Exposition sur Gatien Lapointe à la bibliothèque de l’UQTR
Du 3 octobre au 20 décembre prochain, la bibliothèque de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) présente l’exposition Pulsations. L’art de Gatien Lapointe, dans le cadre du 45e anniversaire de l’UQTR et du Festival international de la poésie de Trois-Rivières.
Lancée aujourd’hui à l’occasion d’un vernissage, l’exposition rend hommage à l’écrivain, professeur et éditeur Gatien Lapointe (1931-1983). Les visiteurs pourront découvrir le cheminement artistique de cet homme-poète et homme-passeur dans un parcours rythmé par ses œuvres les plus importantes à lire, écouter et ressentir.
Divisée en quatre parties, l’exposition montre comment les créations de Gatien Lapointe expriment un mouvement analogue à des pulsations : naissances, création, transmission et édition. L’exposition met aussi en lumière les rapports de Gatien Lapointe au corps, au territoire et à l’écriture, dans sa vie intime et professionnelle. Plusieurs objets sont offerts à la curiosité des visiteurs : ébauches de poèmes, poèmes inédits, carnets de notes, journal intime, recueils, photographies et archives audio. L’exposition propose de les interpréter comme l’expression d’un commencement perpétuel.
Logée au salon Alexis-Klimov de la bibliothèque de l’UQTR, l’exposition Pulsations. L’art de Gatien Lapointe (http://expo-gatien-lapointe.com) est accessible gratuitement aux visiteurs, suivant les heures d’ouverture de la bibliothèque (www.uqtr.ca/biblio). Deux commissaires ont réalisé l’exposition : le professeur de littérature Jacques Paquin, spécialiste de Gatien Lapointe, et Virginie Soulier, muséologue et chercheuse postdoctorante. Tous deux œuvrent au Département de lettres et communication sociale de l’UQTR.
Ajoutons que lors du vernissage de l’exposition, l’auteure-compositrice Sylvie Tremblay a présenté une performance musicale qu’elle a créée pour l’occasion. Il s’agissait d’une interprétation originale de textes inédits de Gatien Lapointe.
Gatien Lapointe
Largement reconnu dans la littérature québécoise, Gatien Lapointe a été l’un des premiers professeurs embauchés à l’ouverture de l’UQTR, en 1969. Sa carrière se partage entre la poésie, l’enseignement et l’édition. Toutes ses sphères d’activité sont intimement liées à la poésie, que ce soit pour la publication de recueils, l’animation d’ateliers de création littéraire ou la fondation de la maison d’édition Écrits des Forges.
Né le 18 décembre 1931, M. Lapointe est l’un des plus jeunes parmi les 15 enfants d’une famille de cultivateurs de la région de Lac-Etchemin. Les années passées dans le giron familial s’avèrent pour lui une période heureuse. Jusqu’à la fin de sa vie, il exprime l’amour qu’il porte à sa famille et en particulier à sa mère, que ce soit par ses témoignages publics ou dans les lettres qu’il envoie à ses proches lorsqu’il étudie en France.
Gatien Lapointe obtient d’abord une reconnaissance littéraire en France en remportant le Prix du Club des poètes pour Le Temps premier (1962). En 1963, il publie J’appartiens à la terre, suivi de l’Ode au Saint-Laurent. Ce dernier ouvrage lui vaut plusieurs distinctions (Prix du Gouverneur général, Prix de la province de Québec et prix Du Maurier) et lui accorde la notoriété au Québec, au Canada et dans le monde, grâce aux traductions qui s’ensuivent. En 1967, il réédite l’exploit en remportant le Prix de la province de Québec pour Le premier mot.
À la fin de sa première année d’embauche au Département de français de l’UQTR, M. Lapointe prend des initiatives qui placent la poésie à l’avant-plan de ses préoccupations. Il organise des événements pour mettre en valeur les textes des étudiants inscrits à ses cours de création.
À partir de 1981, Gatien Lapointe s’intéresse presque exclusivement aux croisements entre la poésie et les autres arts. La même année, il publie Corps et graphies aux éditions Sextant. En plus de son amour pour la danse, son penchant pour la musique et les mots l’incite ensuite à produire, au sein de sa maison d’édition, une anthologie sonore de ses propres poèmes accompagnée d’une musique électroacoustique. À la même période, il fait paraître un ouvrage intitulé Le premier paysage, dont les poèmes datent des années cinquante. Cette œuvre laisse notamment transparaître l’attrait de l’auteur pour les références picturales.
Gatien Lapointe décède le 15 septembre 1983, à sa résidence de Sainte-Marthe-de-Champlain.
Écoutez un extrait sonore de l’anthologie de poèmes que M. Lapointe récite sur une trame sonore. Cette piste fait entendre «on d’oeuf» partie 2 (Arbreradar – 1980), ainsi qu’un passage de «Chorégraphie d’un pays»:
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