Le blogue d’information En Tête présente le résumé de la thèse de doctorat en psychologie de Mme Clémentine Trébuchon, intitulée «La criminalité violente chez la femme».
Malgré l’évolution sociétale des dernières décennies, la criminalité chez la femme reste largement moins étudiée que celle exercée par l’homme, plus encore lorsqu’il s’agit d’une criminalité émaillée de violence. Cette thèse a pour principal objectif d’explorer le profil de personnalité ainsi que les caractéristiques intrapsychiques de 28 femmes incarcérées selon le type de délit commis et le lien à la victime.
En premier lieu, il s’avère que les femmes auteures de crimes violents contre une personne extérieure à leur famille sont plus nombreuses à présenter un trouble de la personnalité, notamment un trouble de la personnalité antisociale, à être impulsives, à avoir agressé une personne majeure et à avoir des antécédents judiciaires que les femmes auteures de crimes violents contre un membre de leur famille.
En deuxième lieu, on constate que les femmes ayant tué un membre de leur famille sont plus nombreuses à occuper un emploi au moment de la perpétration du délit, à avoir agressé une personne majeure et sont plus âgées que les femmes ayant commis un autre type de crime violent contre un membre de leur famille. Au niveau de leur fonctionnement intrapsychique, les femmes ayant commis un homicide intrafamilial présentent des difficultés relationnelles et une image de soi négative. Les femmes ayant commis un crime violent intrafamilial présentent elles aussi des difficultés relationnelles et paraissent excessivement préoccupées par elles-mêmes. Finalement, l’ensemble des femmes qui ont agressé un membre de leur famille présentent des difficultés au plan de l’introspection ainsi qu’une immaturité relationnelle qui occasionne de fréquentes perturbations dans l’interaction avec l’environnement. Parallèlement, elles rencontrent des difficultés dans la gestion et l’expression de leurs affects. Enfin, leur pensée est désorganisée et fréquemment marquée par des jugements erronés.
De futures recherches sont nécessaires, à la fois pour affiner notre compréhension des différents aspects de la criminalité violente des femmes, mais également afin de développer des interventions plus ciblées à leurs égards.
Thèse de doctorat en psychologie soutenue le 4 septembre 2015
Julie Lefebvre, Ph. D., présidente du jury
Professeure, Département de psychologie
Colette Jourdan-Ionescu, Ph. D., évaluatrice externe
Professeure, Département de psychologie
Suzanne Léveillée, Ph. D., directrice de recherche
Directrice de recherche et professeure, Département de psychologie
Dianne Casoni, Ph. D., évaluatrice externe
Professeure titulaire
Université de Montréal