Caroline Paillé : Quand une persévérance inébranlable mène à la réalisation d’un rêve
À l’occasion des Journées sur la persévérance scolaire qui se déroulent jusqu’au 14 février, le Service aux étudiants et à la réussite étudiante désire souligner le parcours d’étudiants universitaires qui se sont démarqués par leurs efforts et leur persévérance à poursuivre leurs études malgré des difficultés particulières. Nous vous présentons aujourd’hui le portrait de l’étudiante Caroline Paillé, inscrite au programme de maîtrise en orthophonie.
Inscrite au programme de sciences de la nature au collégial, elle réalise que les matières ne l’intéressent pas vraiment. Elle s’inscrit ensuite au programme de sciences humaines, consciente qu’elle devra faire son deuil de ses ambitions de devenir orthophoniste. À l’UQTR, après une année en administration, elle s’inscrit finalement au baccalauréat en communication sociale. Elle y retrouve le côté humain qu’elle recherchait dans un emploi. Toutefois, le stage qu’elle réalise dans le cadre de ses études ne la convainc pas. Elle souhaiterait s’investir davantage dans une profession basée sur la relation d’aide avec les personnes. L’idée de devenir orthophoniste lui revient, mais elle est consciente qu’elle ne répond pas aux conditions d’admission exigées par le programme.
«Un jour, je travaillais à une Journée carrière organisée par l’Académie Les Estacades. On y présentait des informations professionnelles pour les étudiants du secondaire. Pendant une pause, j’ai aperçu la table de la profession d’orthophonie. C’est alors que j’ai appris qu’un nouveau programme s’offrait maintenant à l’UQTR et que j’ai décidé de tenter ma chance», raconte l’étudiante.
Au cours de l’année scolaire 2012, elle réussit les huit cours préalables à l’admission au programme, en plus de faire du bénévolat. «Pendant cette année-là, je me sentais épanouie et la passion de devenir orthophoniste s’est emparée de moi. Vous savez, un trouble du langage est un mal qui est intérieur, c’est complexe. Ce que ces personnes vivent, c’est très souffrant. On tente d’améliorer leur qualité de vie», précise-t-elle.
Elle fait alors une demande d’admission au programme pour la session d’automne 2012, consciente qu’on y acceptera que 20 étudiants. Mme Paillé se retrouve à la 14e place sur la liste d’attente. Son dossier progressera jusqu’à la 3e place, mais son admission est finalement refusée. Déterminée, elle ne veut pas abandonner son rêve. «Je me suis dit que je faisais déjà des sacrifices en effectuant un retour aux études. J’avais mis de côté ma vie, le fait d’avoir des enfants et je me disais que j’étais capable d’attendre encore une autre année. J’ai pris ça du bon côté», confie l’étudiante.
Elle consacre l’année qui suit à se préparer. Pour ce faire, elle demandera conseil à Jessica Lesage, la directrice du programme, qui lui suggère de bonifier son curriculum vitae et sa lettre de motivation. Elle lui conseille également de faire du bénévolat auprès de personnes ayant un problème de langage. C’est ce qu’elle réalisera au sein de l’Association des personnes aphasiques de la Mauricie où elle offrira des ateliers de stimulation du langage. Elle donnera aussi de son temps pour aider un enfant bègue à améliorer sa parole.
Au cours de cette année de transition, elle assiste à des colloques, suit le cours Langue des signes québécoise et le cours Réussir ses études : reconnaître et consolider ses compétences. Elle y fait la rencontre de Stéphanie Simard, bibliothécaire à l’UQTR. «Je n’avais pas d’expérience en recherche. Mme Simard m’a écoutée et m’a donné du temps. J’ai pu ainsi améliorer mes compétences informationnelles et mes aptitudes à utiliser les outils de recherche documentaire», précise l’étudiante.
Elle refait une deuxième demande d’admission à l’automne 2013. «À ce moment, je me suis posée la question : rationnellement, avant que les émotions n’entrent en ligne de compte, qu’est-ce que je fais si je ne suis pas choisie? Depuis deux ans, je travaille à réaliser ce rêve. Le temps file. Je suis mariée et mon conjoint fait aussi des sacrifices de son côté. Je ne pouvais plus rien changer. J’étais fière de moi, quels que soient les résultats.»
Par prudence, elle avait prévu un plan B. Heureusement, elle n’a pas eu à l’utiliser. Admise à l’automne 2013, Mme Paillé en est actuellement à sa deuxième session de son programme en orthophonie. «La persévérance, c’est de croire en ses capacités. C’est aussi d’écouter son cœur», conclue l’étudiante.
Ce texte est une collaboration de Louise Giroux, Ph. D., agente de recherche au Service aux étudiants et à la réussite étudiante de l’UQTR.
Journées de la persévérance scolaire
Bureau de la réussite étudiante