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Pour être compétitives, les PME ont besoin de dirigeants en santé

Tel était le titre de la conférence prononcée par des chercheurs de l’Institut de recherche sur les PME et de l’École de gestion de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) lors d’une conférence auprès du regroupement de chefs d’entreprise des manufacturiers de la Mauricie et du Centre-du-Québec, le 18 juin à l’Auberge Godefroy.

Donald michaud, président du CA MMCQ et directeur général Graymont, matériaux Est canadien, Josée St-Pierre, titulaire de la Chaire du Canada sur la gestion de la performance et des risques des PME, Claude Fernet, titulaire de la Chaire de recherche UQTR sur la motivation et la santé au travail et Catherine Fagnan, directrice générale des Manufacturiers Mauricie-Centre-du-Québec.

Donald Michaud, président du CA Manufacturiers Mauricie-Centre-du-Québec (MMCQ) et directeur général Graymont, matériaux Est canadien, Josée St-Pierre, titulaire de la Chaire du Canada sur la gestion de la performance et des risques des PME, Claude Fernet, titulaire de la Chaire de recherche UQTR sur la motivation et la santé au travail, Stéphanie Austin, membre de l’équipe de recherche de l’Institut de recherche sur les PME et Catherine Fagnan, directrice générale des MMCQ.

Les chercheurs Josée St-Pierre, Claude Fernet et Stéphanie Austin travaillent en étroite collaboration avec ce regroupement de chefs d’entreprise depuis près de trois ans, afin de mieux comprendre l’état de santé des dirigeants de PME et son rôle dans la performance de leur entreprise.

«Cette question de la santé des chefs d’entreprise est peu abordée dans la presse d’affaires, dans les réseaux économiques et même dans la littérature scientifique. Or, elle est devenue de plus en plus d’actualité avec la pression accrue qui s’exerce sur les dirigeants d’entreprise qui doivent prendre  »les meilleures décisions » dans un environnement  »sous tension », mentionnent les chercheurs de l’UQTR.

Les défis à relever face à une concurrence vive, une clientèle de plus en plus exigeante, des ressources plus difficiles à mobiliser exercent de plus en plus de pression qui peuvent fragiliser l’état de santé des dirigeants d’entreprise qui ont longtemps été considérés comme des acteurs économiques «imperturbables», souvent qualifiés de «héros» pouvant faire face avec une certaine aisance, aux nombreux défis de la gestion d’une organisation. Or, certains dirigeants arrivent à relever ces défis alors que d’autres abandonnent et quittent leur entreprise dans un état de santé précaire avec des conséquences humaines et économiques majeures.

C’est donc cette question qu’abordent les chercheurs en bénéficiant d’une étroite collaboration avec un réseau de chefs d’entreprises, permettant ainsi d’avoir accès à leur réalité et à des données stratégiques indispensables pour conduire des recherches de haut niveau.

Lors de la conférence, les chercheurs ont présenté les résultats d’une enquête réalisée auprès de dirigeants de PME, montrant ainsi les principales préoccupations auxquelles ils font face depuis quelques années, et l’influence de celles-ci sur leur motivation et leur santé psychologique.

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En conclusion, les chercheurs constatent des relations entre la motivation et l’épuisement des dirigeants, et différentes dimensions de la performance des PME. Les conséquences d’une santé fragilisée se traduisent notamment par une augmentation des coûts liés à de mauvaises décisions, à du remplacement de personnel à des difficultés à s’engager dans des activités d’innovation et à des pertes de clients.

«Ces résultats sont uniques et ont d’importantes retombées pour les acteurs du milieu et tout l’écosystème économique qui doivent être soucieux de la santé de leurs chefs d’entreprise», affirment les chercheurs de l’École de gestion de l’UQTR.

Finalement, le travail des chercheurs se poursuit par le développement d’un outil diagnostic de la santé des dirigeants des PME et de leur entreprise, afin de permettre la création d’une base de données pour la recherche et un outil de détection et de prévention pour les praticiens. Un moyen concret, estiment-ils, de contribuer au progrès social et économique de notre collectivité. Rappelons que les PME constituent 99,8% des entreprises du Québec et qu’elles emploient plus de 65% de la main-d’œuvre du secteur privé.