Situé à Trois-Rivières, l’Atelier Action Jeunesse vient en aide aux jeunes décrocheurs pour faciliter leur intégration au marché du travail. L’an dernier, les jeunes fréquentant l’Atelier ont aménagé eux-mêmes une salle d’entraînement sportif dans les locaux de l’organisme. Afin d’aider ces jeunes à bien utiliser les équipements et à se mettre en forme, l’Atelier a fait appel à la Clinique universitaire de kinésiologie de l’UQTR, à l’automne 2012. Depuis, plusieurs jeunes de l’Atelier ont profité des conseils d’étudiants stagiaires en kinésiologie de l’UQTR. Un partenariat qui fait des heureux, de part et d’autre.
«En début de projet, une quinzaine de jeunes de l’Atelier ont été reçus à la Clinique universitaire de kinésiologie, située au Centre de l’activité physique et sportive Léopold-Gagnon de l’UQTR, pour une évaluation de leur condition physique par deux étudiants stagiaires en kinésiologie. Ces derniers ont ensuite bâti un programme d’entraînement personnalisé pour chaque participant. Tous ces services ont été offerts gratuitement», rapporte Mme Émilie Lachance, professeure en sciences de l’activité physique et directrice de la Clinique universitaire de kinésiologie.
L’hiver dernier, six stagiaires en kinésiologie ont assuré une présence régulière à la salle d’entraînement de l’Atelier, deux avant-midis par semaine. Pendant l’été, neuf stagiaires ont participé au projet. Travaillant en équipe de deux, ces étudiants au baccalauréat en kinésiologie ont supervisé l’entraînement sportif des jeunes de l’Atelier, prodiguant conseils et explications. Ces futurs kinésiologues, qui se sont portés volontaires pour le projet à l’Atelier Action Jeunesse, réalisent la majorité de leur stage à la Clinique universitaire de kinésiologie de l’UQTR, complétant leurs heures de formation pratique à l’Atelier.
«Cette expérience est valorisante pour tous les participants. Nos stagiaires en kinésiologie font du bien à des gens qui en ont besoin. Ils vivent un apprentissage unique qui ne se trouve pas dans les livres. De leur côté, les jeunes participants de l’Atelier se sentent meilleurs et plus forts grâce à l’entraînement. C’est donc un projet gagnant-gagnant», commente la professeure Lachance.
Un outil de développement
La présence d’équipements sportifs à l’Atelier donne la possibilité aux jeunes de s’initier à l’entraînement. Si l’expérience leur plaît, ils peuvent ensuite s’y adonner régulièrement. En l’absence des stagiaires en kinésiologie, les jeunes peuvent s’entraîner par eux-mêmes à l’Atelier ou à la maison, grâce à leur programme personnalisé.
«L’entraînement avec les stagiaires de l’UQTR est offert comme un cadeau aux jeunes de l’Atelier. L’activité physique améliore l’estime de soi et la santé, tout en procurant de meilleures chances de réussite. Les jeunes disent apprécier énormément l’aide des stagiaires. Ces derniers sont sensiblement du même âge que les participants de l’Atelier, ce qui crée une affinité. Les jeunes aiment se faire entraîner par les stagiaires. Ça les motive», note Mme Manon Désilets, directrice de l’Atelier Action Jeunesse.
Au fil du projet, une partie des jeunes de l’Atelier ont persévéré dans leur mise en forme et sont demeurés actifs. D’autres jeunes, nouvellement arrivés à l’Atelier, ont aussi manifesté leur intérêt à se joindre au programme d’entraînement.
De nouveaux participants
Cet automne, la Clinique universitaire de kinésiologie de l’UQTR et l’Atelier Action Jeunesse poursuivent leur collaboration. La salle d’entraînement de l’Atelier accueillera également un nouveau groupe de jeunes, en provenance du centre d’apprentissage et de réinsertion sociale et professionnelle Autonomie Jeunesse.
«Avec plus de participants, nous pourrons augmenter le nombre d’heures de stage offertes à nos étudiants en kinésiologie. Nous pourrons aussi offrir des entraînements séparés aux garçons et aux filles, afin que les jeunes se sentent plus à l’aise. Cette collaboration accrue aura des effets positifs pour toutes les parties impliquées», d’ajouter la professeure Lachance.
Commentaires des participants
«Je participe au projet avec l’UQTR depuis le début, pour me mettre en forme. J’aime les conseils pour faire les exercices. Ça m’encourage et ça me donne le goût de continuer. Je demande aussi des trucs pour mieux m’entraîner. »
Daniel Beaudet, participant à l’Atelier Action Jeunesse
«La présence des stagiaires de l’UQTR m’aide à me donner plus à fond dans mes entraînements. Ça me garde en santé et ça me prépare pour faire du vélo. Les stagiaires nous aident à éviter les blessures, nous donnent des idées pour s’entraîner à la maison. C’est motivant.»
June Gélinas, participante à l’Atelier Action Jeunesse
«Ce stage nous permet de mettre en pratique ce que nous apprenons dans nos cours. Nous supervisons l’entraînement des jeunes de l’Atelier et leur montrons comment bien effectuer les mouvements. C’est la première fois que je travaille en salle d’entraînement et je trouve que c’est une belle expérience.»
Alexandre Leduc, stagiaire en kinésiologie, UQTR
«J’ai choisi de faire mon stage à l’Atelier pour acquérir une nouvelle expérience de travail, concrète et sur le terrain. Ça me permet de sortir du campus, d’être en contact avec les gens. Grâce à nos conseils, les jeunes de l’Atelier ont acquis de bonnes techniques pour faire des mouvements sécuritaires et efficaces.»
Sarah-Valérie Laflamme, stagiaire en kinésiologie, UQTR
L’Atelier Action Jeunesse
Accueillant quelque 25 participants par année, l’Atelier Action Jeunesse offre une possibilité de raccrochage scolaire et social à des jeunes peu scolarisés (secondaire trois et moins), âgés de 18 à 24 ans. Cet organisme communautaire propose une formation professionnelle sur mesure en soudure, reconnue par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport. Il mise aussi sur le développement de l’autonomie et de l’estime de soi des jeunes décrocheurs.