L’avis psychologique

Collaboration de Julie St-Arnaud, consultante au service de psychologie des Services aux étudiants

Extrait du blogue de la chanteuse Marilou, 24 ans, en mai 2015:

«Ma consommation d’alcool ne concernait personne d’autre que moi et mon bon plaisir personnel. Puis, un jour, une personne m’a demandé de lui décrire ce bon plaisir. J’ai répondu que je buvais pour me détendre, me sentir bien, décrocher, rire davantage, profiter de la vie, me tirer de la gêne et être sur le même beat que mes amis lors de nos soirées. C’est en m’écoutant lui répondre que j’ai saisi pour la première fois que mon bon plaisir serait tellement moins futile et beaucoup plus grand si j’arrivais à atteindre chacune de ces choses sans consommer d’alcool. Puis j’ai commencé à penser à ce que ça me coûtait de boire de l’alcool: ma propre santé, celle de gens que j’aime, mon état végétatif à la suite de soirées arrosées, des discussions oubliées, des rendez-vous manqués, des gens que j’aime qui changent d’humeur, mes propres changements d’humeur et l’absence (la mienne et celle des autres). Je pensais aussi aux choses blessantes que je m’étais fait dire, aux choses blessantes que j’avais dites, à mon incapacité d’avoir autant de plaisir sans alcool, aux accidents de la route parfois mortels…»

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Ainsi, comme le démontre cet extrait, chacun de nous se retrouve face à un choix concernant l’alcool; non seulement un choix, mais aussi une réflexion. L’alcool est une drogue légale, complètement banalisée et intégrée à notre société, souvent associée au plaisir et aux activités sociales comme les partys. Cependant, ce produit peut générer des problèmes résultant de la dépendance (grande consommation prise de façon chronique) et de la consommation excessive (prise unique et démesurée). Voici certaines notions souvent mal connues concernant la consommation d’alcool:

  • Une seule ivresse aigüe peut causer la mort, soit à partir de 10 consommations pour les femmes et 17 consommations pour les hommes. Ce nombre varie naturellement selon la personne (taille, poids), le contexte (moment de la journée) et le type de produit (quantité, qualité, combinaison avec une autre substance).
  • Nous ne naissons pas égaux face à l’alcool et certains y sont plus sensibles que d’autres. Ainsi, des personnes non alcooliques peuvent subir une altération du fonctionnement d’un de leurs organes ou de leur système, même si elles boivent peu ou pas souvent.
  • L’alcool est un aliment, le foie est donc responsable de sa digestion. Le foie arrive à éliminer généralement 15 grammes d’alcool pur par heure (soit environ une bière ou un verre de vin).
  • Il n’existe aucun moyen de dégriser plus rapidement (exemples souvent cités: prendre un café, manger, danser, faire de l’exercice, prendre une douche froide). Le seul moyen de dégriser est le temps.

Face à l’alcool, il existe donc 3 choix: ne pas boire, boire de façon réfléchie ou faire des abus. Mais de nos jours, qu’est-ce qu’un abus? Surtout quand on se retrouve dans un contexte d’initiation ou de célébration! Un abus d’alcool signifie:

  • croire pouvoir consommer beaucoup sans que cela paraisse;
  • croire avoir une forte résistance;
  • boire au point de perdre la maîtrise de soi;
  • boire jusqu’à être saoul;
  • boire de plus en plus souvent, pour toutes sortes de raisons.

De l’autre côté, boire de façon responsable signifie:

  • boire lentement en prenant le plaisir de déguster;
  • prendre de la nourriture en buvant pour ralentir les effets (et non pour diminuer le taux d’alcoolémie dans le sang);
  • limiter nos consommations en les espaçant;
  • ne jamais vider un verre d’un seul coup;
  • boire de l’eau régulièrement pendant la soirée;
  • consommer l’alcool de façon occasionnelle et pour de bonnes raisons (pas pour s’autotraiter, réduire notre anxiété, trouver le sommeil, fuir nos problèmes, oublier une peine d’amour, etc.).

Finalement, il y a des gens qui décident de ne pas boire du tout, comme Marilou, pour différentes raisons:

  • parce qu’on peut avoir du plaisir sans alcool;
  • parce qu’on n’aime pas le goût;
  • parce qu’on veut se maîtriser en tout temps;
  • parce qu’on ne veut pas prendre l’habitude de boire ou devenir dépendant.

L’essentiel est de respecter le droit de chacun de choisir sa propre relation à l’alcool, et de préserver sa santé.

Si cet article soulève des questions concernant votre relation à l’alcool ou celle d’un proche, n’hésitez pas à prendre rendez-vous au service de psychologie des Services aux étudiants au 1261, Albert-Tessier (819-376-5011, poste 6056).

Références: www.educalcool.qc.ca / www.msss.gouv.qc.ca                                                                                                                          

Ressource: http://www.domremymcq.ca/

Blogue de Marilou: http://www.troisfoisparjour.com/fr/