– Lettre ouverte –
Reconnues pour la qualité de leur formation, les universités québécoises participent à l’avancement des connaissances, favorisent l’innovation et s’inscrivent dans les grands réseaux mondiaux du savoir. Collectivement, elles attirent plus de 30 000 étudiants de l’extérieur du Canada, dont près de la moitié dans les trois établissements anglophones.
À travers leur apport intellectuel et scientifique, leurs interactions en classe et leur participation aux travaux d’équipe, les étudiants étrangers contribuent à l’ouverture sur le monde de leurs confrères québécois. Aux cycles supérieurs, leur impact est d’autant plus manifeste qu’ils représentent un étudiant sur cinq à la maîtrise et un sur quatre au doctorat[1]. Ils incarnent ainsi une importante composante de la capacité de recherche des universités québécoises. De surcroît, la présence d’étudiants étrangers est stratégique dans les universités situées en région où ils complètent les cohortes d’étudiants québécois et concourent à dynamiser l’offre de formation aux cycles supérieurs. Pendant leur séjour parmi nous, les étudiants étrangers participent activement à notre économie en y injectant 1 milliard de dollars en dépenses de toutes sortes[2].
Constituant une main-d’œuvre qualifiée, formée chez nous et déjà largement intégrée à la société québécoise, environ le tiers des étudiants étrangers choisissent de demeurer au Québec après leur formation. Dans le cas des étudiants francophones, et en particulier ceux de la France, cette proportion peut doubler[3]. Ainsi les étudiants étrangers nous aident à faire face aux nombreux défis que nous devrons relever sur les plans économique et démographique.
Le Québec a le privilège de pouvoir compter sur un réseau universitaire diversifié, composé d’établissements spécialisés et généraux, situés dans les grands centres urbains ainsi qu’en région et qui nous positionnent dans deux des grands bassins linguistiques du monde. Si les établissements dont la langue d’enseignement est l’anglais attirent un volume important des étudiants étrangers au Québec, le défi n’en est que plus exigeant pour les établissements où l’on enseigne en français. Pour maintenir un équilibre entre l’attraction des étudiants francophones et anglophones, les politiques de droits de scolarité doivent tenir compte cette réalité.
C’est en préservant une approche ouverte sur le monde que l’on pourra continuer d’attirer ici des étudiants, tant dans nos établissements francophones qu’anglophones, permettant ainsi à chacune de nos universités, et à toutes les régions du Québec, de bénéficier pleinement de l’internationalisation du savoir. Nous avons tous à y gagner.
Sylvie Beauchamp
Présidente de l’Assemblée des gouverneurs de l’Université du Québec
[1] MESRS. Statistiques sur les étudiants étrangers dans le réseau universitaire, données de l’automne 2013, données provisoires.
[2] CRE Montréal. L’urgence d’agir pour attirer et retenir les meilleurs étudiants étrangers à Montréal, septembre 2014, p.9.
[3] Selon une enquête réalisée par l’UQAR auprès de tous leurs étudiants français (2011), 65 % des étudiants français avaient l’intention de demeurer au Québec après leur formation.