Dans la foulée des nombreux projets qui animent l’UQTR, le bilan de ma troisième année à titre de rectrice permet un temps d’arrêt afin de regarder ce que nous avons fait ensemble pour poursuivre le développement de notre Université.

150204_VueUQTRNGhazzali

Nadia Ghazzali, rectrice de l’UQTR.

L’année 2014 marqua le 45e anniversaire de l’université trifluvienne et, pour l’occasion, l’hymne de l’UQTR fut pour la première fois chanté sous la direction de Claude Léveillé lors des cérémonies de collation des grades en juin. «Là où le fleuve croise la rivière, là où les eaux se font trois, elle s’élève forte et fière, notre Université» : telles sont les belles paroles du refrain, écrites par la professeure et cadre retraitée Marie-Claude Denis sur la musique du maestro Gilles Bellemare. Ces paroles doivent nous inspirer à constamment exceller dans nos missions d’enseignement, de recherche et de service à la collectivité.

Cycles supérieurs, recherche, international

Il y a de quoi être fiers de notre Université, fiers de notre travail. En témoignent les étudiants, toujours plus nombreux, qui choisissent d’étudier chez nous. Les statistiques du trimestre d’automne 2014 faisaient état de 14 513 inscriptions en date du 30 octobre, ce qui constitue une hausse de 2,67% par rapport à 2013. La croissance de la population étudiante se remarque particulièrement aux cycles supérieurs, avec une augmentation de 3,41% au deuxième cycle et de 7,12% au troisième cycle. Une de mes priorités à titre de rectrice de l’UQTR consiste à accroître le recrutement aux cycles supérieurs; force est de constater que vous avez également fait vôtre cette priorité, puisque de tels résultats ne seraient pas possibles sans le travail de tous les membres du personnel. Le même constat se révèle quant aux étudiants internationaux, inscrits dans un programme régulier de l’UQTR, qui se font également plus nombreux, avec une croissance de 9,01% en comparaison avec l’an dernier.

150204_VueUQTRChairesCanadaSur le plan des subventions de recherche, les nouveaux professeurs ont la cote. Qu’on pense aux trois nouvelles chaires de recherche du Canada (CRC) obtenues par Frédéric Domingue (CRC sur les technologies radiofréquences pour la détection de gaz), Raphaël Proulx (CRC en intégrité écologique) et Thierry Nootens (CRC en histoire du droit civil au Québec à l’époque contemporaine, 19e et 20e siècles), pour un financement global de 1,5 M$ réparti sur cinq ans. À cela s’ajoute près de 1 M$ pour le financement de projets de recherche octroyés à Natacha Brunelle et Joël Tremblay (jeux de hasard et d’argent), Hugo Germain (analyse cellulaire), Louis De Beaumont (traumatismes crâniens légers) et Marc André Bernier (première modernité, XVIe-XVIIIe siècles). De plus, le professeur Pierre Magnan a obtenu une subvention de 1,65 M$ pour faciliter l’intégration au marché du travail d’étudiants de cycles supérieurs et de stagiaires postdoctoraux.

Toujours sur le plan de la recherche, mais pour le volet international cette fois, l’UQTR a obtenu plusieurs subventions totalisant 1,22 M$ pour la mise en œuvre de quatre projets de recherche internationaux d’envergure, touchant huit pays au total, menés par les professeurs Étienne St-Jean (entrepreneuriat), Lyne Cloutier (santé), Christophe Kinnard (environnement) et Kodjo Agbossou (génie électrique). Sur le plan de la formation, l’UQTR offre depuis janvier 2015 son programme de maîtrise en administration des affaires à l’Université de commerce du Vietnam, située à Hanoï. Quant à notre dynamique École internationale de français, elle a souligné ses 40 ans d’existence de belle façon en mettant en place un bureau de sélection dans la province de Guangdong, au sud de la Chine, afin de favoriser la venue d’étudiants universitaires chinois en sol trifluvien.

Planification stratégique 2015-2020

L’UQTR a poursuivi son travail de planification stratégique pour 2015-2020. À la suite du diagnostic de toutes les unités académiques et administratives, six groupes de travail ont été mis en place pour réfléchir sur les défis auxquels l’Université fait face quant aux étudiants en situation de handicap, ainsi qu’en matière de formation en ligne, de positionnement stratégique, d’internationalisation, de gouvernance et de ressources humaines. Dans ce processus, l’expertise de Denis Lagacé et Pascal Forget, professeurs au Département de génie industriel, est mise à profit pour intégrer et adapter la méthodologie de déploiement et de pilotage en vue de l’élaboration, l’application et la réalisation du Plan stratégique 2015-2020. À cet effet, plusieurs rencontres sont prévues en février et mars 2015 avec les membres de la communauté universitaire, afin d’identifier les objectifs et les actions en lien avec les enjeux et les orientations qui nous permettront de poursuivre le développement et le positionnement de notre Université. Je vous informerai régulièrement de l’avancement des travaux d’ici le dépôt du Plan stratégique 2015-2020 au conseil d’administration en vue de son adoption, en juin 2015.

En parallèle, nous gardons toujours les yeux sur notre horizon 2020, soit la croissance d’un effectif jusqu’à 20 000 étudiants, l’obtention de 20 chaires de recherche gouvernementales et en partenariat convoitant un financement de 20 M$, la hausse du budget de fonctionnement à hauteur de 200 M$ grâce à l’identification de nouvelles sources de revenus, et l’atteinte d’une cible historique de 100 M$ en dons cumulatifs depuis la création de la Fondation de l’UQTR.

Infrastructures

150204_VueUQTRPelleteeterreL’aménagement du campus de l’UQTR à Drummondville contribuera sans aucun doute à concrétiser cette vision d’avenir grâce à un ancrage plus profond au sein de la communauté centricoise. À cet égard, la date du 7 octobre 2014, qui marque le coup d’envoi des travaux de construction du pavillon qui abritera le nouveau campus, est à retenir; d’une part, c’est un tournant en matière d’accessibilité aux études supérieures au Centre-du-Québec et, d’autre part, il s’agit d’un succès majeur pour notre Université. Je tiens d’ailleurs à remercier le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science, Yves Bolduc, ainsi que le gouvernement du Québec pour avoir appuyé ce projet porteur, de même que toute la communauté universitaire et nos partenaires de la région centricoise qui ont défendu ce dossier avec ardeur.

Un autre dossier complexe et qui perdure depuis plusieurs années fut réglé, à savoir celui de la rétrocession définitive du pavillon du Centre intégré en pâtes et papiers à l’UQTR. À cet égard, nous devons saluer tout particulièrement l’appui de la Ville de Trois-Rivières et du Cégep de Trois-Rivières dans cette démarche.

150204_VueUQTRRoyDenommeUne autre nouvelle qui fait le bonheur de la communauté universitaire est la désignation de la bibliothèque de l’UQTR en l’honneur du couple formé de feu Madeleine Roy et feu Jean-Marc Denommé. Ces deux professeurs retraités sont reconnus tant pour leurs réalisations pédagogiques et scientifiques exceptionnelles que pour leur contribution philanthropique hors du commun à la cause universitaire. Rappelons notamment qu’en septembre 2013, nous avons reçu une preuve exemplaire de leur dévouement, alors que Madeleine Roy a fait un legs de 4 M$ à l’UQTR.

Doctorats honoris causa

C’est d’ailleurs dans cet esprit que nous avons remis, le 26 juin dernier, un doctorat honoris causa de l’Université du Québec à ces deux pionniers que sont les regrettés Madeleine Roy et Jean-Marc Denommé. Avec la même intention de célébrer la contribution de personnalités à la mission universitaire, trois autres doctorats honoris causa de l’Université du Québec ont été remis aux professeurs Samuel Pierre et Constantin Xypas, de même qu’à l’homme d’affaires trifluvien et fondateur de Marmen, Fernand Pellerin, lors d’une cérémonie tenue le 15 mai 2014.

Conventions collectives

Sur le plan des relations de travail, les représentants du Syndicat du personnel professionnel et de l’Université ont négocié une entente de principe, entérinée par le conseil d’administration de l’UQTR, qui respecte les objectifs des deux parties. Une entente de principe est également survenue entre le Syndicat des employées et employés de soutien et l’Université. Rappelons que les ententes de principe constituent des étapes préalables à la signature des conventions collectives.

Rayonnement régional

150204_VueUQTRRayonnementLa place de l’UQTR est cruciale au sein de diverses instances régionales, afin d’arrimer les forces universitaires avec celles des acteurs du milieu, en vue de surmonter les défis économique, culturel et social. C’est d’ailleurs dans cette perspective que j’ai l’honneur d’assurer la présidence de la Table régionale de l’éducation de la Mauricie (TREM), dont la mission consiste à identifier les grands enjeux en éducation, au regard du développement de nos collectivités.

De même, je suis membre de la Table de diversification économique du Centre-du-Québec et de la Mauricie, et je représente également l’UQTR au Chantier économique de Bécancour. En lien avec cet esprit de corps régional, j’ai participé le 27 septembre à la marche de solidarité «Shawinigan on se tient debout!» en soutien aux travailleuses et travailleurs qui ont perdu leur emploi.

Compressions budgétaires

Si nos régions font face à des défis, l’Université conjugue également avec un contexte économique difficile qu’elle doit concilier avec sa mission et ses ambitions. Sans revenir en long et en large sur le sujet, il est tout même utile de rappeler que le cadre financier de l’État québécois et les compressions budgétaires demandées aux universités fragilisent l’UQTR. Néanmoins, malgré les coupes budgétaires qui nous furent imposées par le gouvernement, nous avons réussi à équilibrer notre budget de fonctionnement pour l’exercice financier 2014-2015. Cette bonne nouvelle est due d’abord à un important effort de réduction des dépenses consenti par l’ensemble de la communauté universitaire. Je tiens donc à réitérer mes félicitations à toutes les unités académiques et administratives pour leurs efforts budgétaires.

Chantier sur la politique de financement des universités

En parallèle, le rapport définitif du chantier sur la politique de financement des universités, présidé par Hélène P. Tremblay et Pierre Roy, a été rendu public en décembre 2014. Leur mandat consistait à « proposer une nouvelle formule de financement des universités qui viserait à assurer une plus grande équité entre les établissements, tout en considérant leur situation respective, à simplifier l’actuelle politique de financement et à maximiser les retombées des investissements publics dans les universités ».

Une première rencontre avec le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science et tous les chefs d’établissements universitaires a eu lieu le 21 janvier dernier, afin d’entreprendre ensemble des travaux visant à revoir la politique de financement à partir des orientations et des principes proposés dans le rapport Roy-Tremblay. À cet effet, différents comités directeurs seront mis en place.

La prochaine étape dans ce dossier consiste à tenir une rencontre avec mes collègues des autres établissements à la mi-février, en vue de discuter de ce rapport qui, outre les droits de scolarité des étudiants non québécois, touchent aussi la grille de pondération des universités, les frais institutionnels obligatoires et les processus de reddition de compte.

Projet de loi 15

Toujours sous l’aspect politique, le gouvernement a décidé de retirer l’Université du Québec (UQ) et ses constituantes du projet de loi 15 (Loi sur la gestion et le contrôle des effectifs des ministères, des organismes et des réseaux du secteur public ainsi que des sociétés d’État). Cette décision va dans le sens de la position que je suis allée défendre à Québec en compagnie de madame Sylvie Beauchamp, la présidente de l’UQ, et de collègues d’autres établissements du réseau, quant à l’importance de préserver un système universitaire québécois équilibré et performant.

150204_VueUQTRStagesProjet de loi 10

Nous surveillons également les délibérations entourant le projet de loi 10 (modifiant l’organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux, notamment par l’abolition des agences régionales), qui propose la fusion des ASSS et de l’ensemble des établissements publics d’une région au sein d’un seul établissement régional. Le projet de loi 10 est susceptible d’avoir un impact important sur les collaborations que les universités ont tissées avec ceux-ci, notamment en ce qui a trait aux milieux de stages – près de 30 % de nos étudiants sont inscrits dans plus de 40 programmes d’études en sciences de la santé à tous les cycles – et aux partenariats de recherche. L’UQTR, avec d’autres établissements du réseau de l’UQ concernés par le projet de loi 10, a présenté un mémoire à la Commission de la santé et des services sociaux en novembre 2014. L’objectif consistait à sensibiliser le gouvernement du Québec pour qu’il adopte une approche inclusive de la formation et de la recherche, dans l’esprit du projet de loi 10, afin que tous les établissements universitaires, avec ou sans faculté de médecine, participent activement à l’évolution du système de santé et de services sociaux.

Regardons en avant

Les projets de loi 15 et de loi 10 ne sont que deux exemples des combats quotidiens que nous devons mener pour préserver notre position enviable d’université en croissance, où il est permis de rêver et de voir grand. Dans un contexte où la compétition est de plus en plus forte dans le milieu universitaire, il importe de pouvoir poursuivre le développement de l’UQTR et de se donner les moyens – certes financiers, mais aussi politiques – de nos ambitions. Plusieurs projets sont sur notre table à dessin, et malgré les contraintes financières imposées par le gouvernement québécois, j’ai confiance que nous pourrons aller de l’avant vers notre horizon 2020. Nous sommes choyés d’évoluer dans un milieu caractérisé par l’esprit d’innovation, d’invention, de création. Étant moi-même avant tout professeure et chercheuse, je suis bien consciente de tous les défis que nous devons relever pour mener à bien notre mission d’enseignement, de recherche et de service à la collectivité. Il faudra justement être créatif; il importera d’innover en imaginant de nouvelles façons de faire. Et je sais pertinemment qu’ensemble, nous en sommes capables!

Je vous souhaite à toutes et à tous une excellente session hivernale!