Université du Québec à Trois-Rivières

Le leader doit miser sur ses qualités humaines pour inspirer son équipe

Vous avez peut-être froncé les sourcils en survolant le titre. Pourtant, après quelques minutes en compagnie de Karina Dastous, on comprend que la grande majorité des leaders, sans trop le réaliser, possèdent les atouts nécessaires pour relever les défis quotidiens de gestion des ressources humaines. Cette chargée de cours spécialisée en développement organisationnel à l’École de gestion de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) a choisi de mettre l’humain au centre de son enseignement et de ses interventions dans les organisations.

Karina Dastous est chargée de cours à l’École de gestion de l’UQTR.

Cette approche pragmatique de la gestion des ressources humaines n’est pas le fruit du hasard chez Karina Dastous. Elle a été formée au baccalauréat en sociologie et par la suite elle a obtenu un MBA à l’Université du Québec à Montréal. En plus de ses expériences de travail en ressources humaines, cette agente de changement a relevé de nombreux défis de consultation dans des organisations, grandes et petites. Bref, elle a d’excellentes qualités pour enseigner à ces jeunes et moins jeunes qu’elle n’hésite pas à qualifier «d’agents de changements de demain».

Bien sûr sa mission d’enseignement est jalonnée par les concepts des sciences de la gestion, mais elle accorde également beaucoup de temps aux applications concrètes inspirées du vécu en entreprise. «Ce que je souhaite avant tout, c’est de faire réfléchir mes étudiants», lance-t-elle.

Communication courte et bien sentie

Que ce soit dans le monde du travail ou dans une salle de cours à l’UQTR, elle déploie l’approche humaine. Lors d’un de ses cours de comportement organisationnel, elle s’est adressée à une étudiante assise au premier rang: «Ton dossier a été impeccable, les objectifs ont été atteints et le client est très satisfait. J’aimerais juste prendre quelques minutes pour te remercier pour ton excellent travail.» Puis, elle lui a demandé comment elle s’était sentie. «Elle m’a répondu: contente et valorisée. Ce type d’intervention dans le monde du travail ne nécessite pas beaucoup de temps, mais doit être sincère pour être efficace. Je répète souvent: ça coûte seulement 4$ de café latté et quelques minutes de votre temps pour discuter.»

Être à l’écoute

Bon nombre de leaders peuvent donc se recentrer sur l’humain dans leurs interventions quotidiennes, notamment les personnes qui agissent en supervision directe. Karina Dastous s’est beaucoup intéressée au phénomène du plateau de contenu durant ses études au MBA. Une personne atteint ce plateau au travail lorsqu’elle n’a plus de défi au boulot. «On dit qu’elle est en état de non motivation», précise la chargée de cours. «Que faire?», a-t-elle lancé en classe. Les plus allumés ont répondu du tac au tac, «il faut simplement leur demander». «Cela implique donc qu’il faut prendre le temps de communiquer. Selon moi, un superviseur devrait consacrer 80% de son temps avec ses gens.»

La chargée de cours de l’École de gestion vous met en garde, car il n’y a pas de recette magique. «Après avoir mis en place des pratiques plus humaines, ça prend évidemment de la cohérence. Il faut mettre le cap sur le maillage entre les besoins individuels et les besoins organisationnels. Il va falloir se centrer sur l’objectif commun, connu et partagé, pour y arriver.»

Si en complétant votre réflexion vous concluez que ce ne sera pas une mince tâche pour vous, repensez à ce que Karina Dastous m’a confié tout bonnement en fin d’entrevue : «C’est tellement simple l’humain!».

Vous pouvez joindre Karina Dastous sur LinkedIn