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Un doctorat en histoire dont les effets se prolongent

Lucia Ferretti, professeure au Département des sciences humaines et chercheuse régulière au Centre interuniversitaire d’études québécoises (CIEQ), a reçu tout récemment un courriel inattendu de la part de la Division du patrimoine de la Ville de Montréal en lien avec sa thèse de doctorat préparée il y a une trentaine d’années.

Lucia Ferretti

Parmi les 1600 toponymes officialisés en 2017 par la Commission de toponymie du Québec, celle-ci a eu le coup de foudre pour le nouveau «parc des Bourragans», un petit espace vert situé dans le quartier centre-sud de la métropole.  Le parc a été nommé ainsi en hommage aux habitants de ce quartier connu au XIXe siècle sous le nom de Faubourg Québec. Il y a une trentaine d’années, lorsque la doctorante Lucia Ferretti préparait sa thèse en histoire, elle avait découvert dans les archives que les résidants du faubourg étaient désignés sous le nom de Bourragans.

Dans un document officiel, la Commission de toponymie explique ainsi son coup de cœur : «Le mot français bourragan (connu sous diverses variantes, comme baracan ou bouracan) est très ancien. Il est attesté depuis au moins le XVIe siècle (sous la forme bouragan) pour désigner un type de tissu plutôt grossier. Peu évocateur de nos jours au Québec, ce mot était par contre courant au XIXe siècle. On confectionnait des pantalons, des robes, des vestes, des manteaux de bourragan. Réputé inusable, simple et solide, ce tissu était caractéristique de l’habillement rural traditionnel. Or, les habitants de l’ancien faubourg Québec, qu’on appelait les Bourragans, étaient des gens de condition très modeste, issus de la campagne, qui portaient sans doute des vêtements faits de ce tissu. C’est probablement par association avec ces vêtements qu’on a transposé le nom du tissu qui les habillait quotidiennement à la désignation des habitants du quartier.»