L’usage que l’on fait de l’histoire de la philosophie dans la pratique actuelle de la discipline suppose que certains textes de l’Antiquité, du Moyen Âge ou de l’époque moderne soient directement pertinents pour la discussion des problèmes que nous considérons aujourd’hui comme philosophiques. Mais comment cela est-il possible? Comment l’histoire de ces vieilles doctrines peut-elle être d’un quelconque intérêt pour le débat philosophique en cours malgré leurs différences radicales d’avec ce qui se fait aujourd’hui tant dans la forme que dans le contenu ? Telle est la question qui sera discutée dans cet exposé. On espère jeter ainsi quelque lumière sur la façon dont les historiens de la philosophie peuvent en venir à reconnaître cette pertinence philosophique le cas échéant et à la rendre manifeste à leurs collègues moins immédiatement attirés par le travail historique.