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Des étudiants de l’UQTR participent à la mise en valeur du Musée québécois de culture populaire

Depuis quelques années, l’UQTR multiplie les initiatives pour accroître son engagement dans la communauté. Parmi celles-ci, le projet d’intervention communautaire, communément appelé « Picom », est une activité pédagogique créditée au sein de laquelle des étudiants coopèrent à la conception et à la réalisation d’un projet de service communautaire à partir d’un besoin identifié par un organisme. Accompagnés tout au long du projet par un mentor désigné par l’organisme, les étudiants inscrits à un Picom sont également encadrés par un enseignant de l’UQTR.

ProjetLuckerhoff_UQTRTrois types de Picom sont offerts aux étudiants : sous forme de cours institutionnel complémentaire, dans le cadre d’un carrefour communauté-université ou intégré dans un cours disciplinaire. Pour sa part, le professeur Jason Luckerhoff du Département de lettres et communication sociale a choisi, à l’automne 2012, de faire un Picom du cours Communication et culture.

«Grâce à un partenariat déjà établi avec le Musée québécois de culture populaire (MQCP), les étudiants ont été initiés à l’approche communicationnelle des faits culturels et à l’analyse de données dans le but de formuler des recommandations à un client à titre de consultants en communication. Concrètement, il s’agissait de les plonger dans une situation réelle; les étudiants se sont vu confier la responsabilité d’aider le MQCP à modifier sa planification stratégique ainsi qu’à réfléchir à sa mission et aux publics rejoints», d’expliquer le professeur.

Du début à la fin du trimestre, la trentaine d’étudiants n’ont eu aucun examen; ils ont plutôt été évalués sur les différentes étapes de leur projet. Ils ont dû d’abord effectuer une analyse contextuelle, puis mener un ou deux entretiens auprès de non-publics afin de sonder la représentation qu’ils se faisaient du MQCP. Leurs transcriptions d’entrevue en main, ils ont pu s’adonner au vif du sujet : l’analyse qualitative des données transcrites, qu’ils ont ensuite théorisées à l’aide d’écrits scientifiques pertinents. Enfin, ils ont dû présenter les conclusions de leur travail sous forme de recommandations en fin de trimestre. La présentation, très officielle, s’est déroulée dans la salle du conseil d’administration de l’UQTR, devant des membres de la direction et du conseil d’administration du Musée.

«Pour la première fois de mon cursus scolaire, je n’ai pas assisté à un cours; je l’ai vécu, commente Stéphanie Hamon, finissante au baccalauréat en communication sociale. Jason a encadré le cours et nous a guidés aux différentes étapes du projet, mais c’est vraiment nous qui étions maîtres de notre Picom. Nous avons dû mettre en pratique les notions théoriques apprises durant notre formation afin de saisir le fil conducteur de notre analyse. J’ai vraiment senti que mon jugement analytique s’est développé tout au long du trimestre.»

ExpoQcencrimes2Des retombées pour le milieu

Au final, les étudiants ont formulé de nombreuses recommandations, dont certaines ressortent du lot. Par exemple, afin de faire connaître le MQCP à la population régionale, des étudiants ont insisté sur l’importance de diversifier les sources de publicité : médias classiques et sociaux, affiches à l’extérieur du Musée lui-même ainsi que dans les hôtels, restaurants et autres lieux touristiques trifluviens, etc.

L’aspect méconnu de la «culture populaire» est également ressorti; les non-publics ont souvent spécifié qu’ils ne savaient pas à quoi cela référait. De même, alors que les publics habituels des musées semblent rebutés par l’aspect « populaire » de la culture, l’expression a l’effet contraire chez les non-publics, qui associent d’emblée le Musée à la culture classique, sans s’attarder au côté populaire. Pour pallier cette lacune, des étudiants ont recommandé de mieux définir le Musée et sa mission dans les publicités et sur Internet, notamment sur la page Web de l’établissement.

«Ce partenariat a des effets positifs pour les deux parties, conclut le professeur Luckerhoff. D’une part, les recommandations émises par les étudiants permettront de nourrir les réflexions du Musée quant à sa planification, et d’autre part, le Picom a permis aux étudiants de vivre une riche expérience à titre de professionnels en communication.»

Qu’est-ce que les non-publics?

Alors que les chercheurs s’intéressent depuis longtemps à la question des publics, le concept de «non-public» est assez récent. «De façon simplissime, disons que reconnaître un groupe restreint comme étant public d’une institution ou d’un événement culturel revient à identifier le reste de la population comme étant non-public, et ce, même si cela équivaut à désigner une très grande majorité de personnes», explique Jason Luckerhoff, qui s’intéresse à la notion de non-public depuis une dizaine d’années.

L’UQTR à l’origine du Musée québécois de culture populaire

Peu de gens le savent, mais à l’origine de la création du Musée québécois de culture populaire se trouve l’impressionnante collection d’un ethnologue, historien et professeur de l’UQTR, Robert-Lionel Séguin (1920-1982). En effet, après le décès du professeur, l’Université craint de voir s’échapper une mine d’or pour les chercheurs de divers domaines; elle achète donc la collection de 35 000 artefacts représentatifs du quotidien, des coutumes et des traditions de nos ancêtres.

En 1991, la gestion de la collection est confiée au Musée des arts et traditions populaires, qui ouvre officiellement ses portes en 1996. Le musée ferme en 1999, mais renaît en 2003 sous le nom de Musée québécois de culture populaire; encore aujourd’hui, c’est le MQCP qui assure la gestion de la collection R.-L. Séguin.