Il y a de ces moments dont on ne peut imaginer qu’ils se réaliseront un jour. Pour Rollande Deslandes, la plus grande surprise de sa carrière s’est produite tout récemment, lorsqu’elle fut invitée à partager son expertise avec des sommités de l’éducation du Royaume de l’Arabie Saoudite.
C’est la Ministre adjointe au ministère de l’Éducation du Royaume de l’Arabie Saoudite qui a communiqué avec la professeure émérite du Département des sciences de l’éducation de l’UQTR pour l’inviter à un congrès international qui se tenait dans la capitale de Riyad, à la fin novembre. Surprise par la lettre, Mme Deslandes a demandé à l’Ambassade canadienne de valider le document et de s’assurer qu’elle avait affaire à une organisation sérieuse.
«J’ai été invitée à plusieurs reprises comme professeure et chercheure dans des pays comme la France, la République Tchèque, le Brésil, l’Uruguay, Israël ou l’Australie. Jamais je n’aurais imaginé être invitée dans un congrès où il y aurait des membres de la royauté arabe pour m’écouter! Une fois qu’on m’a confirmé le sérieux de l’événement, je n’ai pas hésité une seconde à y participer étant donné qu’on m’invitait pour mon expertise à propos de la collaboration école-famille-communauté», explique Mme Deslandes.
Une fois arrivée sur place, ce n’est pas la présence des hauts responsables de l’éducation du monde arabe, ni la demande de respecter les coutumes vestimentaires, ou le fait d’être une des seules femmes conférencières invitées au congrès qui a le plus marqué la professeure de l’UQTR. C’est plutôt la similitude des objectifs visés par le milieu de l’éducation de l’Arabie Saoudite et du Québec qui l’a étonnée.
«Là-bas, on souhaite une participation active des parents pour dynamiser l’école et une meilleure implication des écoles dans la communauté. C’est aussi ce sur quoi on travaille depuis des années au Québec. L’école en Arabie, c’est surtout la place des femmes mais certains souhaitent que les hommes s’y impliquent davantage. Plusieurs étaient intéressés aux leçons pertinentes apprises au Québec», souligne la professeure.
Après avoir ouvert le colloque devant les 500 participants, un honneur dont elle ne s’attendait pas, Mme Deslandes a animé des ateliers à l’Ambassade canadienne en compagnie de femmes désireuses de s’inspirer du modèle d’éducation québécois. Plus exactement, elle a fait part de quelques-unes des expériences de partenariats famille-école-communauté vécues au Québec et des effets générés par ceux-ci.
À savoir si elle retournera un jour dans les pays du golfe Persique pour partager son expertise, Mme Deslandes, encore touchée par les rencontres qu’elle y a faites, répond tout simplement «Inch’Allah» (on verra bien).