Pour la 30e année, le Syndicat du personnel professionnel de l’Université du Québec à Trois-Rivières (SPP-UQTR) a remis la bourse Gilles-Verville à un artiste émergent, dont l’œuvre a été choisie par un jury à l’issue d’un concours auquel ont participé 15 étudiants de la section des arts du Département de philosophie et des arts. Le jury, composé de membres du personnel professionnel de l’UQTR, a reconnu le travail artistique de Sylvie Leblanc avec son oeuvre Fragments. L’artiste a ainsi remporté la bourse de 1000$, qui lui a été remise par la présidente du jury, Véronique Myre, lors d’une cérémonie tenue à la Galerie R3 située sur le campus de Trois-Rivières.
Bourse Gilles-Verville
Rappelons que la bourse Gilles-Verville a été instituée à la mémoire d’un professionnel de l’UQTR décédé au début des années 1980. Cette bourse-achat est attribuée annuellement à un étudiant en arts, dont l’œuvre entre dans la collection de l’UQTR. Ainsi, cette bourse reflète la préoccupation de valoriser la production artistique et d’intégrer l’art au quotidien. On trouve plusieurs de ces œuvres à différents endroits sur le campus trifluvien. À ce jour, ce sont plus de 30000$ qui ont été attribués en bourses à des étudiants en arts de l’Université. En 2007, deux mentions/bourses ont été ajoutées à la bourse d’achat de 1000$, il s’agit de deux montants, un de 300$ et un de 200$
Pour l’édition 2018, le jury, présidé par Véronique Myre, était composé de Marc Bernier, Mathieu Bouchard et Véronique Lagacé. Les membres du jury étaient également appuyés par le professeur retraité en arts de l’UQTR, agissant à titre d’expert-conseil, Gilles Desaulniers.
Premier prix: bourse d’acquisition de 1000$
Les membres du jury ont été enchantés par la finesse de l’œuvre Fragments de Sylvie Leblanc composée de verre peint et d’effets lumineux. Grâce à un habile jeu de lumière et au positionnement original de ses pièces la faisant se refléter de manière fantomatique vers le haut et se projeter en couleurs vers le bas, l’œuvre emplit le mur de ses reflets mordorés. De loin, on croirait y voir une ville, le paysage d’une douce campagne ou d’une rivière s’écoulant tranquillement; de près, le travail de l’artiste se dévoile, se découvre, s’affirme. Monsieur Desaulniers, conseillant le jury depuis maintes années et lui-même artiste spécialisé dans le travail du verre, a souligné que de toutes les œuvres soumises au concours de la Bourse Gilles-Verville qu’il a vues utilisant ce matériau, c’est la première qui se démarque à ce point par la qualité de son exécution.
Deuxième prix: bourse de 300$
Telle que l’annonçait la description de l’artiste, Aina Heritiana, l’œuvre Extrude ayant remporté la bourse de 300$ choisie par le jury a misé sur l’aspect technique et avec raison. Cette œuvre imposante est constituée de 576 blocs de bois placés suivant un ratio de 16:9 sur lesquels étaient projeté une vidéo sur les deux faces lui donnant ainsi un aspect tridimensionnel. Une œuvre qui habite la pièce par sa présence et qui appelle à la découverte, au rapprochement, passant du petit au grand, du pixel au voxel, tout en mouvement. Du concave au convexe, les différents angles d’observation possibles rendent l’œuvre dynamique et changeante tout en interpellant à la fois la vue, le toucher et l’odorat, captivant habilement le spectateur en accaparant plusieurs de ses sens.
Troisième prix: bourse de 200$
Enfin, une œuvre mettant en scène quatre cubes d’acier suspendus et un enregistrement sonore qui a accroché les membres du jury dès son titre et dont l’adéquation entre le propos et le rendu leur a semblé superbe: Entends-tu ce que je vois? de Rachel Brabant (remportant la bourse de 200$). L’enregistrement fait revivre au spectateur l’aspiration de l’air hors des cubes soudés, d’abord en un sifflement, puis de plus plus fracassant alors que l’acier se plie sous la pression. Une œuvre empreinte d’un tel ressenti que le jury a passé par toute une gamme d’émotions et d’états, comme la crainte du vacarme, la curiosité et la fascination. Une œuvre qui les a appelés à elle, car elle s’entendait de loin. Une fois en sa présence, le vide entre les objets représenté par l’artiste a charmé le jury par sa technique intéressante et novatrice ayant donné une voix surprenante à ces cubes d’acier.