Vickie Pepin: Persévérer pour donner l’exemple
Dans le cadre des Journées de la persévérance scolaire (JPS), du 15 au 19 février, les Services aux étudiants (SAE) de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) soulignent le parcours d’étudiants s’étant démarqués par leur persévérance. Nous vous présentons aujourd’hui le portrait de Vickie Pepin, étudiante au baccalauréat en enseignement en adaptation scolaire et sociale au secondaire.
Au primaire, Vickie est suivie par une orthopédagogue. On soupçonne qu’elle a un trouble d’apprentissage. À son entrée au secondaire, elle est évaluée et elle apprend qu’elle est dyslexique, dysorthographique et possède un trouble déficitaire de l’attention (TDA). Elle intègre tout de même un programme d’études internationales (PEI). Elle a des résultats plus faibles que sa cohorte, mais l’objectif (qu’elle atteint!) est de réussir, peu importe la note. «Quand j’avais un 80%, dit-elle, c’était la fête!»
Ses études au PEI développent son amour pour l’humain, donc elle choisit ensuite les sciences humaines, profil individu, au Collège Laflèche. Alors qu’elle évalue ses options professionnelles, on lui recommande de devenir assistante dentaire, mais ça ne lui dit rien. Ce qui l’intéresse, ce sont les élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA) «qui ont une particularité faisant qu’ils pourraient se voir en moi», précise-t-elle. Elle choisit donc l’adaptation scolaire puisqu’elle croit pouvoir montrer à ces élèves qu’il est possible, malgré des difficultés d’apprentissage, de réussir à faire ce qu’on veut dans la vie.
À l’âge de 18 ans, elle est réévaluée et, déçue de voir que ses troubles d’apprentissage sont toujours présents, elle comprend que «c’est à vie [son] affaire». Aujourd’hui, elle est au baccalauréat en enseignement en adaptation scolaire et sociale au secondaire et suit trois cours par session pour avoir les meilleures notes possible.
Dès sa première session, elle a fait les démarches pour avoir les mesures adaptées auxquelles elle a droit, comme les logiciels OneNote pour sa prise de notes et Word Q qui permet la lecture audio de presque tout ce qu’elle a à lire. Elle utilise le logiciel Antidote pour corriger ses fautes de français dans ses travaux, mais elle n’y a pas droit aux examens de français, car en enseignement la maîtrise de la langue est un enjeu. Une neurologue à l’externe et une orthopédagogue de l’UQTR l’aident heureusement à développer d’autres stratégies.
Ses parents sont d’un grand soutien et ont beaucoup de mots d’encouragement pour elle. Sa mère lui a inculqué la détermination et la résilience, «ce qui fait qu’aujourd’hui, quand il arrive quelque chose, je suis capable de me retourner sur un 10 cents. Même si je ne vis pas facilement avec les changements, je suis capable de m’adapter». Elle enchaîne en disant: «On a le droit d’être découragé parfois, mais il faut être capable de se relever, même quand on a touché le fond. C’est là qu’on voit comment on a travaillé fort. Il ne faut pas arrêter de croire en soi et mettre un X sur nos rêves si fondamentalement, on sait que c’est ça qu’on doit faire».
Ce qui la motive est le fait d’inspirer un jour des élèves. Elle croit, à juste titre, que les trucs qu’elle développe en tant qu’étudiante seront pertinents un jour pour eux:
- Étudier en groupe pour échanger sur les notions vues en classe et vulgariser.
- Utiliser des techniques d’étude variées et amusantes, comme faire un casse-tête avec des notions, composer des jeux de mots et des acronymes. «ll ne faut pas avoir peur du ridicule quand on étudie, précise-t-elle. Ce qui aide ne peut pas nous nuire.»
- Noter les éléments importants, avant de commencer un examen, et répondre en premier aux questions plus difficiles, reliées à ces notions.
Comme au secondaire, elle fait tout ce qu’elle peut pour ne pas avoir d’échec et utilise les services offerts à l’UQTR (mentorat par matière et adapté [TANDEM], psychologie, etc.). «Ma plus grande fierté, c’est d’avoir prouvé jusqu’à maintenant que ceux qui ne croyaient pas en moi avaient tort parce que le monde ne pensait pas que j’allais finir un PEI et je l’ai fait. À la fin du collège, on m’a dit “Assistante dentaire ça serait plus à ton niveau”, mais ce n’était pas ce que je voulais. Je suis rendue à l’université et j’ai réussi ma 1re année sans échouer aucun cours. Je suis en 2e année et je trouve encore que j’y ai ma place.» Son objectif à moyen terme est de finir son baccalauréat avec une moyenne de 3.2 pour entrer à la maîtrise en orthophonie. À long terme, elle aimerait avoir sa fondation pour les élèves EHDAA et offrir des conférences pour inspirer les autres.
Nous te souhaitons de continuer à vivre des succès Vickie, et bravo pour tout ce que tu as déjà accompli!