Université du Québec à Trois-Rivières

Deux doctorants en psychologie de l’UQTR s’expriment sur les enjeux futurs de la recherche au Canada

Le 27 avril dernier, à l’Université du Québec à Montréal, avait lieu une table ronde intitulée «Imaginer les enjeux futurs de la recherche au Canada», fruit d’une initiative de l’Association canadienne pour les études supérieures (ACES) et du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH). Deux doctorants en psychologie de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et boursiers au CRSH, Dominique Mailloux et Pier-Éric Chamberland se sont joints à neuf étudiants venant d’autres constituantes afin de participer à la réflexion entourant les nouvelles technologies et les moyens de mettre ces dernières à contribution au profit des Canadiens.

Pier-Éric Chamberland (au centre), étudiant au doctorat en psychologie de l'UQTR.

Pier-Éric Chamberland (au centre), étudiant au doctorat en psychologie de l’UQTR.

Claire Poitras, de l’Institut national de recherche scientifique, présidait l’activité tandis que le présentateur-invité, François Guité, du ministère de l’Éducation, a entretenu les étudiants sur des modèles d’évolution du savoir.

Les discussions du groupe ont porté particulièrement sur l’accès matériel aux technologies et leur utilisation optimale. Diverses variables, comme le milieu socioéconomique ou l’appartenance à une génération plutôt qu’une autre, sont susceptibles d’influencer la façon dont les technologies affectent la vie des Canadiens. Malgré l’omniprésence des télécommunications et leur rapide évolution, plusieurs familles, ou encore certains groupes comme les aînés, ont un accès limité ou des connaissances restreintes des appareils qui leur permettent de bénéficier de certains services. Conséquemment, les avantages de l’utilisation des nouvelles technologies, les habitudes de consommation et le degré de familiarisation au regard de ces dernières sont autant d’aspects qui ont alimenté les échanges du groupe.

Accès équitable?

Pier-Éric Chamberland mentionne que «la technologie favorise ceux qui exploitent cet outil et pénalise ceux qui ne la découvrent pas. L’accès influence donc comment chaque individu sélectionne ou poursuit des objectifs gratifiants à différents niveaux, que ce soit son travail, sa santé physique ou son simple divertissement.» Afin que les Canadiens puissent bénéficier des technologies, les membres de la table ronde insistent pour que la population dispose d’un accès équitable, mais qu’elle possède également les compétences pour s’en servir.

Donc, en plus des programmes de soutien à l’achat d’ordinateurs, les participants à la table ronde concluent que le Canada doit jouer un rôle actif en encourageant, par exemple, la création de programmes d’éducation populaires qui devront toutefois s’adapter à l’évolution rapide et constante des connaissances et de la technologie. Plus encore, le soutien à l’apprentissage des langages de programmation a été ciblé comme une piste à explorer pour les nouvelles générations. L’auto-formation aux méthodes de programmation commence à se développer, mais il n’est pas encore assez répandu pour intégrer le curriculum du citoyen canadien moyen.

«L’enseignement des bases de la programmation à un âge précoce, en plus de stimuler la créativité, donne une longueur d’avance aux futurs professionnels. Si les jeunes reprennent là où les aînés se sont rendus, ils peuvent révolutionner leur domaine, comme cela arrive souvent dans les sports», soutien M. Chamberland.

Dominique Mailloux est étudiante au doctorat en psychologie à l'UQTR.

Dominique Mailloux est étudiante au doctorat en psychologie à l’UQTR.

Dominique Mailloux, pour sa part, résume sa participation ainsi : «J’ai beaucoup apprécié mon expérience à cette table ronde. Des étudiants de tous les horizons y ont contribué. Cette diversité était une grande force de notre groupe. Par ailleurs, l’un des thèmes que nous avons abordés qui m’a beaucoup touchée est le fait qu’il est essentiel de porter attention au contexte social et aux inégalités sociales déjà existantes dans notre société et à comment les nouvelles technologies viennent s’insérer dans ce contexte pour y contribuer ou au contraire, parfois, réduire les inégalités. Il s’agit d’un enjeu de taille pour l’avenir de la recherche.»

Un rapport consignant les échanges de la table ronde est actuellement en rédaction. Il sera soumis à l’initiative Imaginer l’avenir du Canada du CRSH et diffusé à grande échelle aux membres de l’ACES dans son projet Repenser le doctorat.