Le gouvernement québécois a annoncé, le 12 février 2015, la conclusion d’un accord de principe en vue d’une entente en matière de mobilité étudiante au niveau universitaire, qui touche particulièrement les quelque 12 000 étudiants provenant de la France répartis dans les établissements québécois. À l’UQTR, les Français représentent une grande part de la population étudiante provenant de l’international, à savoir 351 (43%) sur les 813 étudiants internationaux (automne 2014).
Rappelons brièvement que cette entente stipule qu’à partir de septembre 2015, les Français qui s’inscriront à un programme de premier cycle devront débourser le même montant que les étudiants canadiens non résidents du Québec, soit environ 6600$ par année. Cette mesure ne s’appliquera toutefois pas aux étudiants déjà inscrits dans un programme au moment de l’entrée en vigueur de l’entente. De même, les étudiants français qui entameront des études aux cycles supérieurs continueront à bénéficier de l’exemption au tarif applicable aux Québécois, une décision que salue par ailleurs l’UQTR.
Le bémol, c’est que la majorité des étudiants français présents sur notre campus sont inscrits au premier cycle, soit 81% (SAP businessobject, 19 février 2015). Même si cette hausse des frais de scolarité au premier cycle permet tout de même aux établissements québécois de rester compétitifs sur le marché nord-américain, nous en connaîtrons l’impact réel sur le recrutement dans les prochaines années. Néanmoins, nous pouvons nous appuyer sur de nombreux atouts pour convaincre les étudiants français de continuer à choisir l’UQTR, notamment l’excellence de ses programmes, le dynamisme de son campus et la qualité de l’encadrement offert par ses professeurs et chercheurs.
Un dossier à suivre
Autant le gouvernement de Pauline Marois que celui de Philippe Couillard ont annoncé des cibles budgétaires en lien avec une récupération attendue de la révision des modalités d’accueil et de financement des étudiants provenant de l’international. Deux rapports commandés par le gouvernement québécois ont été rendus publics à l’automne 2014 : le rapport Robillard sur la révision des programmes et le rapport Tremblay-Roy sur la politique de financement des universités, dont un volet entier porte sur les droits de scolarité des étudiants internationaux. À leur façon, l’un et l’autre recommandent une hausse des droits de scolarité pour les étudiants étrangers.
Dans les prochains mois, nous allons suivre de près les suites que le gouvernement du Québec donnera aux deux rapports, et particulièrement au rapport Tremblay-Roy qui propose notamment un déplafonnement des droits de scolarité aux premier et deuxième cycles, ainsi qu’une modulation en fonction de la famille disciplinaire et du cycle d’études.
Il ne faut surtout pas oublier que près de 20 000 sur les quelque 32 800 étudiants internationaux qui fréquentent les établissements universitaires du Québec sont inscrits au premier cycle. À l’UQTR, la proportion d’étudiants internationaux au premier cycle est d’environ 60% (SAP businessobject, 19 février 2015). Tout comme leurs confrères aux cycles supérieurs, ces étudiants sont une richesse indéniable pour notre Université, notamment sur le plan de la diversité culturelle qui profite à toute la communauté universitaire. Pour nos régions, ils constituent aussi une main-d’œuvre qualifiée et une solution au défi démographique. Il importe donc de mettre en place des leviers pour continuer à les attirer au Québec et, à cet effet, le gouvernement doit également reconnaître les efforts supplémentaires nécessaires à leur attraction hors des grands centres urbains, de même que valoriser leur présence dans toutes les régions du Québec.