LES SCIENCES COLONIALES EUROPÉENNES ET L’EXPANSION DU DOMAINE NATIONAL QUÉBÉCOIS, 1879-1939
Une conférence de Martin Crevier, stagiaire postdoctoral à l’Université du Québec à Montréal
Résumé
Il y a une dimension transnationale, sinon transcoloniale, à la colonisation de l’arrière-pays du Saint-Laurent et des territoires greffés à la province de Québec de la fin du XIXe siècle jusqu’à l’annexation de l’Ungava. À travers des réseaux d’échanges et de partage de connaissances, les idéateurs de la colonisation s’alimentent à une toile de savoirs qui se constitue entre colonies et métropoles euroaméricaines à mesure que progresse le XIXe siècle. Des penseurs français, tels le géographe Onésime Reclus, l’économiste Paul Leroy-Beaulieu et le géographe Marcel Dubois, sont à la source d’idées, d’imaginaires et d’assises conceptuelles qui servent à deux générations de Canadiens français intéressés par la colonisation. S’articule ainsi un rapport, souvent exprimé à travers la comparaison, entre le Québec et des ailleurs coloniaux. Ces transferts influent de plus sur la conception de l’État provincial et sur son rôle attendu dans l’accaparement d’un domaine national qui croît.
Notice biographique
Martin Crevier a obtenu un doctorat de l’Université de Cambridge en 2022. Il est depuis stagiaire postdoctoral à l’Université du Québec à Montréal. Ses recherches portent sur les relations culturelles et intellectuelles entre le Québec, le Canada et l’Empire britannique. Il est associé au Centre de recherche interdisciplinaire sur la démocratie et la diversité ainsi qu’à la Chaire de recherche en histoire contemporaine du Québec.