– Éric Pépin a soutenu sa thèse de doctorat en philosophie –
Le blogue d’information En Tête de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) présente le résumé de thèse de doctorat en philosophie de M. Éric Pépin, intitulée «Les problèmes épistémologiques et le statut ontologique des attitudes et des actions collectives».
Des énoncés ordinaires tels que: «les Montréalais sont fiers de leur équipe» ou encore «cette entreprise n’a pas respecté la loi» sont à l’origine d’un vaste questionnement philosophique. Ce questionnement est attribuable à la difficulté que nous avons à expliquer le concept d’intentionnalité collective. Nous attribuons constamment des croyances, des désirs et des intentions à des groupes. Or, les objets auxquels nous attribuons ces attitudes ne semblent pas exister en tant que tels.
Plusieurs approches en philosophie analytique proposent une explication à ces phénomènes collectifs. Bratman (1993) et Tuomela (1988) tentent d’expliquer la formation d’attitudes collectives sans reconnaître qu’elles sont des attitudes distinctes. Ces approches sont parfois compatibles avec les différentes thèses individualistes, notamment les thèses méthodologiques, épistémologiques et ontologiques, mais elles ne le sont pas toujours.
Searle (1990) et Gilbert (1989) adoptent une position différente. Ils considèrent les attitudes collectives comme irréductibles aux attitudes individuelles. Ces approches, pourrait-on croire, pourraient difficilement se conformer aux différents principes individualistes énoncés précédemment. Ce n’est pas le cas, du moins en ce qui concerne l’approche de John Searle (2010).
Je conteste l’idée selon laquelle une théorie individualiste est insuffisante pour expliquer la socialité (Kincaid (1986). À cet égard, la stratégie utilisée par Searle pour expliquer les attitudes et les actions collectives est réductionniste, mais non éliminatrice (Sawyer, R. K., 2002). Parmi les approches analysées, elle est la seule qui soit capable de donner une explication complète des formes de socialité des plus simples aux plus complexes tout en se conformant aux thèses de l’individualisme méthodologique (Hempel, C.G., 1965), plus particulièrement les thèses de l’individualisme méthodologique faible (Udehn, 2001) de Popper (1944) et Watkins (1952).
Thèse de doctorat en philosophie soutenue le 15 mai 2017
Membres du jury
M. Daniel Vanderveken, Ph. D., directeur de recherche
Professeur, Université du Québec à Trois-Rivières
M. Jimmy Plourde, Ph. D., président du jury
Professeur, Université du Québec à Trois-Rivières
M. Denis Fisette, Ph. D., évaluateur externe
Professeur, Université de Montréal
M. Michel Paquette, Ph. D., évaluateur externe
Professeur, Collège de Maisonneuve (Sherbrooke)