Dans le cadre des Journées de la persévérance scolaire (JPS), du 15 au 19 février, les Services aux étudiants (SAE) de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) soulignent le parcours d’étudiants s’étant démarqués par leur persévérance. Nous vous présentons aujourd’hui le portrait de Sarah Bruyninx, étudiante au doctorat en psychologie.
À 14 ans, Sarah immigre de la France avec ses parents. Elle complète son secondaire au Québec, puis choisit les sciences de la nature au cégep. En cours de route, elle s’implique au niveau communautaire et développe son amour de l’autre. « Tout ce qui est aider l’autre, dit-elle, la culture philanthropique, le bien-être de l’autre… m’a toujours intéressée. Étant arrivée nouvellement au Canada, j’ai vu c’était quoi se faire aider et j’ai voulu redonner à mon prochain, donc j’ai commencé à m’impliquer énormément (donner les paniers de Noël, parler avec les immigrants pour les aider à s’installer, promener des chiens).» Au moment de choisir sa voie professionnelle, elle dévie des sciences pour la psychologie et réalise un de ses rêves: entrer à l’université.
«Depuis que je suis toute petite, j’ai toujours rêvé d’aller jusqu’à l’université et pas juste pour faire un bac, je voulais un doctorat et même un postdoctorat ou un double postdoctorat. Je me rappelle, j’étais à l’école élémentaire et je posais des questions pour connaître les niveaux d’école, lequel est le plus haut. L’université, je trouvais que c’était tellement un beau mot, c’est l’univers, c’est rêver… »
Elle entre au baccalauréat en psychologie, mais, issue des sciences pures, elle a peu de connaissances dans le domaine. Qu’à cela ne tienne! Elle s’implique dans des laboratoires de recherche et participe à des congrès pour combler le tout. «Je suis débrouillarde, j’ose aller de l’avant et essayer autre chose.» Pendant son baccalauréat, elle éprouve des difficultés financières et a un réseau social fragile (ses parents et son conjoint sont en Saskatchewan – ils l’encouragent beaucoup, mais sont loin). Heureusement, elle ADORE la psychologie et développe de bonnes stratégies d’étude:
- Travailler constamment, voire prendre de l’avance, grâce à des objectifs précis et temporels.
- Participer activement en classe: «J’écoute, je me questionne et j’ose poser des questions. Je prends beaucoup de notes à la main, car je retiens mieux de cette façon puisque le fait d’écrire implique une réflexion préalable de synthèse. Quand on est actif dans les cours, on commence déjà à intégrer la matière.»
- Résumer ses cours avec des mots-clés ou des suites d’images.
Avec sa volonté de réussir et son implication (au niveau des enfants en milieu défavorisé, entre autres), l’équilibre entre sa vie personnelle et sa vie étudiante est débalancé. Après sa diplomation, elle rejoint son conjoint en Saskatchewan pour prendre du temps pour elle, vivre un peu, continuer de donner son temps, mais aussi ajuster ses finances.
En janvier 2014, elle est admise au doctorat en psychologie. Elle revient à Trois-Rivières et continue le bénévolat. «Oui, le doctorat ça me parlait, mais je me suis retrouvée seule, je ne connaissais personne et une des façons que j’ai trouvée de m’intégrer est en redonnant à la communauté. Aujourd’hui encore, je suis débordée par mon implication.» Voici la pointe de son iceberg comme bénévole:
- Présidente de l’Association des étudiants au cycle supérieur en psychologie (AECSP)
- Vice-présidente à la communication pour Éclosion (association étudiante permettant aux étudiants d’aller à l’étranger pratiquer dans leur domaine, en mission humanitaire)
- Membre du Club d’entrepreneuriat étudiant
«Ce que j’aime, c’est changer le statu quo, apporter un changement positif à la société. Je ne me suis jamais vue travailler derrière un bureau sans contacts humains. Le contact humain et le bien-être des autres sont ce qui me motive, c’est ma drive.»
Quand elle se projette dans l’avenir, les relations conjugales et l’interculturalité sont des domaines qui l’intéressent. Avec l’arrivée des Syriens, elle aimerait «faire partie de l’équipe qui est là pour les accueillir, les aider à connaître le fonctionnement au Québec et au Canada et, surtout, les aider à comprendre le trauma qu’ils ont vécu. L’immigration en soi est quelque chose de difficile, mais immigrer en tant que personne réfugiée… Je n’imagine pas les difficultés qu’ils doivent vivre: se faire arracher à sa propre culture, arriver dans une culture qui ne les comprend pas, les conditions hivernales canadiennes, etc.»
En regard de son parcours, on peut dire qu’elle a bien appliqué ce conseil reçu un jour: «Toujours se donner à fond pour éviter autant que possible les regrets. En se donnant à fond, on ne peut pas s’en vouloir de ne pas avoir essayé.» Elle précise: «Ce n’est pas de vivre dans le yolo [you only live once], c’est plus que si on veut faire quelque chose, on le faire vraiment».
Bravo Sarah pour ta détermination et ton don de soi! Bonne chance pour ton projet d’implication en Afrique… Tu feras assurément une différence en ce monde.