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Isabelle Massé : D’abord pas du tout, puis un peu, beaucoup, passionnément étudiante!

Dans le cadre des Journées de la persévérance scolaire, du 16 au 20 février, les Services aux étudiants (SAE) de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) soulignent le parcours d’étudiants universitaires, motivés et motivants, s’étant démarqués par leur persévérance à poursuivre leurs études malgré des difficultés particulières. Nous vous présentons aujourd’hui le portrait d’Isabelle Massé, étudiante au baccalauréat en psychologie.

RubanPerseverance

Au secondaire, Isabelle s’amuse plus qu’elle n’étudie et réussit sans trop d’efforts. Quand elle entre en sciences humaines au cégep, elle aime les cours de psychologie et de philosophie, mais part tout de même en voyage. Après un an d’exclusion, elle y revient et à 20 ans, elle a son premier enfant, alors elle fait une pause. Avoir un enfant lui donne envie de faire une attestation en service de garde… qu’elle complète en cinq ans, car elle a deux autres enfants entre-temps. Son attestation terminée, elle ouvre son service de garde en milieu familial, puis une boutique de vêtements pour enfants afin de concilier famille et travail.

En 2011, elle commence un certificat en soutien pédagogique dans les centres de la petite enfance (CPE) (offert en ligne) qu’elle termine en un an. C’est un premier contact positif avec l’université puisqu’elle adore son expérience et trouve les études relativement aisées. «Quand j’ai fait le certificat, c’est là que je me suis rendue compte à quel point j’approfondissais beaucoup plus qu’avec l’attestation. Juste la surface, je ne suis pas capable, j’ai vraiment besoin d’aller au fond des apprentissages. Ma curiosité intellectuelle est assez développée.» Sa soif de connaissances la pousse à s’inscrire au certificat, puis au baccalauréat en psychologie.

Comme les cours de psychologie ne sont pas offerts en ligne, le temps lui manque pour étudier, donc elle vend sa boutique de vêtements et se tourne vers les prêts et bourses. À deux, elle et son conjoint, aussi étudiant sur les prêts et bourses, font vivre six personnes avec l’équivalent du salaire minimum (ils ont maintenant quatre enfants). C’est la difficulté principale d’Isabelle et deux de ses quatre enfants acceptent difficilement cette situation à cause des privations engendrées. Isabelle a peur qu’ils fassent l’association entre privation et école. Heureusement, elle a reçu une bourse qui a payé ses frais de scolarité cette session, ce qui l’a beaucoup aidée. Elle négocie avec ses enfants et multiplie les stratégies financières. Pour elle, l’important est de payer la maison, de manger et que ses enfants puissent participer aux activités parascolaires. Elle est prête à faire des sacrifices, car elle est passionnée par ses études.

Au début de ses études en psychologie, avant de voir ses notes, elle se disait qu’elle se limiterait au baccalauréat à cause des enfants, mais son intérêt était bien présent, les bonnes notes ont suivi et sa perspective a changé : les enfants n’étaient plus un obstacle. «Et c’est faux de dire que c’est un obstacle. Oui, ça a ajouté du défi. C’est sûr que je n’ai pas le même temps que quelqu’un qui est tout seul, mais si tu aimes ça, tu continues.» Quand elle a un cours qu’elle aime moins, elle puise dans ceux qu’elle apprécie plutôt que de s’accrocher à ces exceptions. «Quand j’arrive dans un cours, je prends tout le meilleur. J’essaie de trouver le côté intéressant.»

Pour réussir, elle prend beaucoup de notes dans ses propres mots. «Je ne coupe pas, j’élabore, je fais des liens. Ça m’aide et j’écris à la main.» Pourquoi à la main? «Parce que c’est prouvé que quand on écrit à la main, ça aide à la mémorisation puisqu’il y a un geste, donc le cerveau enregistre le mouvement plus que quand on tape à l’ordinateur parce qu’un geste est associé.» Elle tente aussi d’étudier à l’UQTR, loin des distractions et de toutes les tâches à faire à la maison.

Aujourd’hui, elle a de la difficulté à faire un lien entre tous ses intérêts et un emploi, alors elle explore. Elle envisage le doctorat clinique et regarde d’autres possibilités : la recherche, un diplôme pour être professeur de psychologie au cégep, un autre en santé mentale… «Je me vois en train de faire quelque chose que j’aime, ça c’est sûr! Je ne sais pas ce que je vais aimer dans 10 ans, mais ça va sûrement être en lien avec la psychologie parce que j’ai touché à ça, étudier quelque chose que j’aime, alors c’est sûr que ça va être en lien. Des fois ça me décourage, rendue à mon âge, que ce ne soit pas plus clair, mais ça se définit tranquillement», conclut-elle.