Maude-Josée Blondin, étudiante au doctorat en génie électrique à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), était en Espagne, du 31 décembre au 17 juin dernier, afin d’effectuer un stage à l’Université polytechnique de Valence (UPV). Une expérience scolaire et culturelle exceptionnelle pour cette mère monoparentale qui a décidé de partir à l’aventure avec ses trois enfants.
À la première lecture, les mots «partir à l’aventure avec ses trois enfants» peuvent faire sursauter. Comment une mère monoparentale peut-elle penser partir pour un stage en Espagne avec ses trois enfants âgés de 3, 5 et 6 ans? Même si ça n’a pas toujours été de tout repos, Maude-Josée Blondin a bel et bien relevé ce défi : «À mon départ, c’est certain que j’avais plusieurs craintes : je n’avais pas encore inscrit les enfants à l’école, pas de gardienne et même pas d’appartement. Mais c’était vraiment important pour moi de partir, car je voulais tester la vie. Je voulais voir ce que ça donne quand on fait confiance à la vie.» Et la vie lui a donné raison d’avoir confiance en elle, car moins de trois semaines après son arrivée, elle avait trouvé un appartement, les enfants étaient inscrits à l’école qui se trouvait à moins de deux minutes de son domicile d’accueil, elle a fait la rencontre de deux gardiennes espagnoles et tous les autres tracas administratifs étaient rentrés dans l’ordre. «C’est miraculeux à quel point tout s’est bien déroulé» ajoute-t-elle.
Le choix de l’Espagne comme destination s’est également déroulé «de façon miraculeuse», pour reprendre ses mots. Alors qu’elle était en Espagne en 2014 pour assister à une conférence dans le domaine du génie électrique, elle a eu un coup de cœur pour l’endroit. À son retour, elle est allée vérifier sur Internet s’il y avait une possibilité de stage à l’UPV. À sa grande surprise, il y existait un groupe de recherche qui correspondait exactement à son domaine. «C’était incroyable! J’ai écrit au professeur et deux jours après, il me répondait que le stage serait possible.» se remémore-t-elle. Il n’en fallait pas plus pour qu’elle entame les démarches administratives.
Démarches qui, doit-elle avouer, ont parfois été laborieuses: «J’ai eu plusieurs refus, au niveau des visas et des écoles, mais je ne me suis jamais laissée abattre par ça. J’ai réalisé que ce n’était pas tant les événements eux-mêmes qui risquent de nous freiner, mais notre réaction envers ceux-ci», philosophait la mère de cette famille qui est ressortie transformée de cette expérience.
Résultats des courses: une expérience culturelle et scolaire exceptionnelle, des enfants habiles en espagnol et une confiance en soi renforcée. L’aventure a été tellement enrichissante pour toute la famille qu’ils repartiront en septembre prochain pour un autre stage, cette fois-ci aux États-Unis, à la Rensselaer Polytechnic Institute (RPI). «Maintenant, tout se fait plus facilement et je sais que ce ne sera pas mon dernier séjour de stage à l’international. C’est certain que je repars parce que j’ai vraiment pris goût», s’enthousiasme-t-elle.
En terminant, pour les étudiants qui croient que partir étudier à l’international est au-delà de leurs capacités, Mme Blondin avait ceci à leur dire: «C’est certain que c’est un défi supplémentaire de voyager avec ses trois enfants, mais je n’ai pas quelque chose de plus que les autres. Comme tout le monde, j’avais plein de peurs, mais j’avançais à travers elles et quelque chose de plus grand orchestrait le tout pour moi, et ce quelque chose existe en chacun de nous.» Maintenant, vous n’avez plus d’excuses!