Par Élizabeth Marineau
Il y a quelques années, à des kilomètres de Trois-Rivières, de la psychoéducation et de la prestigieuse bourse Vanier, Vicky Lafantaisie achève une première année d’études au baccalauréat en administration. Travaillant cet été-là comme monitrice de camp de jour, elle se découvre une passion au contact des enfants, plus particulièrement des jeunes «difficiles». Au même moment, un ami la convainc de s’inscrire en psychoéducation à l’Université du Québec en Outaouais (UQO), où elle réalisera un baccalauréat et une maîtrise avant de poursuivre au doctorat à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).
Véritable passionnée, Vicky Lafantaisie multiplie les réalisations dans son milieu parallèlement à ses études. À la maîtrise, la candidate, qui travaille alors en CLSC, contacte l’une des cofondatrices du Centre de pédiatrie sociale de Gatineau pour y effectuer son stage de fin d’études. Elle contribuera ainsi au recrutement des bénévoles ainsi qu’au financement, et participera au développement d’une offre de service complémentaire susceptible de répondre aux besoins des familles.
Au terme de ce stage, d’une durée de huit mois, Mme Lafantaisie poursuit son bénévolat au Centre, motivée par la facture humaine intrinsèque : « Le cadre n’étant pas institutionnel, les familles sont moins méfiantes et plusieurs d’entre elles se sont impliquées bénévolement dans le projet, de sorte que le tout est devenu une réalisation qui leur appartenait également », explique-t-elle.
Témoignant de son engagement universitaire et professionnel, le dossier de Vicky Lafantaisie l’amène notamment à décrocher des bourses des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et du Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQ-SC). Conjuguée à des qualités de leadership et à un fort potentiel en recherche, cette excellence permet à la jeune chercheuse de se mériter une bourse Vanier, d’une valeur de 50 000 $ par année durant 3 ans. Sélectionnée parmi 150 étudiants de fort calibre, la lauréate peut ainsi se consacrer à ses études de troisième cycle en psychoéducation à l’UQTR.
Après deux cycles d’études à l’UQO, l’université trifluvienne constitue un choix qui va de soi pour la candidate, en raison de l’expertise spécifique développée en négligence au Centre d’études interdisciplinaires sur le développement de l’enfant et de la famille (CEIDEF).
« L’UQTR mise sur une approche collaborative, qui considère les parents dans l’équation, à titre de partenaires et d’experts de la situation dans l’intervention et la recherche, et non uniquement comme objet d’étude », soutient la doctorante.
Ainsi, dans le cadre de son projet de recherche, la chercheuse s’intéresse aux parents impliqués dans une situation de négligence et au rapport qu’ils entretiennent avec les normes d’intervention. Elle investiguera d’abord le cadre institutionnel, afin d’identifier les normes visant à guider les interventions dans les familles. Ensuite, elle rencontrera les intervenants et les parents pour obtenir leurs perceptions du cheminement dans les centres jeunesse. Pour mener à bien ce projet, Vicky Lafantaisie est dirigée par Tristan Milot et codirigée par Carl Lacharité, respectivement professeurs aux départements de psychoéducation et de psychologie.
**Ce texte est tiré du numéro d’hiver 2013 de la publication Connexion UQTR. Consultez la publication ici : www.uqtr.ca/connexion