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De l’enseignement à la direction d’entreprise: parcours d’une informaticienne

Plus jeune, cette diplômée de l’UQTR rêvait d’enseigner l’informatique et de posséder sa propre entreprise. Aujourd’hui, Katie Bussières se trouve à la tête de Nubik, une firme technologique québécoise florissante. Lauréate du Prix Femmes d’affaires du Québec 2017 dans la catégorie entrepreneure, moyenne entreprise, Katie Bussières a toujours mené sa carrière avec détermination afin, comme elle le dit elle-même, «de trouver constamment des défis à relever et de demeurer dans l’action».

Katie Bussières, diplômée en informatique (2003) de l’UQTR et présidente de l’entreprise Nubik.

En 1994, Mme Bussières et son conjoint habitent Pointe-aux-Trembles. Ils décident alors de faire la navette entre leur résidence et Trois-Rivières pour étudier à l’UQTR. «Nous avons choisi cette université parce que nous voulions fréquenter un établissement de taille humaine, où les interactions entre les professeurs et les étudiants étaient plus faciles. Mon objectif, à l’époque, c’était de devenir professeure en informatique au cégep», raconte-t-elle.

Avant même la fin de son parcours universitaire, la future informaticienne se trouve un emploi chez IBM et fonde une famille. Elle poursuit alors ses études à temps partiel et débute comme professeure au collégial, tout en terminant son baccalauréat. Elle enseignera ensuite l’informatique pendant cinq années dans la région de Montréal, avant qu’une prise de conscience ne la mène vers d’autres horizons.

Le monde des affaires

«J’ai adoré enseigner. Mais soudain, j’ai réalisé qu’après quelques années d’enseignement, il devient difficile d’occuper un autre type d’emploi sur le marché du travail. Je ne voulais pas être obligée d’enseigner tout le reste de ma vie, car j’aime trop le changement. J’ai donc quitté mon emploi de professeure dans les semaines qui ont suivi», relate Katie Bussières.

L’ex-enseignante occupe alors des postes dans des entreprises, puis travaille comme consultante en informatique de gestion. Elle met de l’argent de côté pour réaliser son objectif: posséder un jour son entreprise. «Mes parents étaient des entrepreneurs, ma mère gérant son salon de coiffure et mon père opérant son taxi. Ils m’ont toujours encouragée à être mon propre patron», se rappelle-t-elle.

Katie Bussières reçoit alors une offre intéressante d’une connaissance qui lui propose de participer au redémarrage de l’entreprise Negocium Technologies. «J’y ai travaillé pendant six ans. J’y ai dirigé une équipe, mais j’ai eu aussi à m’occuper de plusieurs aspects de la gestion de l’entreprise pendant diverses étapes de sa relance. J’y ai beaucoup appris, autant sur la comptabilité que sur la gestion de personnel. À mon arrivée, l’entreprise comptait neuf employés. À mon départ, plus de 100 personnes y travaillaient. Ç’a été une école extraordinaire. Lorsque ma division d’affaires a été vendue, je suis partie. C’était à mon tour d’acquérir mon entreprise. J’ai alors acheté Nubik», d’expliquer la diplômée de l’UQTR.

Une entreprise innovante

Nubik est une firme montréalaise spécialisée dans l’implantation de solutions informatiques pour les entreprises. À l’arrivée de Mme Bussières, en 2015, une quarantaine d’employés y sont à l’œuvre. «Depuis que j’ai acquis l’entreprise, nous avons élargi notre offre de services et nous sommes passés à 75 employés. Chacun d’eux utilise le télétravail à partir de son domicile pour réaliser ses tâches, suivant un horaire adapté à ses besoins. Nous utilisons un bureau virtuel pour faire le suivi des opérations et organiser nos réunions», mentionne la dirigeante.

En 2016, Nubik obtient le Prix reconnaissance conciliation travail-famille du ministère québécois de la Famille et du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec. «Le défi était de faire grandir Nubik tout en conservant nos bonnes conditions de travail. Cela a été possible grâce à des employés très autonomes et responsables», commente Mme Bussières qui a su adapter son style de gestion à un mode de fonctionnement virtuel.

Aller plus loin

Depuis l’arrivée de la diplômée de l’UQTR à la barre de Nubik, l’entreprise a augmenté ses activités de façon marquée aux États-Unis, tout en continuant les investissements sur le marché local. Actuellement, la moitié du chiffre d’affaires se réalise chez nos voisins du Sud.

«Je veux maintenant amener Nubik encore plus loin, continuer d’agrandir et diversifier l’équipe, continuer d’élargir l’offre de l’entreprise et consolider sa position au Canada et aux États-Unis, souhaite Katie Bussières. Nous bénéficions présentement d’un avantage concurrentiel du côté américain grâce à nos services, ce qu’il faut mettre à profit. Chez Nubik, nos gens sont pleins d’ambition et veulent relever de nouveaux défis. Il faut donc les garder motivés avec des projets diversifiés. C’est ce qui est le plus important.»

Malgré ses succès, l’entrepreneure demeure modeste et considère que son parcours n’a rien d’exceptionnel. «Je ne fais que suivre mon chemin, comme tout le monde. Ce sont les autres qui me font réaliser que ce que j’ai accompli n’est pas commun. Je trouve même qu’il y a un petit côté paresseux à acquérir une entreprise au lieu de la démarrer à partir de rien. J’éprouve une grande admiration pour les entrepreneurs qui ont réussi à créer une entreprise, souvent dans la précarité financière», ajoute-t-elle.

Promouvoir l’informatique

Œuvrant depuis longtemps au sein d’entreprises technologiques, la dirigeante de Nubik constate qu’il y a encore des efforts à faire pour attirer les femmes dans ce secteur d’activité. «Je souhaiterais que plus de filles choisissent une carrière dans l’informatique. Pour l’instant, environ 20 % des travailleurs de ce secteur sont des femmes. De plus, de façon générale, nous manquons de main-d’œuvre en technologies et le recrutement est difficile. J’aimerais que l’on fasse connaître l’informatique aux filles et aux garçons plus tôt dans leur vie scolaire, pour les intéresser à des études dans ce secteur», d’espérer la diplômée de l’UQTR.