Conférence de Matteo Vagelli et Stéphanie Ruphy

Depuis au moins deux décennies, le terme « pluralisme » revient dans les débats entourant les trajectoires que devraient prendre (ou non) nos sociétés. En simplifiant à l’extrême, le pluralisme est une position philosophique qui consiste à défendre que plusieurs conceptions incompatibles puissent être respectivement raisonnables ou acceptables, sans qu’une hiérarchie puisse être posée entre elles. Que le pluralisme puisse être une option pour réfléchir sur le devenir de notre société semble aujourd’hui admis, bien que le tout ne fasse pas l’unanimité. À l’inverse, que le pluralisme soit une option pour réfléchir sur la science soulève presque toujours des controverses, ne serait-ce que parce qu’une telle idée vient heurter plusieurs de nos intuitions les plus ordinaires concernant la nature et les buts de la démarche scientifique (avec, en première ligne, l’idée que la science se doit de rechercher la vérité). Existe-t-il des raisons d’accepter que plusieurs conceptions scientifiques incompatibles puissent (ou même devraient) coexister, sans qu’il ne soit possible, même en principe, de les hiérarchiser?

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