Pour les membres du Centre d’études interdisciplinaires sur le développement de l’enfant et la famille (CEIDEF) de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), il importe d’innover en matière de diffusion des connaissances. C’est justement ce qu’a fait Lyne Douville, professeure au Département de psychoéducation. Elle a déroulé le tapis rouge, caméra et micro en main, pour mieux comprendre les rouages de la thérapie conjugale et familiale au Québec.
En 2013, professeure Douville a réalisé Les coups de cœur 1 afin de présenter des extraits de quatre entretiens effectués auprès des pionniers de la thérapie conjugale et familiale. Ce document audiovisuel est projeté dans les classes de l’UQTR comme un outil pédagogique hors pair pour les thérapeutes conjugaux et familiaux en devenir. «J’ai demandé à ceux et celles qui avaient bâti la profession de me parler de ce qu’ils souhaitaient léguer aux thérapeutes conjugaux et familiaux d’aujourd’hui et de demain, explique Mme Douville. Leurs réponses ont été des plus inspirantes pour moi, mais aussi pour d’autres professionnels. Nous avons senti que nos pratiques s’ancraient dans toute une tradition.»
Ces pionniers qui ont été interviewés témoignent de la transmission intergénérationnelle d’une pratique familiale appelée «approche systémique au Québec». «L’approche systémique, c’est être conscient que l’individu devant nous est en relation avec une famille, des amis, des collègues, une société, bref, que divers contextes de vie lui permettent d’évoluer et enrichissent son bagage transgénérationnel, ajoute la professeure Douville. Adopter un tel point de vue colore le regard : la personne ne vit pas en vase clos, donc de multiples facteurs doivent être pris en compte pour adresser une situation difficile.»
Quatre pionniers prennent la parole dans la vidéo de Mme Douville. Nous les rencontrons et ils nous racontent. Ils permettent de mieux comprendre comment les thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec en sont venus à adopter une approche systémique au Québec. Ainsi, ils dévoilent les balbutiements de la profession et comment eux la vivaient et la perçoivent encore aujourd’hui.
Les extraits des quatre entretiens ont été sélectionnés par des étudiants de 1er et 2e cycle au programme de psychoéducation de l’UQTR. Les paroles des pionniers eux-mêmes donnent un bel aperçu de ce qu’ils partagent dans la vidéo :
«L’histoire, c’est la transmission, le lien intergénérationnel, un patrimoine qui construit l’avenir.»
– Jacqueline Prud’homme, T.S., T.C.F., psychanalyste
«Comme thérapeute, on est toujours un lieu d’interprétation […]. Ce concept de subjectivité habitée est central en thérapie.»
– Roch Pelletier, psychologue
«L’approche systémique, c’est une paire de lunettes. Ça dit pas comment intervenir, ça dit comment observer.»
– Michel Lemieux, T.C.F., sexologue
«Le thérapeute est une personne ressource. Satir disait toujours : je suis là pour apprendre, comprendre et communiquer ce que j’ai compris.»
– Frédéric La Belle, T.C.F.
Qu’est-ce qu’un thérapeute conjugal et familial?
«Le thérapeute conjugal et familial (T.C.F.) est un professionnel formé spécifiquement pour comprendre et traiter les difficultés conjugales, familiales et relationnelles. C’est l’expert de l’évaluation et du traitement des dynamiques relationnelles.» (Source : www.coupleetfamille.ca)
Thérapeute… et réalisatrice!
Mme Douville est professeure au Département de psychoéducation de l’UQTR. Mais ce n’est pas tout : elle porte aussi d’autres chapeaux : psychologue, directrice de l’Université de la Rue, psychoéducatrice et thérapeute conjugale et familiale.
Avec son baluchon bien garni, elle était la personne toute désignée pour relever le défi de documenter de si belle façon la profession de T.C.F. au Québec.