Université du Québec à Trois-Rivières

Domestiquer le sauvage: chasseurs sportifs et gestion de la grande faune au Québec (1858-2004)

– Gaston Côté a soutenu sa thèse en études québécoises –

Le blogue d’information En Tête de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) présente le résumé de thèse de doctorat en études québécoises de M. Gaston Côté, intitulée «Domestiquer le sauvage: chasseurs sportifs et gestion de la grande faune au Québec (1858-2004)».

Gaston Côté, étudiant en études québécoises.

Au milieu du XIXe siècle, l’épuisement des certaines populations de gibiers et la mise en cause de la chasse de subsistance dans ce déclin présumé poussent le gouvernement provincial à légiférer. Les mesures réglementaires mènent alors à une restriction de l’accès au territoire de chasse au profit de clubs privés dominés par des sportifs provenant des élites urbaines. L’analyse statistique des données de chasse révèle comment ces mesures instaurent une hiérarchie entre chasseurs selon leur statut économique. Bien que les chasseurs étrangers bénéficient grandement du système des clubs, des chasseurs résidents obtiennent aussi des territoires de chasse sur les terres publiques. Toutefois, ces territoires sont généralement plus petits que ceux auxquels accèdent les chasseurs non-résidents. Ces derniers jouissent d’un meilleur succès de chasse, car ils sont en mesure d’établir une plus faible densité de chasseurs.

Bien qu’une démocratisation soit en marche dès le XXe siècle, un grand nombre de chasseurs des milieux populaires n’ont toujours pas accès à un territoire au début des années 1970. À l’époque, la généralisation de la chasse sportive mène à une pression inédite sur le grand gibier ainsi qu’à une baisse du succès de chasse. Cela alimente la grogne contre le système des clubs et oblige le gouvernement à revoir ses pratiques. Le service faunique du gouvernement entreprend alors d’articuler des savoirs en écologie des populations pour assurer la disponibilité du gibier ainsi qu’une exploitation plus intensive. La chasse sportive devient alors le principal outil de régulation des populations fauniques. L’implantation d’un système de suivi des populations conjuguée à la volonté gouvernementale de modifier les populations fauniques afin qu’elles répondent aux besoins de la société sont au cœur de ce changement.

De gauche à droite: Gaston Côté, étudiant, Julien Prud’homme (UQAM), Dany Fougères (UQAM), Stéphane Castonguay (UQTR). En visioconférence: Julie Ruiz (UQTR).

Thèse de doctorat soutenue le 15 décembre 2016

Membres du jury

Stéphane Castonguay, Ph. D., directeur de recherche
Professeur, Département des sciences humaines
Université du Québec à Trois-Rivières

Julie Ruiz, Ph. D., présidente du jury
Professeure, Département des sciences de l’environnement
Université du Québec à Trois-Rivières

Dany Fougères, Ph. D., évaluateur externe
Professeur, Université du Québec à Montréal

Julien Prud’homme, Ph. D., évaluateur externe
Professeur associé, Université du Québec à Montréal