Université du Québec à Trois-Rivières

Les études universitaires à l’étranger: pourquoi est-ce si stressant?

Avis psychologique

Collaboration de Sophie Ménard, psychologue, Services aux étudiants

Cet article présente les sources de stress générales des étudiants et d’autres, spécifiques aux étudiants vivant un processus d’adaptation culturelle, ainsi que quelques pistes pour y faire face. Soyons clairs: les études universitaires sont stressantes, et encore plus à l’étranger!

Les études sont, par définition, un processus où chacun est poussé hors de son champ de compétence afin d’acquérir de nouvelles connaissances et habiletés. Il s’agit donc d’un processus où les étudiants sont continuellement hors de leur zone de confort, en plus d’être régulièrement évalués sur leurs apprentissages. Il s’agit là de deux éléments stressants en soi.

De plus, les étudiants sont confrontés à plusieurs tâches exigeantes qui se superposent les unes aux autres et qui peuvent créer un effet de débordement:

  • Apprentissages scolaires : assister aux cours, prendre des notes, réaliser les travaux et exercices, étudier, lire, planifier et réaliser les travaux d’équipe, etc.
  • Gestion des relations amicales/amoureuses/familiales et des perturbations pouvant survenir : nouer des relations dans son programme, vivre une rupture amoureuse, faire face aux maladies, aux conflits, à l’éloignement, etc.
  • Vie en appartement/résidence : éloignement du milieu d’origine, vivre de façon autonome, cohabiter, effectuer les tâches ménagères, préparer la nourriture, prendre soin de son hygiène, etc.
  • Finances/travail rémunéré : gérer son temps, les relations de travail, boucler son budget, se priver par manque de ressources, etc.

Voilà donc un portrait qui peut expliquer le stress vécu par plusieurs. Il est donc important de gérer son temps intelligemment en prévoyant du temps pour chacune de ces sphères.

Regardons maintenant certaines des tâches supplémentaires auxquelles doivent faire face les étudiants en provenance d’un autre pays.

Plongés dans une autre culture, les repères les plus usuels disparaissent : quand et de quelle manière saluer une personne, quand accepter (ou non) une invitation, de quelle manière le temps est perçu et géré, quel genre de relation établir avec ses professeurs. Toutes ces choses qui vont relativement de soi pour la plupart des gens deviennent des sources potentielles de stress et d’incompréhension. Dans les différences notables souvent rapportées, signalons l’adaptation à un système scolaire différent, incluant une gestion autonome de son temps, la présence importante de travaux d’équipe et de demandes des professeurs de participer en classe et d’émettre son opinion, caractérisant le système scolaire québécois. De plus, les relations avec les compatriotes, le fait de vivre loin de sa famille d’origine et le désir de se faire des amis hors de sa culture ajoutent à la charge cognitive et émotive vécue par les étudiants en provenance d’une autre culture. S’ajoutent à cela une multitude de petits irritants : difficulté à trouver ou préparer la nourriture qu’on aime, le manque de lumière, les difficultés de sommeil, le froid, etc!

Il est normal de vivre, après un certain temps dans une autre culture ce que l’on appelle un choc culturel. Pour plus d’informations à ce sujet, consultez cet article:

Démystifier le choc culturel

De plus, afin de mieux connaître les différentes étapes du choc culturel, consultez cet article de l’Université Laval.

Mentionnons que pour plusieurs, le stress vécu se manifeste par des difficultés de sommeil. Le choc culturel est un état normal auquel sont confrontés les nouveaux arrivants, même s’ils ont déjà voyagé auparavant. Voici quelques stratégies d’ajustement favorisant l’adaptation à une culture différente et atténuant l’impact négatif du stress :

  • Parler de vos expériences troublantes avec des compatriotes, mais aussi avec des gens du pays d’accueil.
  • Parlez de vos difficultés à des personnes pouvant vous aider à les résoudre (personnel de l’université, amis, famille, etc.).
  • Maintenez une bonne hygiène de vie : dormez la nuit, mangez, allez à l’extérieur, prenez l’air et le soleil, bougez, etc.
  • Évitez l’isolement et utilisez Skype avec modération: voyez des gens, pratiquez des activités plaisantes, etc.
  • Instaurez un endroit et un moment pour vous reconnecter à vous-même et à certaines de vos routines ou habitudes réconfortantes.
  • La méditation, la prière ou toute autre forme de relaxation sont également des moyens de gestion du stress reconnus.

Un atelier sur la gestion du stress et le sommeil sera offert le jeudi 9 février à 13h30. Cette rencontre est gratuite et le local sera publicisé sous peu dans les Événements de l’Entête et sur le site www.uqtr.ca/sae-psycho.

Si vous souhaitez une consultation en lien avec la gestion du stress, les difficultés de sommeil, l’adaptation culturelle ou tout autre motif, contactez le secrétariat du Service de psychologie des Services aux étudiants, situé au 1261 Albert-Tessier (face à la coop) ou téléphonez au 819 376-5011 poste 6056.

Affaires étrangères et Commerce international Canada. (2015). Atténuer le choc culturel. Repéré le  9 mars, 2016.