L’année 2017 en fut une de grandes réalisations sportives pour la triathlète Stéphanie Roy, étudiante au baccalauréat en ergothérapie à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), qui a fait son entrée sur le circuit mondial de triathlon professionnel. Parmi les faits marquants de cette année qu’on pourrait qualifier de «pivot» pour la jeune femme, soulignons ses victoires aux Ironman 70.3 de Raleigh (Caroline du Nord) et de Cozumel (Mexique), ainsi que sa deuxième position au Ironman 70.3 de Puerto Rico. L’année 2018 en sera une de consolidation de ses acquis, en vue d’obtenir sa qualification pour les championnats du monde Ironman 70.3 2019 à Nice.
«Dans le cadre de la saison 2018, mon entraîneur Pascal Dufresne et moi avons décidé que je resterais à l’écart des championnats du monde Ironman 70.3 2018, qui auront lieu en Afrique du Sud. La raison est simple: il s’agit de maximiser ma préparation en vue des années futures. Je suis très jeune comparativement à mes compétitrices et nous considérons que ceci est à mon avantage, alors je peux me permettre de consolider mes forces et de travailler sur mes faiblesses. La saison 2018 sera alors destinée à faire plusieurs courses stratégiques afin de gagner de l’expérience», explique Stéphanie.
Le chemin vers le podium
Malgré qu’elle affirme ne pas avoir «un talent naturel» pour le sport, la Lavalloise développe son intérêt pour le triathlon depuis qu’elle a 11 ans, grâce aux encouragements de ses professeurs d’éducation physique, de ses entraîneurs, mais aussi de ses proches, notamment sa «grande sœur» Karol-Ann Roy.
«Je crois que sans eux, je ne ferais plus de triathlon aujourd’hui. Je n’ai pas eu un beau parcours linéaire comblé de succès, bien au contraire. Avant de compétitionner sur le circuit Ironman 70.3, j’étais sur le circuit provincial et national élite. Pendant ces années, j’ai enchaîné de nombreuses avant-dernières et dernières positions», confie la jeune femme, avant de poursuivre : «Partager ma passion avec ma grande sœur a aussi fait en sorte que nous étions là l’une pour l’autre, pour nous soutenir et nous encourager. Le sport, ce n’est pas toujours facile et c’est parfois difficile de sortir la tête haute d’une saison entière de courses “terribles”»
Puis, Stéphanie a développé sa confiance en elle, s’est dotée d’un programme d’entraînement rigoureux et, en 2017, a décidé de sauter sur le circuit professionnel: «Je comparais souvent mes temps avec les professionnelles et je voyais que je pouvais rivaliser avec celles-ci. Je désirais relever le défi! Je suis tellement passionnée par mon sport que je voulais m’investir le plus possible. Mon entraîneur m’appuyait dans ma décision et je savais qu’en travaillant avec lui, je parviendrais à m’améliorer encore pour, un jour, rivaliser avec les meilleures de mon sport. Je peux maintenant dire que cette décision était la bonne!»
Ses performances le confirment: à 22 ans, sa première victoire chez les professionnels, à Raleigh en Caroline du Nord, l’amène au fil d’arrivée devant des athlètes d’expérience âgées dans la trentaine. Puis, à l’Ironman 70.3 de Puerto Rico, Stéphanie réussit à se hisser en seconde position, laissant derrière elle l’olympienne Helle Frederiksen et se rapprochant à seulement 29 secondes de la première position. Rien de moins!
Études
Si le sport occupe une place importante dans sa vie quotidienne, l’étudiante de l’UQTR n’entend pas lésiner sur sa performance scolaire, malgré le fait que la conciliation n’est pas toujours facile. «Surtout lorsque je réalise que plusieurs de mes compétitrices s’adonnent à notre sport à temps plein!, ajoute-t-elle. Je dois faire preuve d’une discipline hors pair et organiser mon horaire à la perfection pour réussir à tout faire. Je ne peux pas me permettre de me coucher tard pour faire des travaux à la dernière minute alors que je dois me réveiller à 5h pour aller nager à chaque matin.»
Malgré la gymnastique que demande la conciliation sport-études, la future ergothérapeute entend poursuivre ses efforts sur les deux plans. D’ailleurs, ses exploits sportifs ne lui font pas oublier ses aspirations professionnelles: «J’ai toujours désiré être dans le domaine de la santé. L’ergothérapie me permet de travailler autant les côté de la santé mentale que physique. J’apprécie également la philosophie de la profession, qui accorde une grande importance à l’autonomie dans la réalisation des activités de notre quotidien. Je crois qu’il est important de pouvoir s’impliquer complètement dans nos occupations et je trouve bien de pouvoir aider les autres à y parvenir», conclut Stéphanie Roy.