– Alexandra Ladouceur a soutenu sa thèse de doctorat en sciences biomédicales –
Le blogue d’information En Tête de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) présente le résumé de thèse de doctorat en sciences biomédicales de Mme Alexandra Ladouceur, intitulée «Modulation de la douleur par la contrestimulation nociceptive et l’attention sélective chez des patients atteints de lombalgie chronique non spécifique».
La douleur est une expérience subjective et son intensité peut être modulée par des mécanismes neurologiques ainsi que par des facteurs psychologiques, comme le fait d’y porter attention par exemple. Dans certaines conditions pathologiques, comme les douleurs lombaires chroniques, la douleur persiste plus longtemps que le temps nécessaire pour que les blessures guérissent. L’évaluation des mécanismes qui permettent à notre corps de freiner la douleur aide à comprendre pourquoi la douleur devient chronique. Ainsi, nous avons utilisé la contrestimulation nociceptive qui consiste en l’application d’une deuxième douleur pour diminuer la perception d’une première douleur. Elle permet d’évaluer si certains mécanismes d’inhibition de la douleur fonctionnent efficacement.
Le fait d’appliquer une deuxième douleur peut créer une distraction et ainsi faire diminuer la première douleur. Pour notre première étude, nous avons donc voulu mesurer cette diminution en comparant la douleur lorsque les participants portent attention à la première ou la deuxième douleur. Nos résultats indiquent que le fait d’appliquer une deuxième douleur crée une diminution de la première douleur, et ce, même si les participants se concentrent sur la première douleur. Par ailleurs, lorsque l’on porte attention à la deuxième douleur, la première douleur est encore plus diminuée. Cela montre que la contrestimulation nociceptive et la distraction sont efficaces pour diminuer la perception de la douleur et que les participants sont plus soulagés lorsque l’on combine ces deux approches.
Nous avons ensuite évalué ces mécanismes chez des patients atteints de douleurs lombaires chroniques en utilisant le même paradigme expérimental. Les résultats de cette étude suggèrent que ces mécanismes d’inhibition de la douleur sont fonctionnels chez les lombalgiques. Le fait que leur douleur persiste ne serait donc pas causé par un dysfonctionnement des mécanismes de freinage de la douleur que nous avons évalués dans notre étude.
Soutenance de thèse de doctorat en sciences biomédicales soutenue le 18 décembre 2017
Membres du jury
M. Mathieu Piché, Ph. D., directeur de recherche
Professeur, Université du Québec à Trois-Rivières
M. Pierre Rainville, Ph. D., codirecteur de recherche
Professeur, Université de Montréal
M. Johannes A. Frasnelli, Ph. D., président rapporteur, Ph. D.
Professeur, Université du Québec à Trois-Rivières
M. Stéphane Sobczak, Ph. D., évaluateur
Professeur, Université du Québec à Trois-Rivières
M. Laurent Bouyer, Ph. D., évaluateur externe
Professeur, Université Laval