Le passage à l’âge adulte est une période psychologiquement stressante. C’est souvent à ce moment que les jeunes quittent la maison familiale pour entrer au collège ou à l’université, qu’ils doivent assumer de nombreuses responsabilités pour la première fois, tout en ayant à composer plus ou moins facilement avec les exigences nouvelles des études universitaires. On a identifié les sources de stress les plus importantes de la vie universitaire comme étant la pression liée à la réussite scolaire, les craintes reliées à l’insertion dans le monde du travail, le manque de temps et la dépendance financière.
Cette transition comporte donc son lot de stress. Toutefois, lorsque les réactions au stress sont trop intenses et prolongées, elles risquent d’affecter les capacités d’adaptation de la personne et d’avoir des répercussions sur son fonctionnement. Apparaît alors la détresse psychologique qui est une réalité bien présente chez les étudiants universitaires. En effet, les résultats d’une étude1 réalisée en 2004 auprès de 6200 étudiants canadiens de 1er cycle fait état d’une situation inquiétante : près de 30 % (29,2 %) des étudiants ont été considérés comme éprouvant un niveau élevé de détresse psychologique.
La détresse psychologique est un symptôme, un signal qu’il y a déséquilibre. C’est une difficulté d’adaptation situationnelle et non pas un trouble mental, bien que certains troubles (trouble anxieux, dépression, trouble bipolaire, trouble psychotique) puissent se développer à la même période. Les signes de la détresse psychologique sont de quatre ordres : physique, cognitif, émotif et comportemental. Pour que la détresse soit significative, on doit pouvoir noter un changement dans les habitudes et le comportement. La présence d’un seul signe n’est pas alarmante, c’est la présence de plusieurs signes ainsi que la fréquence et l’intensité de ceux-ci qui peuvent indiquer une détresse sérieuse.
- Signes physiques : fatigue ou nervosité, maux de tête ou de dos, tensions musculaires, sensations de lourdeur à la poitrine ou à l’estomac, insomnie.
- Signes cognitifs : difficulté à prendre des décisions, difficulté de concentration et d’attention ou oublis fréquents, idées pessimistes, méfiance.
- Signes émotifs : irritabilité, anxiété, sentiments dépressifs, colère, excitabilité, humeur changeante.
- Signes comportementaux : sautes d’humeur ou impatience, isolement (retrait), crises de larmes, abus d’alcool, de drogues, surconsommation de médicaments, tentatives de suicide.2
Il est utile de rappeler qu’il existe des facteurs de protection contre le stress, dont l’un des plus puissants est le soutien social qui a un impact certain sur la santé et le bien-être. Il a pour effet de réduire directement ou indirectement les effets néfastes du stress et des situations de vie difficiles.
Une des meilleures stratégies pour prévenir la détresse psychologique est donc la mise en place d’un réseau social élargi qui procure la certitude que quelqu’un est là pour aider en cas de besoin (famille, amis, ressources professionnelles et communautaires). Ainsi, en cas de situation qui vous causerait une détresse importante, connaissez-vous une personne que vous pouvez appeler sans hésitation, 24 heures sur 24? Sinon, il serait très aidant pour vous d’identifier une ressource (personne de l’entourage ou une ligne d’écoute telle que le 811).
Une autre stratégie consiste à développer son sentiment d’appartenance à un groupe, en faisant par exemple une activité parascolaire, en se joignant à des gens partageant les mêmes intérêts.
Une dernière est de ne pas rester seul avec sa souffrance. Il faut en parler, partager ses états d’âme, recourir à de l’aide, comme consulter un professionnel du Service aux étudiants ou du réseau de la santé si c’est nécessaire. L’atelier sur la gestion du stress offert par le SAE le 26 septembre à 9 h est aussi un bon outil de prévention. Inscription au www.uqtr.ca/sae-psycho.
Finalement, nous avons tous une responsabilité devant la détresse éprouvée par nos proches. Collectivement d’abord, nous avons à chercher des solutions qui permettraient de diminuer la pression découlant de la compétition et de la performance dans le monde universitaire, et individuellement, nous avons à soutenir ceux de notre entourage qui vivent des situations difficiles.
Sources :
- Adlaf, E.M., Demers, A. & Gliksman, L. (Éds) (2004). Enquête sur les campus canadiens. Toronto.
- http://www.opiq.qc.ca/pdf/Pandemie/Coffre/COG-Fiche%2009.pdf