– 20 mars | Journée internationale du bonheur 

Dans les régions du monde ravagées par la guerre, la violence et la misère, il est difficile de trouver une parcelle de bonheur au quotidien. Face à cette situation, Guillaume Vermette, ancien étudiant en psychologie de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), s’est donné comme mission d’apporter un peu de joie dans ces parties désolées du globe.

Depuis maintenant une dizaine d’années, Guillaume Vermette parcours le globe à titre de clown humanitaire.

Depuis maintenant une dizaine d’années, Guillaume agit à titre de clown humanitaire auprès des populations qui traversent des moments difficiles. Bénévole à temps plein, il utilise un vaste bagage de talents pour ensoleiller la journée des gens qu’il rencontre.

«Je peux principalement recourir au théâtre physique et au cirque, mais aussi à la psychologie. J’ai presque terminé mon baccalauréat en psychologie, donc je connais les codes de l’intervention. Dans les faits, je suis un mélange d’artiste et d’intervenant, qui essaie d’aider du mieux qu’il le peut sur des terrains où les besoins sont importants», indique-t-il.

Au cours de ses missions humanitaires, Guillaume visite notamment des camps de réfugiés, des orphelinats et des hôpitaux. Il stipule cependant que son rôle varie d’un projet à l’autre. Par exemple, on lui demande parfois de faire vivre un moment d’enfance normale à des jeunes coincés entre la violence et le chaos.

«J’ai donné des spectacles au milieu de camps de réfugiés où les choses n’allaient pas bien, j’ai enseigné le cirque à des enfants de la rue pour les raccrocher à quelque chose de positif et les aider à s’en sortir, et je suis aussi allé dans des hôpitaux pour amener un peu de bonheur et de réconfort», raconte le clown humanitaire.

Un vieux rêve

Le désir de répandre la joie de Guillaume n’a pas émergé par hasard. C’est plutôt son expérience qui l’a amené à poursuivre ce but.

«C’est un rêve qui est né lorsque j’avais 17 ans. J’animais un camp pour les jeunes de 12 à 15 ans dans la communauté de Salluit, dans le Nord-du-Québec. Or, plusieurs d’entre eux voulaient mourir. Ça m’a beaucoup affecté, et je voulais réagir à tout ça», explique-t-il.

Guillaume raconte aussi que ce constat l’a spontanément amené à s’improviser clown. Malgré son manque d’expérience, il a tout de même réussi à arracher des sourires et à faire pétiller les yeux des jeunes de qui il s’occupait. Voyant le bien qu’il leur procurait, il a senti qu’il venait de trouver sa vocation.

«C’est ce que je voulais faire dans la vie. Depuis ce moment-là, j’ai fait l’école de clown, j’ai étudié en psychologie, j’ai fondé ma propre compagnie de clown, et j’ai fait de nombreux voyages humanitaires. Je fais cela depuis environ dix ans, mais depuis un peu plus de deux ans, je suis clown humanitaire bénévole à temps plein», relate-t-il.

Clown et globetrotteur

En 2011, Guillaume a laissé tomber ses études à l’UQTR, afin de se consacrer à son projet de vie. Aujourd’hui âgé de 30 ans, il a vécu au cours des dernières années des expériences parmi les plus enrichissantes. Ses voyages humanitaires l’ont en effet amené dans une quarantaine de pays répartis partout à travers le monde.

Il a notamment visité la Russie une vingtaine de fois pour donner des spectacles dans les orphelinats, de même que des camps de réfugiés en Grèce et en Jordanie. Il a également apporté un peu de bonheur à différentes populations africaines (Burkina Faso), européennes (Roumanie) et asiatiques (Thaïlande et Birmanie). Actuellement, le clown humanitaire poursuit son œuvre au Salvador, où il participe à un projet qui vise à combattre le phénomène des gangs de rues.

Évidemment, un tel parcours implique de nombreuses barrières linguistiques. Guillaume affirme cependant qu’il est possible de transcender cet obstacle.

«Le clown fait partie de la famille de théâtre qu’on appelle le théâtre physique. Dans ce type de théâtre, on s’exprime énormément avec le corps, grâce aux expressions corporelles et aux traits du visage. De cette manière, le clown peut faire comprendre beaucoup de choses. Mon métier m’a démontré qu’il est possible de communiquer de toutes sortes de façons», lance-t-il.

Vivre autrement

En tant que bénévole à temps plein, Guillaume entretient un rapport à l’argent bien différent de celui de la majorité. S’il peut sembler difficile de joindre les deux bouts dans une telle situation, le principal intéressé révèle le secret derrière son mode de vie.

«Tout ce que je possède entre dans un sac à dos. Je n’ai pratiquement aucune dépense, et je n’ai pas de loyer ni de factures à payer. En général, lorsque je participe à un projet, ce sont des organismes humanitaires et des ONG qui paient l’hébergement, et même parfois le transport. Sinon, il y a un bouton « faire un don » sur ma page Facebook professionnelle. Il arrive donc que des gens me fassent des dons», indique-t-il.

Interrogé sur ses motivations à poursuivre dans cette voie, Guillaume s’est permis un commentaire éditorial sur la société contemporaine.

«Je veux prouver aux gens que c’est possible d’être heureux avec un salaire de zéro par année. Souvent, je suis découragé et frustré par tout ce que je vois: l’individualisme, la surconsommation, le gaspillage, la méchanceté. Je voulais trouver une réponse positive à tout ça. Je trouve que ça fait beaucoup de sens d’aider. En fait, rendre les gens heureux, ça me rend heureux», conclut-il.

Voir plus loin

Dans le court-métrage Le rôle du clown: sur les traces de Guillaume Vermette, David D.D. et Caroline Roy-Element suivent Guillaume et ses comparses dans leur mission humanitaire au Burkina Faso. Pour visionner ce court documentaire, consultez le site de la Fabrique culturelle.

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