Virginie Soulier est lauréate de la bourse Alice Wilson 2013 de la Société royale du Canada
Virginie Soulier, postdoctorante en communication sociale à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et à l’Université de Perpignan, est lauréate de la bourse Alice Wilson 2013 de la Société royale du Canada (SRC).
Les trois académies de la SRC en sciences, sciences sociales et arts-lettres-sciences humaines octroient chaque année cette distinction à des femmes qui entreprennent une carrière en professorat ou en recherche postdoctorale. Ce prix reconnaît leurs «compétences exceptionnelles» et leurs «accomplissements remarquables». La présidente de l’Académie des arts, des lettres et des sciences humaines, Yolande Cohen, a décerné à Virginie Soulier ce prix honorifique lors de la cérémonie d’intronisation à Banff.
Virginie Soulier a présenté un discours devant les membres de la SRC en rappelant la carrière exemplaire d’Alice Wilson (1881-1964) malgré tous les obstacles qu’elle a rencontrés en tant que femme. Elle a été la première femme géologue au Canada, à la Commission géologique du Canada et la première femme membre de la SRC. Alice Wilson a été une source d’inspiration pour de nombreuses chercheuses. Virginie Soulier a souligné sa reconnaissance à l’égard des femmes qui ont lutté et qui luttent encore pour l’accès au savoir et au travail. Elle a souligné l’œuvre de la cinéaste Alanis Obomsawin, membre d’honneur de la SRC.
En s’appuyant sur le fait qu’Alice Wilson a travaillé au Musée de l’Université de Toronto, puis tout le reste de sa vie au Musée de la Commission géologique, Virginie Soulier a expliqué les transformations du milieu muséal depuis cette scientifique jusqu’à aujourd’hui. L’institution muséale était essentiellement au XIXe siècle un lieu de savoir et un laboratoire de recherche. Elle a progressivement été dotée d’une vocation éducative en devenant un lieu d’apprentissage, surtout autour des années 1930-40, ce qui correspond au moment même où Alice Wilson s’engage plus spécifiquement en éducation.
Un deuxième tournant, celui des communications, est apparu peu de temps après la mort d’Alice Wilson dans les années 1970. Le musée place dorénavant au cœur de son fonctionnement moins les objets que les publics. Il connaît un élargissement de la vocation éducative à la perspective communicationnelle. Alors que le milieu professionnel des musées est surtout devenu féminin et qu’il emploie désormais davantage des médiateurs que des chercheurs, le champ de la muséologie s’est quant à lui développé en contexte universitaire. Docteure Soulier a également précisé ses responsabilités actuelles en tant que chercheuse en muséologie qui touchent notamment les approches de médiations sociales, démocratiques et citoyennes des musées, mais aussi l’importance de poursuivre son implication dans les milieux muséal et patrimonial tant pour les sociétés passées, présentes que futures.
Enfin, elle a remercié ses mentors et ses pairs, les professeurs Daniel Jacobi (Université d’Avignon), Jason Luckerhoff (Université du Québec à Trois-Rivières), Anik Meunier (Université du Québec à Montréal), Esteban Castaner-Munoz (Université de Perpignan Via Domitia), Bernard Schiele (Université du Québec à Montréal) et ses universités d’accueil au postdoctorat.