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Une vingtaine de recommandations pour assurer la conservation et le développement de l’Île Saint-Quentin

Le Zoo de Granby, la Corporation pour le développement de l’Île Saint-Quentin, le Comité de zones d’interventions prioritaires (ZIP) Les Deux Rives et l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) ont dévoilé aujourd’hui les résultats de recherches menées au cours de la dernière année, dans le but de mieux connaître le milieu naturel de l’Île Saint-Quentin et d’assurer sa mise en valeur et son développement écotouristique.

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Yvan-Noël Guindon, directeur général Corporation pour le développement de l’Île Saint-Quentin, Jean-Pierre Bourassa, professeur associé UQTR, Patrick Paré, directeur recherche et conservation Zoo de Granby et Mylène Vallée, directrice Comité ZIP Les Deux Rives. (Photo Joany Dufresne)

Depuis leur association officielle, il y a un an, les quatre organismes ont réalisé trois rapports d’inventaire et un plan de conservation. Ces travaux ont permis de dégager 23 recommandations favorisant et optimisant l’utilisation de l’Île Saint-Quentin par les animaux sauvages et les usagers, tout en protégeant le milieu naturel. Les recommandations visent à la fois la conservation du site et l’offre d’une expérience écotouristique de qualité. Elles se divisent en quatre volets : la protection légale et le zonage, la conservation du milieu naturel, la circulation, les activités et les usagers ainsi que la sensibilisation et l’éducation.

Protection légale et zonage

Les organismes partenaires recommandent de réévaluer le zonage de l’Île Saint-Quentin en créant deux zones pour mieux protéger le site : une aire écologique et une zone de conservation. La première permettra à la fois la conservation et les activités récréatives, tout en empêchant les travaux de déblai-remblai et de drainage. La seconde assurera la pérennité des processus écologiques, avec l’aide d’outils légaux (ex. Loi sur la conservation du patrimoine naturel).

Conservation du milieu naturel

En ce qui a trait à l’érosion des rives de l’île, le regroupement d’organismes partenaires suggère de sensibiliser les plaisanciers quant aux effets de la vitesse des bateaux, tout en mettant en place des mesures de protection végétale là où l’érosion est accrue. Il est également recommandé d’éviter les travaux de remblai dans la zone inondable.

Le regroupement propose aussi la poursuite des inventaires fauniques et floristiques de l’île, la conservation d’arbres morts (appréciés par plusieurs espèces d’oiseaux) et l’installation de nichoirs pour certaines espèces, dont l’hirondelle bicolore et l’hirondelle noire. Il préconise la réduction de la superficie gazonnée (propice aux prédateurs de nids d’oiseaux) et l’augmentation de la superficie forestière (plantation d’arbres, arbustes et graminées). Il recommande la création d’une zone de prairie herbacée à la lisière de la forêt, favorisant la survie des amphibiens et autres espèces fauniques. Il suggère également l’éradication de la renouée du Japon – une plante exotique envahissante sur l’île – et la plantation d’espèces indigènes.

Pour agrandir le milieu de vie des espèces, il serait également profitable de s’assurer de la collaboration des occupants des îles avoisinantes. De plus, il faudrait considérer le contrôle ou la déprédation des écureuils et oiseaux noirs sur l’île.

Circulation, activités et usagers

Les organismes partenaires suggèrent de limiter, voire diminuer les aires de stationnement automobile, tout en favorisant l’accès à l’île pour les piétons, les cyclistes et le transport en commun. L’aire de stationnement pourrait également être déplacée plus à l’est, afin de libérer de l’espace pour les habitats fauniques du côté ouest. Il est aussi proposé d’étudier la pertinence du terrain de camping, qui morcelle les habitats des animaux. De plus, il serait profitable de concentrer les activités humaines en périphérie à la pointe ouest, de limiter le nombre de sentiers, de réduire les déchets, d’installer plus de poubelles et de bacs à recyclage ainsi que de poursuivre les tests de qualité de l’eau de baignade.

Sensibilisation et éducation

Le regroupement recommande également de sensibiliser les usagers de l’Île aux problèmes de conservation des animaux sauvages en milieu urbain. Il préconise l’amélioration de l’interprétation écotouristique (passerelle et sentiers pédestres), l’augmentation des activités thématiques et la création de panneaux d’interprétation expliquant l’importance de ne pas nourrir les goélands et les écureuils.

Des retombées pour toutes les parties

M. Jean-Pierre Bourassa, professeur associé à l’UQTR et membre du conseil d’administration de la Corporation pour le développement de l’Île Saint-Quentin, se réjouit des retombées générées par ces projets de recherche. «Il s’agit d’un bon exemple de partage de connaissances et de pratiques entre les milieux universitaire et régional, permettant d’établir une relation où les parties s’enrichissent mutuellement. De plus, oeuvrer avec un organisme renommé tel que le Zoo de Granby contribue à la bonification de nos travaux.»

«Dès le début de leur association, les membres de notre regroupement ont mis en commun leurs expertises et leurs efforts, dans le but d’approfondir les connaissances sur l’Île Saint-Quentin et de mettre en valeur ses composantes physiques et biotiques. Cette démarche se fait à la faveur des utilisateurs de l’île, qu’il s’agisse des villégiateurs, des visiteurs ou des élèves de tout niveau scolaire», a ajouté M. Patrick Paré, directeur recherche et conservation au Zoo de Granby.

Prochaine étape

Entre juin et septembre 2013, le Zoo de Granby supervisera un inventaire exhaustif des micromammifères (campagnols, souris, musaraignes, etc.) et des chiroptères (chauves-souris) vivant sur l’Île Saint-Quentin. Ces travaux répondent à la recommandation de poursuivre les inventaires fauniques et floristiques du site. Ils permettront de démontrer l’évolution qu’a connue l’Île Saint-Quentin quant à son potentiel écologique, tout en améliorant les connaissances sur la faune et la flore. Également, au cours de la saison estivale, l’équipe du Comité ZIP les Deux Rives travaillera à réduire la propagation de la renouée du Japon. « Une fois par semaine, les plants de renouée du Japon seront fauchés. Cette méthode permet d’affaiblir la plante, et de mener à son éradication» indique Mylène Vallée, directrice du Comité ZIP les Deux Rives. Ce même organisme procèdera à la plantation de 500 arbres et fera des corvées de nettoyage le long des sentiers d’interprétation et sur la plage de l’île.