La gratitude, un outil de gestion du stress

L’avis psychologique

Collaboration de Sophie Ménard, psychologue du Service aux étudiants

On dit que le bonheur n’est pas la destination, mais plutôt le chemin parcouru. Il existe plusieurs façons de parcourir un chemin : en se dépêchant, en appréciant le paysage, en pestant contre ses pieds qui font mal, en trouvant que ça ne va pas assez vite, etc.

Vous connaissez sûrement des gens dont le sourire est contagieux et qui ont le don de rendre positives les différentes choses qui se présentent à eux. Ces gens semblent satisfaits et heureux. Pourtant, si l’on creuse un peu leur histoire, nous pouvons constater que tout n’est pas nécessairement rose. La manière d’accomplir quelque chose aurait donc à voir avec la satisfaction qu’on en retire?

Avez-vous remarqué comment il est plus facile d’apprécier un beau paysage lorsque l’on est en vacances? Comment expliquez-vous ce phénomène? Est-ce uniquement le lieu enchanteur? Est-ce que cela pourrait être en lien avec le désir d’apprécier cet instant unique ou l’état de calme associé aux vacances? Pourquoi cet état est-il plus difficile à retrouver dans le quotidien?

«J’ai ce travail à faire… Qu’est-ce qu’on mange pour souper? Il faut que je fasse le ménage!»… Toutes ces injonctions ou questionnement ont en commun d’être des activités à réaliser dans le futur. Contrairement aux vacances, dans le quotidien, il semble plus difficile de se concentrer à apprécier le présent. Plus rares sont, dans notre discours intérieur et avec les autres, les phrases suivantes : «Je suis fier de moi d’être en train de faire mes lectures, quelle joie de vivre dans une chambre rangée, comme ce plat est bon et quelle chance de le partager avec toi!».

Sophie Ménard est psychologue au Service aux étudiants de l’UQTR. Photo Annie Brien.

La gratitude est reliée au fait d’apprécier la valeur de l’instant présent et ce qu’il contient : gratitude envers la chance d’être en vie et en santé, d’être au chaud l’hiver, de pouvoir se mouvoir, d’avoir un ami à qui texter, d’étudier à l’université, etc. Cette reconnaissance des bonnes choses, présentes dans notre vie, permet d’apprécier ce que nous prenons pour acquis et par conséquent de mieux affronter les événements plus difficiles et les inévitables frustrations et déceptions. Lorsque notre attention est uniquement centrée sur ce qui nous manque, une réaction de stress peut survenir.*

Il est donc profitable, au quotidien, de prendre quelques instants afin de se remémorer les bonnes choses présentes dans notre vie : les personnes chères, les lieux appréciés, les activités faites, les projets qui nous tiennent à cœur et auxquels nous travaillons, etc. Apprécier ses réalisations, quelles qu’elles soient, nous offre un tremplin afin de poursuivre notre chemin.

Pour un exercice de visualisation favorisant la gratitude et la détente : http://www.oserchanger.com/gratitude.html

Si cet article soulève des questionnements ou un désir d’approfondissement, n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec le Service de psychologie du Service aux étudiants au 1275 Albert-Tessier (819 376 5011, poste 6056) ou à assister aux ateliers offerts.

*Vachon, M. (année inconnue). La gratitude : un anti-stress par excellence. Adapté de Robbins, A. (2001). Get the Edge. Production audio. Robbins Research International. San Diego.