Le début d’une belle histoire
Lorsqu’une collaboration semble aller de soi, la distance ne compte plus. Surtout si les questions de lutte à la sédentarité chez les jeunes sont à l’enjeu. La professeure au département des sciences de l’activité physique, Stéphanie Girard recevait donc du 14 au 22 septembre dernier une délégation de chercheurs du département STAPS de l’Université de Lorraine en France : Maxime Mastagli professeur associé et directeur du département STAPS, Jean-Philippe Hainaut, professeur associé, responsable de la licence activité physique adapté-santé et de Luc Simon, professeur agrégé d’EPS et doctorant.
Organisée par le Bureau des Relations Internationales de L’UQTR (BRI) cette visite avait pour but d’explorer les différents projets qui lient les chercheurs pour éventuellement ouvrir la voie à la mobilité étudiante et la bidiplomation.
« C’est un coup de cœur en recherche de part et d’autre », s’enthousiasme Stéphanie Girard.
L’histoire débute par une simple prise de contact de la part de cette dernière pour demander des précisions sur un questionnaire utilisé par Maxime Mastagli.
Titulaire de la Chaire de recherche UQTR Junior sur la motivation et l’inclusion en activité physique, de l’enfance à l’adolescence, Stéphanie Girard recherchait alors des outils de mesure francophones lorsqu’elle est tombée sur les travaux du chercheur.
« C’est déjà rare de trouver quelqu’un qui travaille sur les mêmes thématiques, mais qui en plus possède la même compréhension du cadre théorique que nous… », ajoute la professeure Girard.
Trouver une façon de motiver les jeunes à demeurer actifs
Autant en France qu’au Québec, on observe un net déclin de l’activité physique qui s’amorce dès le passage du primaire au secondaire. Étant donné que les cours d’éducation physique sont l’unique occasion pour de nombreux jeunes de pratiquer des activités physiques, plusieurs abandonnent une fois sortis de l’école secondaire ou du lycée.
Les travaux des chercheurs portent sur la motivation dans la pratique d’activités physiques et visent à mieux outiller les enseignants dans l’instauration d’un meilleur climat en classe. Le cadre théorique commun, évoqué plus haut, s’appuie sur deux approches principales.
- La théorie des buts d’accomplissement insiste sur l’importance de satisfaire le besoin de compétence des élèves. Il faut amener les jeunes à vouloir s’améliorer dans un climat de maîtrise où ils évaluent leur amélioration en se basant sur leur propre progression (plutôt qu’en se comparant aux autres).
- La théorie de l’autodétermination fait valoir que pour arriver à susciter la motivation et l’engagement des élèves, trois besoins psychologiques de base doivent être comblés : l’autonomie, la compétence et l’appartenance.
En résumé, le but est de développer des habiletés physiques, sociales, et même émotionnelles afin d’être pleinement autonome dans sa pratique d’activités physiques à court et à long termes. Ces compétences peuvent accompagner une personne toute sa vie dans la pratique d’activités physiques et l’aider dans sa capacité d’adaptation.
La compétition n’est plus considérée comme l’unique ou la meilleure façon de motiver tous les jeunes dans la poursuite de l’activité physique. Les résultats et la performance peuvent même être démotivants pour certaines personnes avec moins de prédispositions physiques pour un sport donné. La comparaison se fait alors envers les autres, plutôt qu’avec soi-même, et devient ainsi un facteur négatif dans la pratique d’activités physiques.
« Les étudiants en enseignement de l’éducation physique sont souvent d’anciens sportifs de compétition. Ils ont donc tendance à reproduire ce qui a marché pour eux », explique Stéphanie Girard.
« Il faut évaluer autre chose. C’est très culturel. Les enseignants ont l’habitude de développer des sportifs plutôt que des habiletés », ajoute le professeur Jean-Philippe Hainaut de son côté.
Complémentarité et amitié
La force de ce partenariat tient d’ailleurs aux approches différentes des deux départements, ce qui pourra éventuellement être très intéressant pour les étudiants de part et d’autre qui désirent faire de la mobilité et ainsi enrichir leur parcours. En effet, Maxime Mastagli et son équipe ont développé une approche laboratoire, tandis qu’à l’UQTR l’approche pédagogique est davantage axée sur un apprentissage terrain.« Nous avons des questions communes, des compréhensions communes, mais des approches complémentaires », résume habilement le professeur Mastagli.
« C’est le début de quelque chose qui va servir de tremplin à nos deux départements », illustre l’ancienne plongeuse.
La directrice de la Chaire de recherche UQTR Junior sur la motivation et l’inclusion en activité physique, de l’enfance à l’adolescence souhaite également mousser cette collaboration par une recherche de financement.
À propos de la formation STAPS
➢ Le STAPS forme les futurs professionnels du secteur de l’activité physique et des sports tels que les professeurs d’éducation physique et sportive (EPS), les entraîneurs sportifs, les enseignants en activités physiques adaptées, les managers de projets du monde sportif, les ergonomes du monde sportif, les chercheurs, etc.
➢ STAPS est une formation universitaire approfondie, pluridisciplinaire, théorique et pratique, portant sur les activités physiques et sportives à partir d’éclairages et d’analyses issues des sciences de la vie et de la santé ainsi que des sciences humaines et sociales.