La transition socioécologique concerne désormais tous les aspects du fonctionnement des musées. Elle implique une certaine refondation du système muséal de façon à faire face de manière pertinente aux défis posés par l’urgence environnementale, ainsi qu’à ses corollaires sociaux, économiques, technologiques et éthiques. Depuis le site de conservation des collections jusqu’aux espaces d’exposition et de travail du musée, la transition socioécologique implique le déploiement d’un ensemble de pratiques et d’actions qui créent ou interrogent, parfois de manière contradictoire, les habitudes des équipes, des publics, des prestataires et des autres parties prenantes.

Ce paradigme donne lieu à de nouvelles pratiques, de nouveaux discours et de nouvelles règles lors de la mise en œuvre des contenus des expositions, des parcours muséographiques, mais aussi dans la manière de les produire. Les processus de conservation des collections, la gestion environnementale des bâtiments, ou encore les modalités de participation citoyenne et d’éducation à la citoyenneté sont également concernés. Quels que soient leur domaine et leur statut (art, société, sciences, histoire ou autre), les musées doivent désormais intégrer plusieurs axes incontournables : non seulement l’écodesign, mais aussi l’écoresponsabilité et l’économie circulaire semblent de plus en plus guider leurs pratiques. En termes de contenus également, la catastrophe écologique vient reconfigurer une pluralité de sujets et de récits portés par ces institutions culturelles : les actions liées à l’équité, à la diversité et à l’inclusion nous semblent centrales dans ce processus de transformation. Comme en écho aux mutations des pratiques durables, de profondes transformations traversent les musées, la culture et la muséologie. Comment les pratiques muséales peuvent-elles être relues à travers ces différentes perspectives ? Quels outils d’aide à la transition permettraient d’opérationnaliser ces nouvelles méthodes ?

Rencontre inédite entre la formation universitaire et la formation continue en muséologie, l’école internationale d’hiver mobilisera des spécialistes de divers horizons du Québec, de la France et d’ailleurs. Que ces personnes soient expertes, chercheuses, étudiantes de 1^er, 2^e ou 3^e cycle universitaire, gestionnaires, professionnelles de musée ou encore représentantes d’autres secteurs culturels, la question de la transition socioécologique et économique les rassemblera autour des objectifs suivants :

• Acquérir des compétences stratégiques pour piloter le changement au sein des musées, avec une attention particulière aux équipes.
• Favoriser l’émergence de nouveaux récits muséaux qui prennent en compte les défis de la transition.
• Co-construire des outils pratiques et formalisés pour intégrer ces enjeux dans la gestion quotidienne des institutions.

Thématique de la programmation

La formation se déroule sur 3 jours intensifs (26-27-28 février 2025) avec 5 modules et un module exploratoire en ligne le 26 mars en matinée pour approfondir un thème et faire le bilan avec la première cohorte de la première édition (27 au 29 mai 2024, 17 juin 2024, France). Les cinq modules répondent aux enjeux spécifiques des rôles et du fonctionnement des musées dans le cadre de la transition socioécologique :

1. Récits de la transition : Comment élaborer des récits engageants pour aborder la transition dans les musées, en déconstruisant les récits dominants pour mettre en avant des perspectives pluriverselles ? Explorer comment les musées peuvent jouer un rôle central dans la sensibilisation aux enjeux écologiques à travers les expositions.
2. Muséologie régénérative : Basée sur les principes de la permaculture et la théorie du care, les participants et les participantes s’initieront à cette nouvelle approche et apprendront à en appliquer les principes pour repenser le fonctionnement des musées.
3. Ralentissement : En réfléchissant aux conséquences des crises récentes sur le fonctionnement des musées, le groupe en apprentissage sera accompagné pour repenser leurs critères de performance via une approche lente, concertée et durable.
4. Décolonisation des collections : Ce module propose une réflexion sur la remise en question des pratiques de collectionnement. Les participants et les participantes s’initieront aux enjeux liés à la décolonisation des musées, à l’inclusion et à la diversité des récits dans les collections.
5. Accompagnement bienveillant des équipes : Les participants et les participantes exploreront des approches de gestion qui favorisent la transformation des organisations tout en respectant le bien-être du personnel, en mobilisant des concepts issus des théories des organisations, de la communication et du care.

Toutes les communications seront réalisées en présentiel (sauf pour le 26 mars) et en français.

Admission

Est susceptible d’être admise toute personne déjà conscientisée à la transition socioécologique et œuvrant dans un musée, un autre secteur connexe ou étudiant en muséologie, architecture, design, sciences de l’information et de la communication, anthropologie, sociologie, histoire environnementale, humanités environnementales, sciences de la gestion, sciences de l’environnement. La communauté étudiante au baccalauréat, à la maîtrise et au doctorat, les gens du milieu de la recherche, de même que les professionnels et les professionnelles de ces secteurs peuvent être concernés.

Modalités d’inscription

Envoi d’une lettre de motivation d’une page décrivant brièvement vos connaissances sur le sujet, les actions que vous menez, que vous avez menées ou que vous voudriez mener en lien avec le sujet, une problématique que vous rencontrez et que vous souhaiteriez aborder lors de l’école d’hiver et d’un CV d’une page recto verso au plus tard le 10 janvier 2025.

Frais d’admission

À régler entre le 15 janvier 2025 et le 10 février 2025 : 150 $ CAN pour les personnes étudiantes (logement – 2 à 3 nuitées selon la distance – et repas midi compris pour les 3 jours) ; 300 $ CAN pour les professionnels et les professionnelles (repas midi compris pour les 3 jours).

Équipe

Aude Porcedda (Université du Québec à Trois-Rivières), Anne Gagnebien (Université de Toulon), Lucie Marinier (CNAM à Paris), Hélène Vassal (Musée du Louvre), Jennifer Carter (Université du Québec à Montréal), Stéphane Chagnon (Société des Musées du Québec), Maëlle Tribondeau (Université de Toulon), Jessica Nascimento (Université de Toulon), Esther Djossa (Université du Québec à Trois-Rivières).

Comité de pilotage

Julie-Éliane Beaulieu (Ministère de la Culture et des Communications), Michelle Bélanger (Musée Pop), Martine Couillard (Musée McCord Stewart), Caroline Truchon (Musée McCord Stewart), Vicky Desfossés-Bégin (Musée des Abénakis), Marie-Claude Mongeon (Musée d’art contemporain de Montréal), Romain Nombret (Boréalis, Culture 3R), Isabelle St-Germain (Biosphère, Espace pour la vie), Catherine Thibault (Musée de la civilisation), Geneviève Larouche (MEM – Centre des mémoires montréalaises), Céline Le Merlus (Société des musées du Québec).

Partenaires

Département d’études en loisir, culture et tourisme de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Université de Toulon, Institut méditerranéen des Sciences de l’Information et de la Communication (IMSIC), Société des musées du Québec, Musée du Louvre, Université du Québec à Montréal (UQAM), Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal, Université Laval, Université du Québec en Outaouais (UQO), Musée POP, Boréalis, Espace pour la vie, Coalition of Museums for Climate Justice, Musée de la civilisation, Musée McCord Stewart, MEM – Centre des mémoires montréalaises, Musée des Abénakis, Fonds de recherche du Québec (FRQ).

Envois des candidatures d’ici le 10 janvier 2025 :
https://musees-en-transition.univ-tln.fr/inscriptions/
Besoins d’informations, contactez :
Coordonnatrice de l’école d’hiver : esther.djossa@uqtr.ca
Responsables de l’école d’hiver : aude.porcedda@uqtr.ca et anne.gagnebien@univ-tln.fr