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Communiquer : parler et écouter (2)

L’avis psychologique

Collaboration de Sophie Ménard, psychologue du Service aux étudiants

Pour ce deuxième article portant sur la communication, nous aborderons un pôle fondamental de la communication, parfois négligé et sous-estimé : l’écoute! Rien ne sert de bien formuler une demande (voir article précédent) si notre interlocuteur n’y prête pas attention. La communication nécessite un échange dynamique entre deux personnes. Écouter n’est donc pas un acte passif, encore moins une perte de temps!

Communiquer2

Écouter sert à démontrer son intérêt, comprendre et réfléchir.

Démontrer son intérêt : Font partie de l’écoute les interventions non verbales démontrant que nous sommes bien présents, intéressés et faisons un effort pour comprendre (ex. contact visuel, hochement de tête, expressions du visage, etc.).

Comprendre : Certaines interventions verbales peuvent également être considérées dans le processus d’écoute, car elles servent à clarifier le propos de notre interlocuteur et ainsi mieux saisir ses idées.

– Qu’est-ce que tu veux dire par «j’aimerais qu’on soit sérieux dans ce travail»?

De brèves interventions reflétant ce que la personne vient de dire sont également appropriées, afin de lui démontrer que nous avons bien compris son message.

– «Ben là, on parle et on n’avance pas!»

-«Tu voudrais que l’on rédige la première partie immédiatement? »

Réfléchir : L’écoute permet un moment de recul avant de parler, de se faire une idée du propos de notre interlocuteur, de réfléchir à ses idées, aux conséquences de celles-ci, à la manière de les formuler.

Trop de personnes font l’erreur de n’écouter qu’à moitié et ont l’impression qu’écouter les autres est une perte de temps. En fait, plus vous consacrez de temps aux autres, plus ceux-ci seront disposés à écouter ce que vous aurez à leur proposer.

Écouter est différent de :

Conseiller : «Je crois que tu devrais…»

Surenchérir : «Oh, ce n’est rien ! Regarde, moi…»

Moraliser : «Tu pourrais tirer profit de cette expérience si tu…»

Consoler : «Ce n’est pas ta faute, tu as fait de ton mieux!»

Raconter : «Ça me rappelle le jour où…»

Clore la discussion rapidement : «Allez, remets-toi, ne fais pas cette tête!» (Rosenberg, 2003, p. 74)

Pour véritablement écouter, il s’agit d’être attentif à l’autre dans le moment présent. Il faut pour cela être en mesure de gérer intérieurement les différents malaises provenant de ce que la personne nous raconte, sans les mettre en action par une parole ou un acte visant à s’aider soi-même. Par exemple, mon amie me raconte qu’elle se sent mal en présence de ses colocataires. Je me sens mal pour elle, je voudrais l’aider mais je ne sais pas comment, alors je tente de la rassurer en minimisant ses difficultés : «Fais-toi en pas avec ça, ça va passer, ils s’en vont dans deux semaines!». Il aurait été préférable de se monter intéressé à recevoir ce qu’elle nous partage, de comprendre ce qui la fait se sentir mal (d’ailleurs, qu’est-ce qu’elle veut dire par «se sentir mal»?) et être attentif à ce qu’elle souhaite en nous partageant cette difficulté (réconfort, présence, se sentir comprise, recevoir de l’aide concrète, voir si cela nous est déjà arrivé, etc.). Il existe toujours un message explicite et un message sous-jacent dans toute communication. Écouter signifie s’intéresser aux deux!

Si cet article soulève des questionnements, n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec le Service de psychologie du Service aux étudiants au 1275 Albert-Tessier (819 376-5011, poste 6056), ou encore vous inscrire aux ateliers offerts : www.uqtr.ca/sae-psycho. Le prochain atelier portant sur l’estime de soi, aura lieu le vendredi 5 avril. Les places sont limitées!

Salomé, Jacques. Heureux qui communique site Web officiel

Rosenberg, M. (2003). La communication non violente au quotidien. St-Julien-en-Genevois : Jouvence, p. 74.