à un développement durable», se réjouit Valérie Larose. En plus, grâce aux sentiers balisés, toute la communauté est invitée à venir découvrir et apprécier la biodiversité de la pinède à pins blancs et, plus globalement, des milieux naturels que renferme le campus.