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Démystifier les troubles de conduites alimentaires

L’Avis psychologique

Collaboration de Marie-Julie Paré, étudiante au doctorat en psychologie

Dans une société qui véhicule un idéal de minceur quasi irréaliste et qui accorde une très grande importance au corps, de plus en plus d’hommes et de femmes rapportent être insatisfaits de leur apparence physique. Par le fait même, de plus en plus de troubles des conduites alimentaires sont répertoriés en Amérique du Nord. Dans la province, le taux des troubles de l’alimentation chez les filles et les femmes âgées de 13 à 30 ans est d’environ 3% (30 000 personnes). Si on ajoute les formes partielles de ces troubles, ce sont environ 9% des Québécoises qui en souffrent.  De 5 à 10% des cas d’anorexie mentale et de 10 à 15% des cas de boulimie seraient observés chez les hommes et les garçons.

Qu’est-ce que les troubles des conduites alimentaires?

Les troubles des conduites alimentaires se caractérisent par des habitudes alimentaires anormales, une crainte intense de prendre du poids et une grande préoccupation par rapport à l’image corporelle. Ils peuvent affecter autant les hommes que les femmes et peuvent avoir de sérieuses conséquences s’ils ne sont pas traités à temps. On répertorie présentement trois catégories de troubles des conduites alimentaires : l’anorexie mentale, la boulimie et l’hyperphagie boulimique. L’anorexie mentale se caractérise par une obsession de la minceur et par l’arrêt intentionnel de la prise d’aliments, menant à un poids inférieur au poids minimum normal pour l’âge et la taille. La boulimie se présente, quant à elle, sous la forme d’épisodes répétés d’ingestion de grandes quantités de nourriture, suivis de différentes formes d’élimination : vomissements, exercice physique excessif, prise de purgatifs, etc. L’hyperphagie boulimique est un trouble moins connu, mais assez courant. Elle se caractérise par l’ingestion fréquente de grandes quantités de nourriture en une courte période de temps. Les périodes de crise n’étant pas suivies de comportements compensatoires, elles s’accompagnent de culpabilité et de remords.

Les troubles des conduites alimentaires sont des problèmes complexes qui se développent sur une longue période et qui résultent d’une combinaison de facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. Ils apparaissent généralement au cours de l’adolescence ou au début de l’âge adulte et sont plus communs dans les sociétés industrialisées. Les sentiments d’inefficacité, d’anxiété et d’isolement, tout comme les conflits dans les relations familiales et interpersonnelles, peuvent contribuer au développement d’un trouble des conduites alimentaires. Les pressions sociales face à l’idéal de minceur peuvent aussi activer des vulnérabilités déjà existantes chez la personne.

En plus des conséquences physiques qui peuvent être très graves (troubles gastro-intestinaux, problèmes dentaires, perte musculaire, perte de cheveux, déséquilibre électrolytique), de nombreuses conséquences psychologiques peuvent découler d’un trouble des conduites alimentaires : anxiété, impulsivité, repli sur soi, perturbation du sommeil, pensées obsessionnelles, changements émotionnels, problèmes de concentration, préoccupations alimentaires, humeur dépressive, irritabilité et capacités intellectuelles détériorées.

Marie-Julie Paré, étudiante au doctorat en psychologie

Le traitement préconisé pour les troubles alimentaires repose sur la collaboration de différents professionnels : médecin, professionnels en santé mentale (psychologues, travailleurs sociaux) et nutritionniste.

Si vous-même ou un proche éprouvez des problèmes émotifs ou physiques à l’égard de la nourriture ou de votre image corporelle et sentez le besoin d’être aidé, vous pouvez contacter le service de psychologie du Service aux étudiants au 819 376-5011, poste 6056, le service de santé au poste 2514 (pour rencontrer l’infirmière) ou vous présenter au 1275 Albert-Tessier pour prendre rendez-vous.

Références :