Le bioparc de Sarnia, un modèle pour le Québec?
Les partenaires du colloque Vertech, qui se déroulera du 4 au 7 novembre à Victoriaville, ont participé à une mission de prospection à Sarnia du 10 au 12 juin derniers. Cette ville fait école pour l’application concrète de technologies et de chimies vertes dans son bioparc industriel. Ce modèle pourra certainement inspirer les participants au colloque qui auront comme défi d’imaginer la ville qui se démarquera par ses bonnes pratiques en matière de développement durable.
Cette mission regroupait Simon Barnabé, titulaire de la Chaire de recherche industrielle en environnement et biotechnologie (CRIEB) de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Mario Parenteau, directeur d’Innofibre du Cégep de Trois-Rivières et David Berthiaume, directeur d’Oléotek du Cégep de Thetford-Mines. La Ville de Victoriaville était également représentée par Jacinthe Roy, conseillère en développement durable au CLD. L’objectif du groupe à la tête du colloque Vertech consistait à développer des collaborations avec les entreprises du Sarnia Bio-Industral Park et avec Bioindustrial Innovation Canada , l’organisme à l’origine de ce bioparc.
Mise en contexte
Sarnia vivait, il y a plus de 10 ans, une crise socioéconomique importante et elle devait se revitaliser de manière draconnienne. La ville et ses acteurs locaux avaient choisi de convertir leur parc industriel en «bioparc». L’objectif visait à attirer de nouvelles entreprises désireuses d’avoir accès à des sources locales de biomasses disponibles. Le bioparc leur permet d’obtenir des ingrédients et des produits biosourcés, tout en bénéficiant de synergies potentielles avec les industries pétrochimiques, métallurgiques et chimiques déjà présentes.
Au final, les dirigeants du bioparc industriel de Sarnia sont parvenus à attirer la compagnie BioAmber inc., productrice d’acide succinique à base de sucres. Le bioparc bénéficie aussi d’étroites collaborations avec l’Université Western Ontario et le Collège de Lambton, qui ont orienté leurs programmes de formation et de recherche pour les besoins du nouveau bioparc. On y trouve d’ailleurs un centre de recherche géré par Bioindustrial Innovation Canada et l’Université Western Ontario, le Western Sarnia-Lambton Research Park. Cette structure regroupe des chercheurs universitaires accompagnés de leurs équipes et des organismes de développement économique, incubateurs de nouvelles entreprises utilisant de la biomasse pour fabriquer des biocarburants ou des biocomposites.
Les membres de la délégation Vertech estiment que ce modèle pourrait être intégré dans de nombreux parcs industriels au Québec, notamment dans ceux de Bécancour, Trois-Rivières ou Varennes, qui auraient plusieurs points communs avec le parc industriel de Sarnia. Soulignons que cette mission à Sarnia a été financée par la Ville de Victoriaville et le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, grâce à une subvention d’interaction.